Le premier extrait décrit la promenade du roi, on y retrouve une grande correspondance avec le défilé de l’armée à la guerre représenté à Angkor-vat comme au Bayon :
« Dans l’espace d’une année que j’ai été retenu dans ce pays, j’ai vu le roi sortir quatre ou cinq fois : la cavalerie marchait en avant, avec les drapeaux, les bannières, les tambours, la musique ; derrière étaient les femmes du palais au nombre de trois à cinq cents, vêtues de toile peinte, avec des fleurs dans leurs cheveux, tenant à la main de grands cierges.... Quoique ce fût en plein jour, les cierges étaient allumés ; il y avait aussi des femmes qui portaient des vases d’or et d’argent du palais, divers ornements, et d’autres choses dont l’usage ne m’était pas connu. Il y avait aussi des femmes armées de lances et de boucliers, et qui forment la garde intérieure du palais, aussi rangées en bataillon. Il y avait ensuite des chars traînés par des chèvres ; d’autres traînés par des chevaux, les uns et les autres enrichis d’ornements d’or.
Les grands officiers, les magistrats, les princes, tous montés sur des éléphants avec des parasols rouges qu’on apercevait de loin, et dont on n’eût pu compter le nombre, précédaient la reine et les femmes du roi, avec leurs suivantes, les unes dans des palanquins, les autres sur des chars, ou sur des chevaux, ou sur des éléphants, ayant des parasols dorés, au nombre de plus de cent ; après elles venait le roi lui-même, debout sur un éléphant, tenant à la main une épée précieuse ; les défenses de l’éléphant étaient dorées ; et l’on tenait autour de lui vingt parasols blancs enrichis de dorures, dont les manches étaient d’or ; tout autour étaient des troupes nombreuses d’éléphants, et de la cavalerie pour servir de gardes. ... Ceux qui voient passer son cortège doivent se mettre à genoux et frapper la terre du front ...
Le deuxième extrait décrit l’aspect du marché :
" Dans ce pays ce sont les femmes qui ont le plus d’habileté pour le commerce ; c’est pourquoi ceux des Chinois qui y viennent, et qui commencent par prendre à leur service une femme, y trouvent de l’avantage, à raison de leur habileté dans le négoce.
Il y a marché tous les jours, depuis cinq ou six heures du matin jusqu’à midi, heure où le marché se ferme ; au lieu de boutique on couvre seulement avec des nattes un espace de terre ; chacun a sa place que l’officier public lui loue. Dans les petits marchés on fait des échanges de riz ou d’autres grains, ou de marchandises chinoises. Dans les marchés plus considérables, on vend des toiles, et, dans les grandes affaires, on traite des matières d’or et d’argent. Les gens de ce pays sont extrêmement simples ; quand ils voient un Chinois, ils lui témoignent un grand respect, ils l’honorent comme un Dieu, et se prosternent devant lui. Cependant il s’y trouve aussi bon nombre de fripons, qui profitent de la multitude de ceux qui viennent commercer, pour exercer leur métier."
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