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dimanche 17 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (30) : LICHTENBERG

Le château à l’époque des HANAU-LICHTENBERG (suite)

L’aquarelle de Daniel Specklin (voir article précedent) permet aussi de se faire une idée assez précise de la défense de la porte d’entrée de l’époque médiévale. Pour accéder au le château, il fallait passer une première porte (N). On se trouvait alors  dans un corridor (O). Là, l’assaillant était à découvert et subissait les traits des défenseurs se trouvant sur le rempart de la basse-cour. La deuxième porte (Q) était établie dans une tour crénelée précédée d’un pont-levis. (P).

Suit alors un tunnel légèrement coudé datant du 15è siècle et débouchant sur la basse-cour (son emplacement est figuré par la lettre R).  Cette forme coudée empêchait les assaillants, une fois passée la deuxième porte, de tirer directement sur les défenseurs postés dans la basse-cour. Ce tunnel était pourvu d’un assommoir et d’un puits  pouvant servir tout aussi bien à l’aération que pour l’attaque. Enfin, au débouché de ce tunnel, était construit un corps de garde qui fut équipé de canonnières par Daniel Specklin. Le tunnel existe encore actuellement.

Cette structure, déjà complexe, a été complétée par l’architecte :
   . Il fit creuser un fossé (H), créant escarpe et contre-escarpe et permettant ainsi de dégager la paroi rocheuse portant le château afin de la rendre plus abrupte. Le fossé fut approfondi à plusieurs reprises. Pour moi, il ne devait pas exister préalablement.  Sur l’aquarelle, la peinture bleue de ces douves, semble faire  penser qu’elles était en eau, cela n’a jamais été possible, vue la porosité de la roche gréseuse
   . Il créa un chemin couvert (T)  pourvu de bastions au rebord de la falaise, la pente de cette falaise servait de glacis naturel.
   . Enfin, il renforça le système d’entrée en établissant, de part et d’autre du corridor d’accès à la tour-porte, une demi-lune pourvue de deux bastions latéraux (U)

La seconde représentation du château de Lichtenberg pose un problème d’identification avec deux attributions possibles : les uns pensent qu’elle est de Daniel Specklin (1536-1589), les autres l’attribuent à Matthaus Merian (1593-1650). La première est une aquarelle, la seconde est une gravure sur cuivre. Au niveau de la datation de ces deux œuvres, l’aquarelle a été peinte avant 1589, la gravure a été réalisée vers 1640. Étonnamment, les deux représentations sont exactement semblables.

J’utiliserai pour ce qui va suivre l’aquarelle attribuée à Daniel Specklin.

Sur cette peinture, apparaît une transformation notoire touchant  le Haut-château : les tours (V) de l’ancien château ont été considérablement renforcées et se terminent désormais par deux terrasses de tir. De même, pour donner plus d’espace à la haute cour, le donjon a été démoli. Enfin, cette aquarelle montre que la partie rocheuse a été recouverte de maçonnerie. .

Les deux tours de la partie gauche ont été préservées.

Un second aménagement est à noter sur cette peinture ; il concerne les défenses de la porte d’entrée : le mur extérieur du corridor d’accès a été rabaissé pour constituer une terrasse d’artillerie basse (X).  De même, la terrasse haute (Y), établie entre le corridor et la paroi de la basse-cour, a été adaptée au tir d’artillerie. Ces deux terrasses dénivelées créèrent  deux niveaux de tir et permirent de donner à la demi-lune son véritable rôle de défense.

prochain article : le château de Lichtenberg à l'époque de Vauban.

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