Face à ces paysages, deux impressions contradictoires apparurent en moi.
La première concerne la nature. Certes, je sais que la nature n’est qu’un ensemble de forces antagonistes, sans âme ni dessein particulier répétant sans cesse les mêmes cycles en trois phases : construction, destruction, reconstruction.. : la surrection des montagnes est suivie de l'érosion des glaciers et des rivières qui recherchent leurs profils d’équilibre, les vents déplacent les sols les plus fins, la mer crée les plages et les falaises qui régularisent les côtes... Ces différents épisodes relèvent certes d’une logique mais sans que l’on en discerne une quelconque finalité
Je sais aussi que notre vision des choses est due aux qualités physiques de l’oeil et du cerveau humain, capables de percevoir une infinité de nuances de couleur mais agissant dans un registre d’ondes lumineuses nettement limité. Il en résulte que ce que je vois est totalement subjectif et ne représente pas la « chose en soi »
Pourtant, devant le spectacle des formes volcaniques de TIMANFAYA, on ne peut que ressentir la beauté et la magnificence de la nature qui s’offre au regard. L’harmonie des formes est étonnante : le relief déchiqueté des coulées de laves volcaniques se juxtapose aux formes coniques des volcans dont la perfection géométrique est renforcée par les épaisses couches de cendres qui les recouvrent.
La palette des couleurs accessibles à l’oeil humain est ici particulièrement somptueuse : le noir de la lave basaltique se conjugue avec l’ocre et le rouge des cendres volcaniques en formant un contraste frappant avec le bleu du ciel sans nuages et le bleu de la mer qui s’ourle du blanc de l’écume des vagues se brisant sur les basses falaises formant le littoral.
Je me dis alors que tant de beauté et d’harmonie ne peuvent pas être que le fruit d’un hasard aveugle et qu’il doit exister quelque part un principe directeur qui organise tout cela sans que nous puissions en percevoir la finalité, un grand horloger comme le disait Voltaire, un Dieu comme celui qui, le sixième jour, « vit tout ce qu'il avait fait et ...cela était très bon. » (Genèse 1-31). J’aime à un complaire dans cette idée, même si je sais qu’il s’agit d’une impression métaphysique sans fondement avéré.
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