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vendredi 21 avril 2017

LES CANARIES : impression de voyage (8) LANZAROTE

LE PARC NATUREL DE TIMANFAYA (suite)

Le deuxième sentiment qui m’anima face à ce grandiose paysage est une  l'impression surprenante d'antagonisme entre cet homoncule que je suis en réalité et ce que je peux apercevoir du haut de la colline où je me trouvais : je sais que je ne suis qu’un être minuscule voué à une vie d’un instant qui ne laissera aucune trace de son existence ; pourtant j'étais capable à cet instant de percevoir dans sa globalité un immense panorama sans commune mesure avec ma petitesse. Je ressentais en moi cette étrange impression de ne plus être sur une élévation du relief mais de me trouver sur un sol plat de faible altitude et de m’élever, tel un géant, vers le ciel éthéré pour embrasser d’un seul coup d’œil toute la Création,


Mon regard s’accrochait aux cônes volcaniques qui me paraissaient minuscules, passant sans effort de l’un à l'autre ; je suivais des yeux les coulées de lave sans même imaginer qu’elles avaient été autrefois un torrent de lave rougeoyant, je ressentais à mon échelle l'immuabilité du lieu.

Plus rien ne semblait exister, il y avait certes des gens autour de moi qui discutaient joyeusement, je ne les entendais pas, rien ne semblait troubler ma sérénité et ma profonde quiétude ; j’étais baigné par un vent puissant que je ressentais comme le dispensateur  d'un bien-être supplémentaire. Le temps semblait s’être arrêté afin de me permettre de jouir de cet instant d’éternité, j’avais cessé de penser, tout mon être visait à rester en communion avec l'immensité ; il me semblait que je ne faisais plus qu’un avec l’univers. Plus rien d'autre ne comptait pour moi à cet instant.

Il me fallut hélas retomber sur terre, retrouver les futilités de l'instantanéité ;  je redevenais cet homoncule qu’un instant j’avais oublié ; je me mis à penser alors combien Nietzche avait raison quand il aspirait à l’éternel retour de ces instants d’éternité et de totale communion avec le réel.  Ce n’était certes pas la première fois que je ressentais cette impression . un tableau de Rembrandt, une fleur givrée, l’église de Wies en Bavière, une éruption du Stromboli m’avaient déjà prodigué ce type de sensations, à chaque fois qu'une je redescendais sur terre, j’avais songé à « l’éternel retour » du philosophe.

Ce n’est que bien plus tard que je me suis intéressé à l’histoire géologique mentionnée précédemment ; pendant mon voyage, je préférai rester sur les sensations que je viens de décrire plutôt que de les dénaturer par une explication scientifique.

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