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vendredi 15 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (29) : LICHTENBERG

Le château à l’époque des HANAU-LICHTENBERG

Jusque 1570, le château resta en indivis entre les deux familles de Hanau et de Zweibrücken-Bitche.
La réunification survint à l’extinction de la famille des Zweibrücken-Bitche. (voir article précédent)

Le comte Philippe 5 de Hanau-Lichtenberg, désormais seul possesseur de la seigneurie de Lichtenberg, décida de transformer son château. Il est probable que ce dernier n’avait guère subi de modifications notoires depuis les travaux de l’évêque Conrad de Lichtenberg.

Pour cela, il fallait en grande partie recomposer sa structure  en l’adaptant au style et aux conceptions architecturales de l’époque de la Renaissance :
   . Il fallait d’abord, transformer le logis d’habitation de manière à en faire une résidence palatiale, comme on en trouvait en Italie, avec de larges fenêtres permettant à la lumière d’entrer partout.
   . Surtout, il était nécessaire de modifier les moyens de défense, afin de les adapter à l’utilisation des canons et des armes à feu. Pour cela, on devait utiliser les techniques récemment inventées par les architectes italiens.

Ces nouveaux moyens de défense sont au nombre de quatre :
   . il fallait créer de nouveaux remparts appelés « chemin couvert » (1) en avant des anciens. Ils sont plus larges qu’épais et comportent  une base de terre surmonté d’une terrasse. Le chemin couvert  est précédé d’un glacis (2) en pente, destiné à amortir le choc des boulets de canon. Le terme de chemin couvert s’explique sans peine : il était possible à des soldats de tirer sur les assaillants proches, tout en étant couverts par les tirs de canon que l’on effectuait du haut du rempart principal.
   . En arrière de ce rempart, était creusé un fossé sec ou en eau, il était bordé de deux murs à pans inclinés appelés escarpe (3) et contrescarpe (4).
   . Des bastions (5) s’inséraient aux angles du chemin couvert ; ils étaient construits de manière à ce qu’il n’existe aucun angle de tir mort. Ils comportaient des terrasses où étaient disposés les canons. Les bastions pouvaient aussi comporter des casemates de tir.
   . Des demi-lunes (6) remplaçaient les barbacanes médiévales. C’étaient des fortifications pourvues de bastions qui étaient en particulier situées en avant de la porte d’entrée et lui servait d’accès.

Philippe de Hanau-Lichtenberg, pour mener à bien ses projets,  fit appel à l’architecte de la ville de Strasbourg, Daniel Specklin, qui  avait adapté, précédemment, une partie du rempart de Strasbourg aux nouvelles formes de fortifications. Un de ses dessins théoriques est présenté ci-dessus.

On possède de lui deux aquarelles représentant le château de Lichtenberg.

La première dût servir à mettre en œuvre la première partie des travaux de reconversion des défenses de la forteresse. Cette aquarelle est  précieuse car elle montre bien l’aspect  du château médiéval ainsi que le début des travaux de rénovation.

Au centre de la forteresse se trouve un rocher (A) aux parois probablement recreusées par les hommes pour rendre l’escalade impossible. Il porte le Haut-Château, celui-ci est entouré d’une courtine (B) qui fut arasée par Daniel Specklin pour créer une terrasse d’artillerie. Le haut-château comporte deux tours rondes sur la gauche du dessin (C)  et une autre tour sur la  droite (D) qu’on dit être le logis seigneurial primitif. Au centre de la cour, s’élève le donjon (E). Cette partie de la forteresse devait représenter  la construction originelle. Pour y accéder, il fallait utiliser un chemin escarpé (F).

En contrebas, se trouve la basse-cour, elle est entourée d’une courtine de forme irrégulière comportant des esquisses de tours. Au niveau de cette muraille, apparaissent quelques transformations de l’époque de Daniel Specklin :
     . La courtine (G) a été presque arasée de manière à installer une terrasse adaptée à l’usage des armes à feu et pourvue de fenêtres de tir.
     . Une tour, sans doute préexistante (H), construite en avant du rempart, a été écrêtée pour créer un bastion d’artillerie permettant de protéger l’entrée du château située en contrebas.
     . Certains pans de la muraille (I) comportent des bouches à canon donnant peut-être sur une casemate,

La basse-cour comporte plusieurs logis dont celui construit par l’évêque Conrad de Lichtenberg (J).
Il est desservi par une tour enserrant un escalier à vis et surmontée d’une horloge. Un autre bâtiment (K), également desservi par une tour escalier, se trouvait dans l’alignement du précédent. La présence de plusieurs logis s’imposait puisque le château était possédé en indivision par plusieurs branches de la famille. Parmi ces logis, l’un d’entre eux (L)  comporte  des éléments architecturaux de style renaissance qui font penser à une construction neuve

 Sur cette basse-cour se trouvait la chapelle (M) dont il subsiste actuellement le chœur. Les autres bâtiments étaient sans doute des communs ou d'autres logis de moindre importance.  On ne trouve pas, dans ce château, de tour du puits, il comportait, en effet, une source dont la présence avait été un des arguments décisifs lors du choix d'implantation de la forteresse à créer. . Il existait aussi une citerne servant à recueillir l’eau de pluie sous le sol du haut château ; un puits surmontait cette citerne.

D’autres constructions sur la basse-cour ont été réalisées par Daniel Specklin, mais elles ne sont pas visibles sur l’aquarelle. C’est le cas en particulier de l’arsenal qui jouxte le rocher du haut-château du côté Nord.

A suivre

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