A la différence des autres châteaux alsaciens, le château de Lichtenberg ne fut pas détruit: les français décidèrent de l’incorporer dans une ligne de défense frontalière allant de Bitche à Phalsbourg en passant par La Petite Pierre et Lichtenberg. Afin de moderniser ses défenses, on fit appel à Vauban qui visita le château et estima que c’était « un trou bon à raser » il se contenta de reconstruire la tour-porte d’entrée endommagée lors du siège en la remplaçant par une demi-lune possédant le saillant triangulaire conventionnel.
Le nouveau rôle assigné au château
Pendant tout le 19è siècle, les différents rapports rédigés par les officiers du génie en tournée d’inspection à Lichtenberg, montrent le très faible intérêt de la forteresse ; voici, ci-dessous, quelques extraits d’un rapport rédigé par le capitaine Guise en 1827 :
Il fait d’abord état d’un projet de route militaire entre Phalsbourg et Bitche, or Lichtenberg « ne se trouve ni sur ces communications ni sur un débouché des Vosges. Cet éloignement de ces routes et de ces débouchés fait que l'on regarde ce fort comme ne pouvant servir à (la) défense directe (de la frontière) »
Pourtant, écrit le capitaine Guise, le château de Lichtenberg peut être doublement utile :
. Il peut servir de « poste d’observation » du fait qu’il se trouve à 8 km en avant de la route militaire projetée.
. Il peut servir de base de repli si la frontière était enfoncée : une armée ennemie en pleine marche vers le centre du pays, ne pourrait, en ce cas, laisser un fort à son arrière dont la garnison pourrait harceler ses convois et son arrière-garde, celle-ci devraient stopper son offensive, le temps de prendre Lichtenberg, ce qui permettait aux armées françaises de se réorganiser.
Voici ce qu’écrit le capitaine Guise à ce propos « Si l'on organise un corps de partisans destiné à couper les communications que l'ennemi tenterait d'établir dans ce voisinage,…alors ce fort devient un intéressant poste d'observation pour ces partisans embusqués sous son canon pour se porter à l'improviste sur les convois de l'ennemi; il leur sert en même temps d'excellent appui si, dans leurs excursions, ils viennent à être poursuivis, en courant chercher leur salut sous les murs de ce château, dans le chemin couvert duquel ils trouveront un asile à l'abri… par la protection des feux d'artillerie du fort, et où ils trouveront à renouveler leurs munitions, du secours pour leurs blessés et un lieu de dépôt pour leur butin.
« C'est sur ce rôle que doit jouer ce poste, qu'on basera la mise en état de ses fortifications et les améliorations à proposer, en ne (le considérant) que comme un accessoire utile au système de défense de la crête des Vosges » la conséquence est sans appel, il ne faut pas « se jeter dans des dépenses considérables, et de les borner à celles strictement nécessaires pour le mettre en état de rendre les services que l'on en attend ».
A suivre.
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