REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

jeudi 11 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (18) L’ILE DE TENERIFE

Suite de l'article précédent

En VERT sont représentés les paysages associant cônes volcaniques formant une dorsale à l’aplomb du Rift et  vastes champs d’épanchement de lave basaltique. L île de Tenerife comporte trois rifts en étoile autour d’un point central correspondant à la caldeira. Les cônes volcaniques qui en émanent sont représentés sur la carte par des cercles verts.

C’est  au moment d’ une période de sommeil de Las Canadas que commencèrent à se former ces dorsales, leur volcanisme est toujours actif, la dernière éruption eut lieu en 1909.

Les géologues font correspondre ces formes volcaniques à l’époque de la régénérescence.

Parmi les particularités de cette zone se trouvent deux larges dépressions : les vallées de Guimar au sud et Orotava au nord. La formation de ces vallées aux versants raides a fait l’objet de nombreuses spéculations :
     . Création de ces dépressions par des accumulations de part et d’autre d’épanchements de basalte qui durent emprunter les vallées existantes et dont l’accumulation créa une inversion du relief,
     . Caldeira dissymétriques due à un effondrement volcanique,
     . Glissement de terrain.
.    . Modification du niveau de la mer…
Selon moi, la troisième hypothèse est la plus vraisemblable.

le TEIDE

A suivre...

mardi 9 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (17) L’ILE DETENERIFE



L’île de Tenerife, comme les autres îles des Canaries,  est construite sur un soubassement volcanique sous-marin et comporte les trois paysages que j’ai précédemment définis : bouclier volcanique érodé, stratovolcan alternant éruption et effondrement de la partie sommitale en caldeira, lignes de cônes volcaniques et de champs de lave le long des rifts.

En ROUGE sur la carte, sont figurés les boucliers érodés. A Tenerife, on en trouve trois, chacun constitue un des angles de l’île de forme triangulaire : TENO, ANAGA et ROQUE DEL CONDE (seul reste du bouclier central). Ces massifs, constitués d’une épaisse couche de basalte sont apparus entre 8.5 et 3.3 millions d’années. Ils forment le socle de l’île et devaient peut-être constituer trois îles séparées

Cette triple émersion est suivie d’une période de calme ; On ne trouve en effet  pas de traces de roches volcaniques de 3,3 à 1,9 MA. Cette période voit l’érosion des boucliers primitifs ainsi que la création d’une vaste caldeira au niveau du bouclier central. Cette caldeira est masquée par les éruptions postérieures.

En ORANGE sont représentés les paysages de stratovolcans et de caldeira avec deux phases principales :
     . D’abord se crée un grand volcan appelé CANADAS au niveau de l'ancienne caldeira avec comblement de celle-ci. On peut estimer que cet  édifice avait approximativement 20 km de diamètre et s’élevait à 2500 m au-dessus du soubassement volcanique. Les éruptions les plus anciennes (1,9-1,8 MA) formant  la partie basse de la stratigraphie, sont  principalement composées de basalte. Le basalte est ensuite recouvert par une succession diversifiée de roches volcaniques comportant trachytes et phonolite provenant d’éruptions qui se produisirent entre 1,5 et 0.17 MA. La partie haute du volcan Canadas fut partiellement détruite par la subsidence qui forma la caldeira Canadas. Ce qui subsiste de ce volcan se trouve sous forme de champs de lave sur les pentes entourant la caldeira, ils sont représentés en ORANGE CLAIR.
     . C’est dans la caldeira que se produisit une nouvelle éruption il y a 0,17 million d’années avec la création des stratocônes du Teide et du Pico Viejo (ORANGE FONCE), ils s’élèvent à 1000 m au-dessus de la caldeira. Le complexe du Teide est toujours actif ; ainsi, l'éruption du volcan de Chamorra eut lieu le 9 juin 1798, dans la caldeira même.

Ces cônes sont constitués de couches de lave entre lesquelles se trouvent des couches de cendres et de roches pyroclastiques comme en produisent les éruptions de type strombolien.  Les coulées du Teide se développèrent principalement dans la zone déprimée d’Icod de Los Vinos, peut-être constituée à la suite d’un glissement de terrain survenu sur les pentes de Los Canadas.

Pour les géologues, les deux phases de Canadas et du Teide sont considérées comme appartenant à la période de régénérescence du fait de leur position à la jonction des trois failles.

dimanche 7 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (16) L’ILE DE GRAND CANARIA

Suite de l'article précédent


Au fur et à mesure que l’on se dirige vers le nord, les paysages changent ; les premiers arbres apparaissent avec une alternance de pin canarien endémique et d’eucalyptus. Plus on s’avance vers le Roque Nublo, (voir carte article précédent,  plus le paysage devient verdoyant, ; les sols se couvrent d’un moutonnement de buissons couverts de fleurs formant un kaléidoscope de couleurs. Ces buissons sont surmontés d’une forêt assez claire associant principalement les pins canariens et les eucalyptus. L’ensemble évoque les montagnes moyennes d’Europe. Dans le fond des vallées, également à tonalité verte, s’égrènent les villages aux maisons blanches entourés de cultures.


La zone des sommets de l’île se développe en un ample et magnifique panorama qui correspond au site de l’ancienne caldeira dont il n'apparaît plus d’éléments significatifs dans le paysage. Le dyke de roches basaltique du Roque Nublo attire le regard ;  il se dresse au sommet d’une crête  et évoque un majestueux donjon dominant la ruine d’un château-fort. Tout autour, les paysages sont verdoyants associant le vert clair des prairies d’altitude, le vert sombre des pins et l’ocre des versants trop pentus pour que la végétation s’y accroche.


Au pied du massif du Roque Nublo  se trouve une vallée qui permet de continuer le voyage vers le nord. (n°3 de la carte de l'article précédent)). Le caractère verdoyant s’amplifie au fur et à mesure que l’on s’approche du littoral nord, les villages aux petites maisons blanches sont plus nombreux, les pentes comportent des terrasses de cultures sur lesquelles les habitants pratiquent surtout une culture vivrière ; arbres fruitiers, tomates, légumes et même vignes sont associés. Sur la photo de droite apparaît à l’horizon la forme caractéristique d’un cône volcanique de la série  post-Roque Nublo.

Prochain article : Tenerife

vendredi 5 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (15) L’ILE DE GRAND CANARIA


 En se dirigeant vers le nord (trajet  mentionné sur la carte en jaune), on se trouve, presque sans transition dans la montagne (1)  Le relief s’élève tandis que les rivières s’encaissent rapidement formant de profondes vallées.

A cet endroit, les formes volcaniques ont subi une forte érosion en sorte que les structures d’origine n’apparaissent pratiquement  plus sinon sur les crêtes où on peut discerner encore quelques strates volcaniques. Le reste des versants est couvert de cônes de  débris arrachés aux montagnes par l’érosion et descendant jusqu’au fond de la vallée

 Le paysage est désertique, digne du Sahara, ce qui renforce encore, en les individualisant, les formes du relief. La végétation se réduit à quelques buissons xérophytes épars. Seul le fond de la vallée parait un peu plus verdoyant grâce à l’eau des nappes phréatiques. Dans cette zone, on ne trouve évidemment pas trace d’implantation humaine.


En remontant vers le nord, on se trouve dans la région des « mille palmiers » ;  cette région ressemble à un oasis : les palmiers, endémiques aux Canaries, subsistent grâce à l’eau des nappes phréatiques, et protègent l’étagement des cultures : arbres fruitiers, cultures maraîchères... L’eau des nappes phréatiques ne suffit cependant pas, il faut irriguer grâce à l’eau de canaux descendus des montagnes. Dans cette vallée, le contraste des couleurs est surprenant entre le vert des palmiers, l'ocre de la montagne et le blanc des petites maisons qui bordent l’oasis.

A suivre,,,

mercredi 3 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (14) L’ILE DE GRAND CANARIA



La DISSYMÉTRIE NORD-SUD se remarque parfaitement quand on visite la partie occidentale de l’île restée traditionnelle et naturelle. Cette dissymétrie est due à des causes naturelles tant au niveau de la géologie et de la géographie qu’à celui des conditions météorologiques :

   . Au niveau géologique et géographique, apparaissent nettement deux paysages : alors que la partie sud, la plus ancienne datant du stade du bouclier actif,  témoigne d’un relief massif, échancré de profondes vallées  dont les versants s’élèvent  jusqu’aux sommets, la partie nord de l’île datant de l’époque des régénérescences volcaniques paraît, à qui la traverse, beaucoup plus vallonnée avec des pentes plus douces comportant des cônes volcaniques érodés,échancrés de courtes vallées et surmontés des petites caldeiras.
   . Le contraste principal est cependant climatique, il est dû à l’action des alizés qui atteignent Gran Canaria par le N-E et la parcourent en diagonale ; pour s’élever, ils déversent leurs pluies sur le versant nord ; passée la crête, ils redescendent vers le S-O, ne donnant que des précipitations éparses hivernales. Il découle de ces caractéristiques un contraste végétal si ample qu’il  fait dire aux habitants que leur île est à elle seule un continent.

A l’extrême sud, se trouve le champ dunaire de Maspalomas. Le paysage se compose de dunes aux formes mouvantes, sans cesse remodelées par le vent, créant des ébauches de barkhanes au fur et à mesure qu’un obstacle apparaît. On ressent ici les antagonismes de deux forces naturelles, celle de la végétation qui tente de s’élever malgré tout et celle du vent, qui la recouvre rapidement ; elle a pourtant le temps d'éclore en de petites fleurs jaunes qui perpétueront l’espèce.

A suivre

lundi 1 mai 2017

LES CANARIES : impression de voyage (13) L’ILE DE GRAND CANARIA

LES TROIS FACES DE GRAN CANARIA.
Suite de l’article précédent à propos de la côte Est


Ce saccage est voulu et même encouragé par les autorités. La plaine littorale orientale est la seule qui permette la concentration d’activités humaines ;  les autres côtes de l’île étant  essentiellement rocheuses, les implantations favorables à l’homme se réduisent  aux estuaires des vallées creusées par les rivières descendues des montagnes formant  l’ossature de l’île.

A cela s’ajoute le fait que Gran Canaria était pauvre avec un chômage endémique conduisant à l’émigration des habitants : il fallait donc développer l’économie.

 Pour cela, les autorités choisirent délibérément de sacrifier  la côte Est  ; il fut décidée  qu'elle ne bénéficierait d’aucune protection de l’espace naturel  à l’inverse du reste de l’île  et que l'on y attirerait les investisseurs grâce à des exemptions fiscales  afin que se créent d’abord des stations balnéaires puis des zones industrielles et commerciales.

Selon ce qui me fut relaté, le bilan de cette politique est assez mitigé : certes, le dynamisme économique a généré des richesses et des emplois, certes aussi les habitants de l’île ont trouvé du travail mais seulement  pour des emplois subalternes ; en effet, le tourisme tout comme les activités industrielles ou commerciales, demandent des compétences, en particulier linguistiques, que les gran-canariens ne possèdent actuellement pas, on fit donc appel à un personnel venu d’Europe pour gérer et diriger les entreprises.

samedi 29 avril 2017

LES CANARIES : impression de voyage (12) L’ILE DE GRAND CANARIA

LES TROIS FACES DE GRAN CANARIA.

Ce qui m’a frappé le plus lors de ma visite de la Grande Canarie, c’est la présence de deux dissymétries : d’abord entre l’ouest et l’est, ensuite entre le nord et le sud, ce qui détermine une double dissymétrie Ouest-Est et Nord-Sud.

Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir l’île de La Palma jusque Marsopaloma puis de remonter vers le Nord jusqu’au niveau du Roque Nubio et de redescendre ensuite des sommets jusqu’à La Palma.

La DISSYMÉTRIE OUEST-EST est essentiellement due aux interventions humaines et à la politique économique de l’île : alors que la partie occidentale de l’île a  gardé quasiment intacts, les paysages naturels et traditionnels, la côte orientale a été complètement dénaturée par une succession quasiment  ininterrompue d’implantations humaines. On le remarque dès l'arrivée à Las Palmas, la ville semble s’être donnée en effet des airs de ville américaine avec son front de mer composé de buildings qui évoquent, toute proportion gardée, les « central business district » des villes des États Unis.

Cette impression d’un dynamisme pliant la nature à ses ambitions, se renforce lorsque l’on se rend de La Palmas à San Augustin par la rutilante autoroute littorale ; ce n’est qu’une succession de zones industrielles ( usine de désalinisation, centrale thermique, entreprises...) et de zones commerciales ; la plupart prennent la forme de hideux blocs parallélépipédiques de tôles surmontés des enseignes aguicheuses d’une grande partie des sociétés européennes et mondiales. L’aéroport se trouve aussi à cet endroit. Quand un semblant de secteur naturel apparaît, il est déparé par les champs d’éoliennes et par de nombreuses serres. On est d’autant plus frustré que, derrière cet écran de pseudo modernisme, on aperçoit les montagnes qui ferment l’horizon.

C’est au Sud-Est que la dénaturation du paysage atteint son paroxysme avec une ligne continue de stations balnéaires ; dans ce secteur en effet, les pluies sont peu abondantes et  le soleil est garanti toute l’année ; de l’autoroute, on aperçoit le front de résidences qui ont escaladé les collines littorales pour envahir la plaine.

A suivre...

jeudi 27 avril 2017

LES CANARIES : impression de voyage (11) L’ILE DE GRAND CANARIA

LA CONSTITUTION DE GRAN CANARIA

L’île de Gran CANARIA possède une forme massive et quasi circulaire, typique des volcans-boucliers; On peut discerner quatre stades d’éruptions :
 
Apparaissent, en ROUGE, les parties visibles du bouclier primitif ; une grande partie de celles-ci se trouve au Sud-Ouest mais d’autres traces éparses apparaissent dans toute l’île, ce bouclier fut constitué entre 14.5 et 14 millions d’années.

En ORANGE sont représentées les différentes phases qui ont conduit au paysage actuel de caldeira sommitale d’un stratovolcan :
          . Lors de la diminution de la phase active qui a constitué le bouclier, la partie sommitale de ce volcan primitif s’effondra ce qui créa une vaste caldeira. La limite de cette caldeira originelle, bien visible au sud-Ouest, est matérialisée sur la carte par un trait en pointillé noir.
          . Dans cette caldeira apparaît,  il y a 13 millions d'années, un nouveau  stratovolcan qui a recouvert une grande partie  du bouclier et associe phonolite et trachyte (1) avec insertion de syénite (2) les restes de ce stratovolcan sont mentionnés en ORANGE CLAIR sur le plan : les couches volcaniques de ce stratovolcan sont continues dans la moitié Sud-Est et apparaissent à l’état de bribes sur l’autre moitié,

Apres une longue période d’inactivité volcanique, se produisit au pliocène (entre 5 et 3 millions d’années) de nouvelles éruptions appelées du nom de leur principal stratovolcan, le complexe du Roque Nublo (ORANGE FONCÉ). L’épicentre se situa aussi sur le rebord de la caldeira et les coulées se développèrent radialement  dans toute l’île. Ce nouvel épisode volcanique créa les deux sommets de l’île, le Roque Nubio (il atteignait 2500/2600 m s’est lentement érodé et culmine à 1813 m) et  le Pico De Las Nieves (1949 m).  On retrouve les traces de ce complexe à la fois au sommet de la caldeira et sous forme de coulées tout autour de l’île. (3)

En VERT,  sont figurés les paysages constitués par les coulées récentes le long d’un Rift d’orientation NO-SE ; elles se trouvent essentiellement dans la moitié Nord-Est de l’île et correspondent aux deux dernières éruptions volcaniques survenues à, Gran Canaria à l’époque plio-quaternaire. Ces éruptions sont classées selon les géologues dans la phase de régénérescence.

En BLANC  sur la carte, sont représentées les divers formes dus à l’érosion :
.             . Zones d’effondrement,
              . Vallées creusées par les rivières,
              . Plaines littorales résultant à la fois des apports des rivières et à leur façonnage par  la mer,
 
.1 trachytes et rhyolites sont des roches de type effusif, ils ont subi une cristallisation fractionnée de basalte alcalin mais qui n’a pas directement migré de leur zone de formation à 30 km de profondeur vers la surface ; ils sont restés stockés dans une chambre magmatique  située à 10 km de profondeur et ont évolué en s’enrichissant en silice par fusion de la croûte terrestre environnante.

.2 la syénite est une roche plutonique qui s’est cristallisée en profondeur en se refroidissant lentement

.3 Selon les géologues, ce dernier massif volcanique est classé dans la phase de régénérescence,