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dimanche 24 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (32) : LICHTENBERG

Le siège de 1678.

Afin de se trouver en position de force lors des négociations préliminaires à la paix de Nimègue, (voir article précédent), Louis 14 envoya une armée commandée par le maréchal de Créqui, ayant pour mission de lancer une offensive vers le Rhin. Cette offensive se porta sur Strasbourg, elle échoua, à la fois devant  la forte résistance des Impériaux et aussi à cause des difficultés d’approvisionnement de l'armée dues aux attaques et au pillage des convois qui y pourvoyaient.

Le maréchal de Créqui décida alors de faire retraite et établit son campement à Wœrth. C’est de Wœrth qu’il ordonna à un fort détachement de son armée de se porter sur  Lichtenberg, pour s’en emparer.

Cette décision du Maréchal peut s’expliquer de deux manières :
   . D’abord, il avait appris que les hommes des Hanau-Lichtenberg s’étaient joints aux Impériaux pour piller un convoi.
    . Pourtant, sa motivation principale était de faire en sorte qu’il n’existe plus en Alsace de places fortes pouvant servir de point d’appui à d’éventuelles résistances contre l’autorité royale. C’est dans cette perspective que la plupart des châteaux féodaux étaient presque systématiquement détruits.

A Lichtenberg, stationnaient une garnison de 300 à 400 Impériaux sous le commandement d’un officier appelé Dolne. Apprenant l’avancée de l’armée royale, il  décida d’incendier la ville située en contrebas du château, afin d'y empêcher l’installation des français, de les priver d’approvisionnement et de détruire les fourrages. En ce qui concerne la défense du château, Dolne estima que la raideur des pentes donnant  accès à la forteresse était telle qu’il suffirait de mitrailler les assaillants lorsqu'ils tenteraient  de donner l’assaut (1).

L’armée royale arriva dans la nuit du 7 au 8 octobre et réussit à s’installer dans la ville imparfaitement incendiée.

L’angle d’attaque fut choisi à l’endroit où s’effectuait la jonction des remparts de la ville et du château, là se trouvait, en effet, des chemins qui pouvaient permettre un assaut. En outre, il est probable que la pente était moins raide qu’ailleurs.

Une attaque fut lancée mais elle échoua. Cela conduisit les français à recourir à une autre solution : celle du sapement de la muraille par les mines. On dispose à ce propos d'un plan précis de la stratégie adoptée.

Trois batteries d’artillerie (A) sont mentionnées sur le plan, elles sont installées en triangle autour des remparts sud de la ville, Ces batteries comportent  chacune quatre canons. Le but des tirs était à la fois de couvrir  les assaillants lors de leur progression vers la paroi rocheuse et aussi d’endommager la muraille en créant des brèches propices à l'assaut.

Une tranchée de circulation (B) est dessinée sur le plan, elle est destinée à relier la batterie nord à un fortin entouré d’une palissade de rondins (C) où devait  se trouver le poste de commandement.

A partir de ce fortin, est représentée à l'ouest une nouvelle tranchée (D)  formant une ligne parallèle au rocher.

Elle s'ouvre sur des traverses (E)  permettant d’accéder au niveau de la paroi. Le plan montre que les traverses se prolongent par des galeries (F) souterraines creusées dans la roche et destinée à la pose de mines sous le rempart principal (signalées par un cercle bleu). L'explosion de ces mines ferait  écrouler le rempart ou au moins en détruire une partie.

Deux galeries (G)  furent également creusées en direction de la tour-porte.

En ce qui me concerne, je considère que ce plan était un projet d'attaque et qu'il ne reçut qu'un commencement de réalisation ; en effet, mener le projet à son terme nécessitait un long siège, or,
dès le 15 octobre, le commandant Dolne, comprenant ce qui se tramait, se rendit vite compte que sa défaite serait inéluctable, il décida alors de capituler et obtint que la garnison entière puisse être conduite  avec armes et bagages jusqu’à Strasbourg.

Comme ceux de Bitche et de  La Petite Pierre, le château de Lichtenberg ne fut pas démoli, il fut décidé d’y établir une garnison française et de l’intégrer dans la ligne arrière de défense du royaume.

Prochain article : Le devenir de Lichtenberg après 1678.

(1) les renseignements donnés proviennent du livre de M Camille Lévi : le bomardemment de Lichtenberg (1870) paru en 1913 ( source : Gallica)

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