REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

dimanche 6 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (4) : le principe actif

Le principe actif est la substance qui agit contre la maladie. Décrire cette substance est d'une grande complexité puisqu'il faut faire appel à des notions complexes de chimie organique, ce qui n'est pas mon but. 

Pour permettre néanmoins de comprendre son rôle, je me propose de prendre deux exemples  parfaitement évocateurs  de la méthodologie employée pour la création de la substance active, celui de l'aspirine et de l'insuline avant de déterminer une classification schématique des principaux principes actifs

1/ l'ASPIRINE. 
La PHASE EMPIRIQUE
L'utilisation de la feuille et de l'écorce de saule remonte à la plus haute antiquité, on en trouve mention en Égypte pharaonique, en Grèce et dans l'empire romain : ainsi Gallien, médecin de l'empereur Marc Aurèle (161-180) indique  que la décoction de saule est bénéfique pour faire tomber la fièvre, diminuer la douleur et calmer les rhumatismes : cette phase empirique témoigne d'un très ancien savoir transmis et affiné au fil des générations dont l'origine se perd dans la nuit des temps.

En 1763, les observations concernant l'utilisation de l'écorce de saule font l'objet d'un mémoire adressé par le révérend Edward Stones à la "Royal Society" de médecine de Londres. Ce rapport indique que le Révérend avait utilisé de l'écorce de saule réduite en poudre, l'avait administré à ses paroissiens souffrant de fièvres et constaté que la fièvre avait diminué.

Le mémoire du révérend Stones était corroboré par de multiples observations qui avaient été effectuées un peu partout sur les bénéfices des décoctions de feuilles de saule et des poudres d'écorce de saule pour le traitement des fièvres et des douleurs.

LA RECHERCHE DE LA SUBSTANCE ACTIVE
Cette époque est celle de la naissance de la chimie actuelle :
      . En 1787,  Lavoisier qui a en particulier étudié la composition de l'eau dont il appelle les composants « oxygène » et « hydrogène", exprime l'idée qu'il existe des éléments définis comme des substances simples qui ne peuvent être décomposées par aucune méthode connue d'analyse chimique, et conçoit une théorie de la formation des composés chimiques des éléments.
     . En 1787 est publié la "Méthode de nomenclature chimique" sous l'impulsion de savants autour de Lavoisier qui établit une liste de des éléments simples.
     . En 1789, William Higgins publie un travail sur ce qu'il appelle les combinaisons de particules « ultime », que l'on qualifie aujourd'hui de molécule et prévoit des liens entre ces particules qui annoncent  le concept de la liaison de valence.

C'est dans le cadre de cette chimie naissante, mais aussi dans celui des concepts platoniciens visant à rechercher l'essence des choses au delà des apparences, que se produit la phase suivante : on tenta de rechercher dans l'écorce de saule la substance simple qui en constituait le principe actif agissant.

On peut prendre comme exemple le procédé mis en œuvre par le pharmacien Leroux en 1829 :
   . il fit sécher l'écorce, la concassa et la réduit en poudre avant de la faire bouillir et de filtrer le résidu avec du sel de plomb afin d'éliminer les impuretés.
   . Après avoir plusieurs fois fait bouillir puis filtrer puis évaporer la substance, il obtint des cristaux blancs qu'il nomma SALICINE. (du nom latin du saule, salix)
   . Dans cette élaboration, Leroux utilisa 500 grammes de feuilles de saule pour n'obtenir que 30 grammes de SALICINE. la substance se révéla active.

Pour augmenter l'efficacité du produit, d'autres expériences furent réalisées: ainsi, en 1837, un autre pharmacien nomme Piria fit fondre de la potasse caustique dans une bassine, y ajouta de la SALICINE et y fit passer un flux de gaz carbonique ; quand la masse fut refroidie, il ajouta de l'eau et de l'acide chlorhydrique, il se forma un précipité blanc qu'on appela ACIDE SALICYLIQUE. (1)

A remarquer que ce produit fabriqué chimiquement se trouvait aussi à l'état naturel dans la nature

Il va de soi que la reconnaissance de ces substances ne pouvait s'effectuer par une analyse chimique, la chimie organique ne sera véritablement connue que dans la deuxième moitié du 19ème siècle, il fallait se contenter de méthodes empiriques, aspect du précipité, odeur, réaction à divers produits...

Les cristaux ainsi obtenus étaient beaucoup plus efficaces que la SALICINE pour faire baisser la fièvre et calmer les douleurs rhumatismales mais ils étaient si agressifs pour l'estomac qu'ils occasionnaient des maux particulièrement difficiles à supporter.

LA PHASE DE SYNTHÈSE
À partir de 1850-60, les connaissances en chimie organique se développent et elles permirent de pallier à un autre problème, celui de la matière première : la quantité d' écorce de saule mise à disposition des pharmaciens était limitée et donc entravait la production de l'acide salicylique.

Le chimiste allemand Hermann Kolbe réussit en 1860 à créer de l'acide salicylique en faisant passer du gaz carbonique dans du goudron de houille (actuel phénol) et de la soude, il obtint de l'acide salicylique ; ce procédé peu coûteux permit de passer des préparations effectuées dans les pharmacies à une production industrielle en usine dans la deuxième moitié du 19ème siècle. En conséquence, l'usage d'écorce de saule fut abandonnée au profit de la réaction chimique au phénol.

Il restait une dernière action à accomplir, celle de la limitation des effets secondaires au niveau de l'estomac, c'est un chimiste allemand Félix Hoffmann qui travaillait pour la firme Bayer qui, en 1887, modifia la molécule d'acide salicylique au moyen "d'anhydride éthanoique" en créant une substance appelée ACIDE ACETYSALICYLIQUE qui fut commercialisée sous le nom d'ASPIRINE. (2)

Ainsi apparaît un premier type de mise en oeuvre de principe actif : 
   . À partir du constat que tel produit naturel peut soigner les malades, on recherche le principe actif contenu dans ce produit. 
   . On cherche à créer synthétiquement ce principe actif en combinant des composés chimiques qui permettent de se passer du produit naturel


(2) L'acide acétylsalicylique fut en réalité découvert par un chimiste strasbourgeois Gerhardt mais sans qu'il l'utilise à titre médicamenteux

ANNEXE
La structure des molécules de l'acide salicylique et de l'acide acétylsalicylique-aspirine ainsi que la réaction chimique des procédés de Kolbe et de Hoffmann

samedi 5 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (3)

3/ L' EXEMPLE D'UN PRINCIPE ACTIF : LE CHLORHYDRATE DE SOTALOL

Pour illustrer mon propos de l'article qui précède, voici un exemple concernant les médicaments utilisant le principe actif de la molécule appelée  CHLORHYDRATE DE SOTALOL,

En ce qui concerne le princeps et les génériques, rien n'est plus facile de les reconnaitre : le site du ministère de la santé donne sur Internet  la liste des médicaments princeps et générique, le générique utilisant la deuxième partie du nom de la molécule.

Pour connaître les excipients utilisés, il est très facile de s'y retrouver puisqu'on retrouve sur le site du Vidal, la composition des excipients des médicaments qui possèdent comme principe actif le  CHLORHYDRATE DE SOTALOL.
   . Le premier est le médicament princeps, il comporte du lactose, le lactose qui est un excipient à effet notoire, c'est à dire qu'il peut présenter des risques d'allergie ou d'intolérance.
   . Le second est un générique qui est exactement semblable au princeps à tous les points de vue, en ce cas il est clair que ces deux médicaments sont totalement interchangeables
   . Le troisième comporte des excipients différents, en particulier sa composition ne mentionne pas de lactose.

Par contre, il est très difficile au malade de choisir quel générique est adapté à son cas, faute des conseils du pharmacien, mieux vaut demander le générique exactement semblable.

vendredi 4 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (2) règles administratives

1/ DÉFINITION DES TERMES DE PRINCIPE ACTIF ET EXCIPIENT

un médicament comporte toujours ces deux éléments : LE PRINCIPE ACTIF et LES EXCIPIENTS
   . Un PRINCIPE ACTIF ou SUBSTANCE ACTIVE : une substance qui permet de lutter contre la maladie. Elle est composée de molécules ressortant de la chimie organique avec, à la base, un assemblage d'atomes de carbone, d'oxygène, d'hydrogène combiné à d'autres particules au moyen de liaisons spécifiques. Le principe actif agit de plusieurs manières : un antibiotique va détruire les bactéries responsables de maladie, l'antalgique réduit la douleur ou la fièvre...

 Les EXCIPIENTS : ce sont des associations de substances désignées sur les notices par leurs noms chimiques :
     . Ils sont neutres face au principe actif et n'interfèrent pas dans son action,
     . Ils adaptent le principe actif, ayant souvent la forme d'une poudre blanche ou d'un liquide, au mode d'administration du médicament : gélules, sirop, suppositoire, spray, liquides...
     . Ils permettent la conservation de l'efficacité du principe actif jusqu'à sa date de péremption.
     . Ils permettent au principe actif d'être conduit là où il faut qu'il agisse pour combattre le mal.

Principe actif et excipients sont aussi importants l'un que l'autre : en guise de métaphore, on peut dire que le principe actif ressemble à un camion qui doit permettre une livraison, l'excipient étant la route qui conduit de l'entrepôt au client.

C'est à partir de ces deux substances que vont se définir les notions de princeps et de générique

2/ LA DIFFÉRENCE ENTRE PRINCEPS ET GÉNÉRIQUE

La production d'un médicament procède d'une cheminement assez simple que j'ai résumé dans le croquis ci-dessous :

1/ la phase de recherche est effectuée au niveau des laboratoires pharmaceutiques à partir d'un besoin médical constaté ; une fois le principe actif déterminé sous forme d'une molécule, le laboratoire s'empresse de la faire breveter afin de bénéficier d'un droit de propriété exclusif pendant 20 ans

2/ une recherche annexe est effectuée en parallèle afin de définir les excipients qui vont permettre la mise en œuvre du principe actif.

3/ ensuite le laboratoire effectue une série de tests et d'essais afin de mesurer l'efficacité du médicament. C'est à la suite de ces essais qu'est rédigée la notice du médicament précisant sa destination, sa composition, ses effets secondaires et sa posologie. Le médicament est alors transmis à l'ANSM en France (agence nationale de sécurité du médicament) pour autorisation et commercialisation. Entre le dépôt de brevet et cette commercialisation, il peut s'écouler de deux à trois ans.

4/ Pendant la durée du brevet , le médicament, appelé PRINCEPS sera vendu exclusivement par le laboratoire créateur :
   . Le prix HT en est fixé par le laboratoire en concertation avec les services de l'état.
   . Le laboratoire donne au médicament un nom fantaisiste plus simple que celui de la molécule constituant principe actif et surtout plus attractif pour le client : ainsi apparaissent des désinences en ...OR , en DOL..remédiant à la douleur... En SOLU... comme solution...

À ce niveau, une remarque s'impose : le prix du médicament est théoriquement élevé afin de permettre au laboratoire de se rembourser des frais occasionnés par la recherche, or, le médicament étant pris en charge au titre de la sécurité sociale, c'est finalement la sécurité sociale qui finance en dernier ressort la recherche !

4/ lorsque le brevet est expiré, le médicament sort de la licence exclusive du laboratoire qui l'a découvert. Cela implique plusieurs conséquences :
   . Tous les laboratoires peuvent le fabriquer, le médicament est appelé un GÉNÉRIQUE
   . Le générique comporte le même PRINCIPE ACTIF que le PRINCEPS, souvent d'ailleurs, les subsistances constituant le Principe Actif des génériques, comme ceux des princeps, sont achetées aux mêmes fabricants ce qui montre à l'évidence que ces produits sont exactement les mêmes.
   . les seules évolutions peuvent concerner les EXCIPIENTS qui peuvent varier d'un générique à l'autre. C'est à ce niveau que le problème peut se poser : les excipients pouvant être différents, il peut se produire diverses allergies et intolérances.
   . Alors que le laboratoire d'origine conserve le nom fantaisie donné à l'origine au princeps, le générique portera le nom de sa molécule qui en fait celui du principe actif. Ainsi le médicament appelé "Tahor" est assorti d'un générique qui porte le nom de la molécule, soit "Atorvastatine" auquel est ajouté le nom du laboratoire. C'est un problème important pour certaines personnes car si le fabricant d'origine continue à fabriquer le princeps sous le nom fantaisiste Tahor, le générique qui leur sera donné portera le nom d'Atorvastatine, ce qui est source de nombreux malentendus et d'incompréhension.
   . En ce qui concerne le prix compare du princeps et du générique voici ce que j'ai trouvé sur le site des " entreprises du médicament :
   " . Le PFHT (prix hors-taxe) des médicaments génériques est fixé à -60 % du prix du princeps.
  . Le prix du princeps est ensuite diminué, à la commercialisation du générique, de 20 %.
  . Afin d’encourager la substitution, la marge officinale (des pharmaciens) pour les médicaments génériques est calculée sur la base du prix du princeps : en valeur absolue, le pharmacien gagne la même marge, qu’il vende le princeps ou le générique.
  . À l’issue de dix-huit mois d’exploitation, le Comité décide soit la mise sous TFR (tarif forfaitaire de responsabilité) du groupe princeps + génériques, soit la baisse du prix du princeps (-12,5 %) et des génériques (-7 %)" 


Je mentionne aussi pour mémoire des différences entre princeps et génériques qui sont secondaires mais qui gênent souvent les utilisateurs : formes et couleurs différentes, comprimés non sécables...

Ainsi, cette étude "administrative" de la différence entre générique et princeps conduit à une première série de conclusions :
   . Les deux médicaments possèdent la même molécule qui en constitue le principe actif,
   . Les excipients sont laissés au libre choix des laboratoires,
   . Le prix des génériques est largement plus bas que celui du princeps, ce qui est normal puisque les laboratoires fabricant le générique ne font que copier ce qui a été élaboré par d'autres
.
À SUIVRE...

jeudi 3 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (1) prologue. 


La prise de médicaments est à la fois un problème important pour les particuliers  et crucial pour l'ensemble de la collectivité : à ce dernier niveau, il apparaît en effet des implications de toutes sortes :
   . Sociétale : ambition de chacun de vivre le plus longtemps et le mieux possible.
   . Économique : un enjeu essentiel pour l'industrie pharmaceutique.
   . Politique : coût exorbitant de la santé publique et déficit des systèmes de sécurité sociale.
   . Philosophique : problème du ressenti individuel face à la douleur et à la souffrance ,
   . Comportemental : consultations trop fréquentes chez le médecin effectuées à la moindre anicroche de santé ayant pour cause une indicible angoisse face à la maladie et la mort,
   . Psychologique : impression que si l'on obtient pas du médecin une liste impressionnante de médicaments, on sera mal soigné, ajouts chez le pharmacien d'automédications sur la foi des publicités télévisuelles, phénomène croissant de l'hypocondriaquie  ; à cet égard, il suffit de regarder certains sites internet dédiés à la santé pour s'imaginer que l'on ressent les symptômes de toutes les maladies.

Tous ces phénomènes pèsent lourd dans le devenir collectif des sociétés actuelles, c'est pourquoi, la question du choix entre médicament princeps et  générique se pose avec beaucoup d'acuité.

Essayer de prendre partie n'est pas chose aisée ; deux tendances apparaissent :
   . Les uns tentent de comprendre le problème pour effectuer un choix raisonné entre les deux alternatives,
   . Les autres prennent partie sur la foi des conseils qu'on leur donne.

Explicitons ces deux alternatives.

Choisir de manière rationnelle entre princeps et générique est extrêmement difficile : d'abord parce que la compréhension d'un médicament nécessite des connaissances approfondies en chimie moléculaire et ensuite par le fait que les sciences médicales usent d'un vocabulaire très spécifique et complexe, comme si les tenants de cette discipline voulaient garder pour eux l'exclusivité de leur connaissance ; on bute sur chaque notion lorsqu'on entreprend de comprendre : rien n'est plus décourageant à ce niveau que de lire une notice de médicament ! Cette complexité des termes techniques évoque pour moi de fâcheux relents d'ésotérisme à l'inverse de la maxime de Nicolas Boileau qui a toujours guidé mes recherches : " ce qui se conçoit bien, s'énonce clairement"

Dans ces conditions, on peut concevoir que la plupart des malades se fient aux professionnels de santé qui ne formulent à ce niveau que des informations subjectives :
     . les uns optent pour les génériques en indiquant que le PRINCIPE ACTIF de ceux-ci est le même que celui du médicament originel appelé PRINCEPS, le premier,
     . Les autres arguent que la différence entre princeps et générique est importante, non au niveau du principe actif mais à celui des EXCIPIENTS.

Rien n'est plus frappant à cet égard que de se rendre dans une pharmacie pour constater la différence de langage des préparateurs en pharmacie :
   . S'il est favorable aux génériques, il dira :  " votre médecin vous a prescrit du ... Je vous donne le générique, c'est pareil et il coûte moins cher à la sécurité sociale" : pas question de réfuter une telle affirmation !
   . S'il est défavorable ou hésitant, il formulera sa question d'une toute autre manière :  " votre médecin vous a prescrit du .. Est ce que cela vous ennuie si je vous donne le générique ?" bien évidemment on a envie de répondre "oui, cela me gêne, je préfère que vous me donniez le médicament que le médecin m'a prescrit"

Comment s'y retrouver ? L' étude méthodologique que je me propose d'accomplir se divisera en quatre volets qui permettront de définir les quatre termes essentiels que je viens d'utiliser dans cette introduction  :
   . Différence "administrative" entre PRINCEPS ET GÉNÉRIQUE,
   . Le PRINCIPE ACTIF
   . Les EXCIPIENTS et le cheminement du médicament dans le corps
   . La conclusion et les voies de réflexion suggérées par cette étude.

mercredi 2 avril 2014

ODE AU PRINTEMPS (3)


Le soleil apparaît, les lueurs de la nuit
S'estompent sous l'ardeur des rayons mordorés
" le moment est venu, il faut vous réveiller ! 
Fleurs des champs et des près, ouvrez-vous à la vie ! " 

Sous l'impérieux appel, les diamants de rosée
S'éclipsent peu à peu ; les timides bourgeons
Quittent leur léthargie et s'épanouiront
Ils formeront demain des buissons colorés. 

Ce n'est dans tous les coins que profusion de fleurs
Avide de chaleur, partout renaît la vie
Il est court et concis, le temps de la vigueur ! 

Un tapis verdoyant recouvre puissamment
Les déchets des humains, fruit de leur vilenie
On sait qui gagnera ce combat de titans.

mardi 1 avril 2014

ÉLÉGIE AU PRINTEMPS (2)


J'ai composé cette élégie pour tous ceux qui nous ont quitté et qui ne verrons plus la splendeur du printemps. 
Le printemps est venu mais vous n'êtes plus là, 
Dans vos sombres cercueils, vos yeux se sont rouverts
Pour vous faire accéder au glorieux univers
De la félicité des champs de l'au-delà.

Pour vous seuls j'ai cueilli les quelques fleurs des près
Que vous admiriez tant ! Par ce geste d'amour, 
Vous participerez à l'éternel retour
Du Phénix renaissant, de mille feux parés. 

Quand je serai parti, j'aimerais qu'un passant 
Jette sur mon tombeau une fleur colorée. 
Je pourrai un instant renaître au présent.

Tant que l'on est en vie, jouissons du moment, 
Émerveillons nos sens, vénérons la beauté
Sentons intensément le règne du printemps. 

lundi 31 mars 2014

ODE AU PRINTEMPS (1)

Il fait un tellement beau soleil ce matin que j'ai eu envie de rédiger ce poème dédié au printemps :

Sous le soleil de mars, tout s'éveille à la vie, 
Les humbles fleurs des champs s'élèvent vers les cieux
Parés de leur beauté, dans un vol harmonieux.
Les jardins sont couverts d'un merveilleux tapis.

Tout renaît dans l'instant, partout vit le printemps
Déployant sa beauté, sa joie et son bonheur, 
Des bourgeons déployés se développent les fleurs
Au pistil ciselé par un soleil clément.

Dans les près recouverts de tristes herbacées, 
Un vent évanescent dit au sol engourdi, 
"C'est le temps du réveil, levez-vous et croissez"

Devant ce renouveau, on se prend à rêver
D'un univers de paix, sans combat ni conflit
Où règnerait enfin espoir et liberté.

dimanche 9 mars 2014

L'HISTOIRE DE LA FÉE ÉLECTRICITÉ ET DU CLIENT : épilogue.

LA FÉE : tu m'as fait appeler, me voici, je t'écoute.
MOI : j'ai constaté que le prix de l'électricité était bas par rapport aux autres grands pays d'Europe et je t'en sais gré. Par contre, je suis moins content de la manière dont les taxes augmentent.
LA FÉE : certes, mais il ne faut pas oublier que ces taxes ont été établies au nom de la solidarité envers ceux qui, par exemple, sont trop pauvres pour payer plein tarif, il faut bien les aider !

MOI :  il y a aussi le problème des centrales nucléaires qui sont dangereuses pour l'environnement, en premier lieu parce que la catastrophe de Fukushima pourrait se produire en France et surtout parce qu'on accumule des tonnes de matières radioactives dont on ne sait que faire !   
LA FÉE : je le reconnais, ce que tu dis est vrai, mais il ne faut pas oublier que le nucléaire a donné à notre pays son indépendance énergétique et qu'il a permis ces prix bas dont tu viens de parler. 

MOI : j'ai aussi constaté que le monopole de l'EDF a été supprimé dans la loi mais qu'il existe toujours en fait puisque l'Etat freine de tout son poids la mise en oeuvre de la dérégulation voulue par la commission européenne. c'est une bonne chose ! 
LA FÉE : mais cette situation hybride ne va pas durer, je me suis fait plusieurs fois critiquer à ce propos, je crains le  pire car il faudra que l'Etat soit contraint à des hausses considérables de tarifs, on va vers des moments difficiles. 

MOI :  Quel pessimisme ! Comme dirait le Pape Jean-Paul II : " n'ayez pas peur ! " 
LA FÉE : as-tu des solutions ? 
MOI : je serais bien présomptueux de vouloir en donner ! Pourtant, l'étude du passé m'a permis de constater deux choses : 
   . D'abord, l'homme n'est jamais si inventif que quand il est acculé face à un problème qui pourrait mettre en cause sa survie , l'homme n'est jamais si grand que devant l'adversité. Je me souviens avoir étudié des textes  du 18e siècle qui indiquaient que la déforestation effectuée en Angleterre serait catastrophique parce qu'on ne pourrait plus, faute de bois, produire de la fonte dans les " bas-fourneaux" , on sait ce qu'il advint : l'utilisation du charbon de terre sous forme de coke dans les fourneaux , la  création du haut fourneau,  l'augmentation prodigieuse de la production de fonte et d'acier, l'invention la machine à vapeur... conduisirent l'Angleterre à devenir le pays de la Révolution industrielle : tout cela provînt de l'ingéniosité humaine, il en sera de même pour le devenir de l'énergie. 
   . La société anonyme par actions a certes le défaut  de promouvoir seulement le profit et l'augmentation des dividendes ; cependant, au nom de ces dividendes, elle poussera à développer le progrès technique, c'est d'ailleurs le cas actuellement  avec l'apparition de toutes sortes d'énergies de substitution.  

 LA FÉE : je ne te comprends pas ! Toi qui n'a cessé de vilipender le néolibéralisme que tu as comparé à l'hydre de Lerne, voilà que tu défends la société par actions ? 
MOI : je suis cohérent avec moi-même et persiste à penser que le néolibéralisme est pernicieux en ce sens qu'il prône son autorégulation et refuse tout contrôle. Par contre, si on crée une économie associant, dans une concertation fructueuse, les sociétés anonymes par actions dont le dynamisme dans la recherche du profit est source de progrès et l'Etat, représentant de la collectivité, ayant pour charge de permettre à tous de profiter de ce progrès par une constante régulation, on disposera d'un système à la fois dynamique et juste. 

LA FÉE : c'est ce qui se passe actuellement avec l'électricité !
MOI : oui ! Mais il faudrait aller plus loin encore :
     . pour l'instant, on nous fait peur au moyen de prédictions pessimistes, on nous assène des oukases du type des décisions des monarchies de droit divin : on nous dit que c'est la fatalité  et qu'il faut s'y plier.
     . On laisse diverses initiatives privées se développer qui partent dans tous les sens, sans cohérence, et proposent des solutions substitutives à défaut d'être alternatives, on goberge les gens avec des propositions individualistes qui coûtent très chers et dont on n'est même pas sûr qu'elles soient rentables à long terme ( panneaux solaires, éoliennes,  pompes à chaleur, chauffage d'appoint...) il n'y a ni grand dessein national ni volonté collective, rien que des solutions individualistes et égoïstes  (1)
Tout cela ne va pas dans le bon sens.

LA FÉE : alors que faire ?
MOI : il ne faut jamais oublier que nous constituons une Nation de Citoyens libres et égaux, ils sont le principe de toute souveraineté et devraient posséder tous les pouvoirs, c'est, pour moi, à la Nation de se prendre en main et de décider :
   - il faut d'abord consulter les Citoyens afin qu'ils donnent leur avis sur les moyens de produire de l'énergie, je suis convaincu que de nombreuses personnes ont des idées pour résoudre le problème, je suis sûr que certains ont pensé à des inventions nouvelles et à des modes de production innovants ; s'ils n'en parlent pas, c'est qu'on ne leur demande pas leur avis ! Internet permet maintenant de le faire...
   - il faut aussi effectuer des propositions globales aux citoyens au lieu de laisser au démarchage privé les solutions innovantes, il faut dire au citoyens :  "la solution pour résoudre la crise de l'énergie est d'équiper le pays avec des ... Si vous acceptez de payer votre énergie plus cher pendant X années, nous nous chargeons d'acquérir ces équipements  et de les installer partout où ce sera nécessaire. "
LA FÉE : c'est de l'utopie
MOI : je vais te donner deux arguments pour montrer que c'est possible :
     . Cela a bien marché quand EDF a équipé le pays en centrales nucléaires !
     . Ce système s'appelle la démocratie directe, il fonctionne bien en Suisse, pourquoi pas chez nous !




(1) À cet égard, mieux vaut ne pas parler du scandale du prix d'achat payé par EDF pour l'électricité photovoltaïque produite par les particuliers, ni des prix de location des toitures !