REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

vendredi 8 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (27) : LICHTENBERG

Au cours de ce chapitre consacré aux châteaux médiévaux de l’Alsace Bossue, l’ordre de mes descriptions n’est pas le fait du hasard : j’ai tenté, en effet, d’établir une hiérarchie dans les impressions que m’ont données  les visites des quatre premiers châteaux décrits :

   . Le château de FALKENSTEIN est une ruine laissée tel quelle, sans intervention contemporaine malencontreuse, c’est dans ce château que l’on ressent le mieux l’ambiance régnant à l’époque médiévale. C’est là aussi que l’on retrouve toute la poésie et la magie d’un lieu chargé d’histoire qui se laisse découvrir en silence au hasard de la promenade.

   . Le château de FLECKENSTEIN a subi une première altération, minime toutefois, quand il fut transformé  en une sorte de parc de loisirs pour les enfants : le parcours ludique organisé rompt le rythme de la visite et enlève tout le charme de la découverte : il faut avoir beaucoup de concentration d'esprit au milieu des familles braillardes côtoyant le visiteur, pour se laisser aller à son imagination.

   . Le château du HAUT BARR serait resté une belle ruine s’il n’avait pas été construit cette auberge d’un pseudo style germanique étalant sa terrasse au milieu des ruines ;  ressentir, par exemple,  la spécificité architecturale d’une tour au milieu des clients venant consommer, n’est pas chose aisée.

   . Le château de LUTZELSTEIN que je viens de décrire, aurait dû être un enchantement vu l’importance historique de la citadelle. Il  ne présente, hélas,  au visiteur que des bâches de plastique incongrues dans le magnifique écrin des collines forestières des Vosges gréseuses.

   . Le dernier château que je me propose de décrire est celui de LICHTENBERG. Pour moi, il est l’archétype de ce qu’il ne faut pas faire : non seulement, il est devenu un lieu de loisirs mais surtout, on a voulu réhabiliter les ruines en « glissant de nouvelles formes architecturales dans les ruines » ; le  résultat est en grande partie désastreux : comment peut-on ressentir le passé quand le regard est agressé par ces aménagements disharmonieux qui rompent toute l’ambiance à laquelle on aspire quand on visite un château médiéval. C’est dommage, car le château, comme les précédents, possède une riche histoire et des ruines particulièrement intéressantes.

Prochain article : l’histoire du château de Lichtenberg

mercredi 6 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (26) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

Le renforcement de la citadelle de Lutzelstein selon les plans de Vauban

Il ne reste que quelques murs des fortifications aménagées à l’époque de Louis 14 et détruits en 1872 ;  En outre, l’ensemble  des ruines est actuellement  peu visible car la forêt a colonisé la zone.

Comme précédemment lors de ma description du château, j’ai redessiné l’aspect que devaient posséder les aménagements construits au 17è siècle à partir d’un plan en 3D présenté sur un terre-plein dominant ces anciennes fortifications
 

 . Venant du chemin (1), il fallait, pour entrer dans le Stadtel, passer un premier fossé (2) par un  pont-levis qui donnait à une demi-lune (3) 

. On accédait alors, par un second pont-levis  construit au-dessus d’un nouveau fossé (4), à un nouvel ouvrage (5) qu’il fallait traverser pour accéder au chemin (6) menant au Stadtel

   . Par un troisième pont-levis au-dessus du troisième fossé (7),  on pouvait alors gagner la porte du Stadtel (8).

   . Enfin, en avant de cet ensemble, était construit un mur d’escarpe à la forme irrégulière  correspondant au rebord du promontoire (9)

Photo de droite, le mur de la demi-lune
Photo de gauche, une poterne faisant sans doute partie des ouvrages avancés de la fortification

L’ensemble construit en avant du Lutzelstein ne ressemble pas aux grandes forteresses aménagées par Vauban (absence en particulier  de bastions), cela s’explique aisément du fait de l’étroitesse du promontoire.

Prochain article : le château de Lichtenberg

lundi 4 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (25) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

Le château de Lutzelstein

N’ayant pas visité le château proprement dit à cause des travaux qui en interdisent l’entrée, je me contenterai de donner, ci-dessous, les indications que j’ai pu trouver par ailleurs en les reportant à la fois  sur le plan général de la citadelle et sur un dessin représentant la partie centrale du logis que j’ai effectué grâce aux gravures anciennes existantes.

(G) Un fossé sépare la ville haute de la ville ancienne ; au fond de ce fossé se trouve une citerne. Le mur d’enceinte est, ici, bien conservé, il comporte une échauguette ainsi que des meurtrières établies au niveau du sol intérieur du château. Le fossé est fermé latéralement par des murs pourvus de fenêtres de tir.

(M) La porte d’entrée du château de style renaissance.Elle était défendue par un pont-levis dont on aperçoit encore le mécanisme.

(N) un étroit passage mène au logis seigneurial qui s’ouvre par une tour escalier (O).

(P) le logis seigneurial, réaménagé à l’époque de Georges-Jean, servit ensuite de casernement pour la garnison française ; en 1870, il devint le siège de l’administration des Eaux et Forêts du Reichland puis, en 1975, celui du Parc Naturel Régional des Vosges du Nord.

(Q) une poudrière remplaça l’ancien donjon détruit.

(R) jardin ( ?) aménagé en terrasse d’artillerie.

(S) rocher en avancée ayant probablement servi de tour de guet.
A suivre

samedi 2 mars 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (24) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

LA CHAPELLE SAINT LOUIS

Quand les armées de Louis 14 s’emparèrent  de Lutzelstein,  le roi décida non seulement  de conserver le château et même d’en augmenter les défenses mais aussi d'y maintenir une garnison.

L’église étant alors dévolue au protestantisme, il n’existait pas de lieu de culte pour les soldats français d’obédience catholique. Cela explique que l’on construisît pour eux une chapelle dédiée à saint Louis, l’ancêtre du roi. Cette chapelle fut en service de 1683 année de sa consécration, à 1737, date de la transformation de l’église protestante en église Simultanée (le chœur devenant catholique tandis que la nef conservait le culte protestant). Après différentes affectations, la chapelle est devenue le « musée du sceau alsacien ».



LES FORTIFICATIONS DU STADTEL

Au niveau du promontoire portant la ville, il n’est possible de ne voir qu'une partie de la muraille dans un parc accessible au public : elle comprenait des fenêtres de tir d’artillerie.

Le reste du rempart est  probablement détruit ou masqué  par des constructions postérieurement ajoutées.





Pour mesurer l’importance des fortifications, il faut se rendre en contrebas du promontoire et parcourir le chemin qui court le long de celui-ci. A cet endroit, comme dans les autres châteaux de l'Alsace bossue, on retrouve une  falaise retaillée dans le grès. Il arrive même que la falaise soit en surplomb sur le chemin. Parfois, lorsque les frondaisons des arbres s’écartent un peu, on peut apercevoir les restes du rempart  de la ville, reconnaissables à leurs  murs rectilignes.




C’est seulement dans les endroits où la pente du promontoire s’adoucit que sont construits de hauts murs de grès à bossage.



Dans cet ensemble impressionnant, la principale attraction est la tour du puits non à cause de son originalité, car de telles tours apparaissent dans les autres châteaux, mais par le fait que l’on peut apercevoir un des deux bassins alimentant les puits, ainsi que les galeries d’amenées d’eau creusées dans la roche à l’époque de Georges-Jean.


Prochain article : le château

jeudi 28 février 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (23) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

Les fresques du chœur de l’église simultanée

Les fresques du chœur et de l’abside constituent la partie la plus intéressante de la visite de l’église Simultanée. On a du mal à en voir l’unité même si trois ensembles apparaissent nettement :
    . Au niveau de l’abside et au-dessus de l’autel est représenté le couronnement de la Vierge (1), cela rappelle que l’église était  dédiée à l’Assomption, il est cantonné de quatre fresques (2) figurant les quatre évangélistes.
    . La partie centrale est consacrée à l’histoire de la déchéance de l’humanité sous l’effet du péché : sont représentés la tentation et le péché original (5) l’archange Michel (4) qui lutte sans cesse contre les démons et le jugement dernier (3)
    . La partie ouvrant sur la nef comporte des scènes évoquant la rédemption : l’arbre de Jessé (6) montrant la généalogie de Jésus, l’ascension (7) et la Pentecôte (8). Assez curieusement, l’élément central de la rédemption, la crucifixion, n’est pas évoquée.

Voici quelques photos particulièrement évocatrices de ces fresques

Le couronnement de la Vierge montre la Vierge Marie agenouillée devant Dieu assis sur un trône. Il porte une longue barbe à deux pointes et d’une main bénit Marie. Fait inhabituel : Dieu est coiffé d’une tiare papale et porte le pallium. Cette figuration ne permet pas de discerner s’il s’agit du Père ou du Fils. A l’arrière-plan, sont représentés deux anges dont l’un joue du luth. Il va de soi que cette glorification de Marie ne plut pas au protestant qu'était Georges-Jean

Les quatre  évangélistes sont accompagnés des images symboliques qui permettent de les reconnaître. De gauche à droite, on reconnaît
     . Saint Mathieu écrivant sur un livre avec  l’enfant représenté ici comme un ange tenant aussi un livre.
     . Saint Marc portant un livre à moitié fermé avec le lion.
     . Saint Luc lisant  et le taureau.
     . Saint Jean et l’aigle. l’évangéliste écrit sur un rouleau déployé tandis que l’aigle vole devant lui.

Voir, en note ci-dessous, les textes montrant la manière dont on a accolé aux Évangélistes leurs images symboliques.

Sur le mur de la voûte ogivale du chœur est représenté le péché originel :    Adam et Ève sont nus devant le pommier. Le serpent s’est enroulé autour du tronc et semble s’adresser à Adam. Ève est facilement reconnaissable : ses seins sont figurés et elle porte de grands cheveux. Bien entendu, les sexes ne sont pas évoqués. .


Sur ce même mur est figuré le jugement dernier :
   . Au centre de la scène  est peint le Christ en gloire, il est entouré de deux personnages dont l’une doit être la Vierge Marie. Au-dessus du Christ, un ange brandit une épée. Cette partie de la scène est révélatrice des mentalités du 15è siècle : à cette époque,  tant de  calamités  s’abattent sur les hommes que cela leur donne l’impression que tous seront voués au Diable et à l’enfer à cause de leurs péchés. L’ange brandissant l’épée s’apprête à infliger la punition que l’humanité mérite.
   . La concrétisation de cette impression apparaît en dessous : elle montre des anges armés d’épée précipitant les damnés vers les flammes de l’enfer. Dans cette représentation du jugement dernier ne sont représentés ni la pesée des péchés ni le Paradis  comme s’il semblait automatique que tous les êtres humains soient damnés.
Cette représentation a évidemment pour but d'amener les chrétiens au repentir tant qu'il est encore temps

Prochain article : la chapelle saint Louis et les remparts entourant le Stadtel

L’attribution des images symboliques aux évangélistes provient, entre autre  de trois sources dont je donne ci-dessous quelques extraits significatifs :

   . La vision Ézéchiel (1.1 ; 4-11) : « J’ai vu un vent de tempête venant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant et, autour, une clarté ; au milieu, comme un scintillement de vermeil du milieu du feu. Au milieu, la forme de quatre Vivants ; elle paraissait une forme humaine. Ils avaient chacun quatre faces et chacun quatre ailes.
Leurs jambes étaient droites ; leurs pieds, pareils aux sabots d’un veau, étincelaient comme scintille le bronze poli. Des mains humaines, sous leurs ailes, étaient tournées dans les quatre directions, ainsi que leurs visages et leurs ailes à tous les quatre. Leurs ailes étaient jointes l’une à l’autre ; ils ne se tournaient pas en marchant : ils allaient chacun droit devant soi.
La forme de leurs visages, c’était visage d’homme et, vers la droite, visage de lion pour tous les quatre, visage de taureau à gauche pour tous les quatre, et visage d’aigle pour tous les quatre. Leurs ailes étaient déployées vers le haut et deux couvraient leur corps »

   . Jean écrit dans l’Apocalypse que quatre êtres vivants entourent le trône de Dieu “Le premier animal ressemblait à un lion, le deuxième à un jeune taureau, le troisième avait comme une face humaine, et le quatrième semblait un aigle en plein vol".

L’attribution de ces quatre images symboliques aux évangélistes est attribuée à Saint Jérôme (5 è siècle »   dans son « commentaire sur saint Matthieu » : « la première face, celle d’un homme désigne Matthieu qui dans son début semble écrire l’histoire d’un homme, « livre de la généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham » ; la seconde désigne Marc qui fait entendre la voix du lion rugissant dans le désert, « voix de celui qui crie dans le désert, préparez la voie du Seigneur, aplanissez ses sentiers » ; la troisième face, celle du jeune taureau, préfigure l’évangéliste Luc qui commence son récit au prêtre de Zacharie (le prêtre a pour mission d'égorger un taureau dans le cadre du culte à Yahvé)  ; la quatrième, celle de l’évangéliste Jean qui prend des ailes d’aigle pour s’élancer plus haut encore et traiter du Verbe de Dieu »

mardi 26 février 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (22) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

l’église Simultanée

L’église « Simultaneum » porte ce nom depuis le 18è siècle après que la décision ait été prise de faire coexister les cultes catholiques et protestants dans le même lieu. Elle possède une longue histoire.

Elle fut construite par Burckhart de Lutzelstein dont j’ai évoqué la biographie dans un précédent article : prévôt du chapitre des chanoines de Strasbourg, il avait été élu évêque en 1394 mais il fut démis de sa charge l’année suivante. Pour récupérer le comté de Lutzelstein, devenu vacant depuis la mort de son frère, il se fit relever de ses vœux et se maria. C’est lui qui décida de construire l’église en la dédiant à l’Assomption de la Vierge Marie. Il  institua un collège de quatre chanoines pour la desservir. Après sa mort survenue en 1416, il fut enterré sous le dallage de  l’église avec son épouse.

Vint alors le temps de Georges-Jean, comte de Veldenz et de Lutzelstein (1544-1592). Il  fit convertir l’église catholique en un temple de l'église réformée. A ce moment, les voûtes ogivales  du chœur et de  l’abside étaient recouvertes de fresques, Georges-Jean, en tant que protestant,  ne pouvait l’accepter, il les fit recouvrir. Il est enterré avec son épouse  dans le chœur de l’église ainsi que son fils et héritier Georges-Gustav.

C’est au 19è siècle que l’église prit son aspect actuel :
     . Les fresques furent redécouvertes lors d’une restauration, elles étaient bien conservées et furent restaurées.
     . La nef  fut démolie et reconstruite, les pierres tombales de Burckhart et de son épouse, insérées jusqu’alors dans le dallage, furent remontées et replacées dans  le nouveau mur de façade.

Aspect actuel de l’église
   . Sur la photo de gauche, on en aperçoit la façade du 19è siècle ; en avant de l’église, se trouve le mur du fossé qui sépare le Stadtel du château ainsi qu’une échauguette dominant ce mur.
   . La photo de droite représente l’intérieur de l’église ;  le contraste entre la nef du 19è siècle et le chœur du 15è est patent, les fresques sont peintes sur la voûte du chœur.

   . La photo de gauche  montre les pierres tombales de Burckhart et de son épouse transférées de la nef sur le mur de façade de l'édifice

   . La photo de gauche représente de ce qui subsiste de la tombe de Georges-Jean et de son épouse. 

En voici l'épitaphe 

 «  Georges-Jean, par la grâce de Dieu, comte palatin du Rhin, duc de Bavière, comte de Veldenz et Sponheim est décédé le 8 avril 1592. Dieu veuille lui accorder une joyeuse résurrection au dernier jour. Amen », 

Deux de ces titres sont (duc de Bavière et comte de Sponsheim) sont uniquement honorifiques et possédés par d'autres membres de sa famille.

Prochain article, les fresques du chœur de l’église simultanée

dimanche 24 février 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (21) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

LE PLAN DE LA VILLE FORTIFIÉE DU STADTEL.

La topographie de la Petite-Pierre, présentée sur le plan ci-dessous, montre d’abord qu’il existait une sorte d’osmose entre le Stadtel et le château : Les maisons se sont construites sous la protection du château qui est lui-même protégé par la présence de ces  maisons car elles constituent un rôle de soupape en cas d’invasion par la porte ouest (B). Sur ce plan, ne sont pas figurés les aménagements de l’époque de Vauban qui feront l’objet d’une description à part.

     (A) remparts entourant la ville haute. Ce rempart est de tracé irrégulier car il suit les limites du promontoire.
     (B) l’emplacement de la porte ouest  fortifiée permettait d’entrer dans le Stadtel ; cette porte est construite au seul endroit plan du promontoire, elle était donc de grande importance pour la défense du château, c’est d’ailleurs en avant de cette porte que Vauban construira ses fortifications. La porte, ainsi que les fortifications la précédant, ont été détruites en 1870
     (C) la rue du château est la rue principale de la cité. La rue se termine par le chevet de l’église Simultanée (F).
     (D) place du château où se trouve l’ancienne maison du bailli (E) et l’église Simultanée (F). A l’origine catholique, l’église est devenue protestante, elle est actuellement à la fois catholique et protestante. La place, tout comme la façade de l’église Simultanée, donne sur le fossé (G) séparant le Stadtel du château.
     (H) ancienne chapelle catholique construite en 1683 sur ordre de Louis 14, devenue musée du sceau alsacien.
    (J) puits dont l’approvisionnement est assurée par une tour (K)  établie en avant des remparts.
    (L)  partie du rempart actuellement sans construction qui comportait des fenêtres de tir pour l’artillerie et devait être incluse dans les défenses avancées du château.
    (M) construction arasée qui pouvait correspondre à une tour d’angle protégeant le château par des tirs rasants.
   
PROMENADE DANS LE STADTEL

Trois vues de la RUE DU CHÂTEAU
 
  . La photo  de droite montre la rue du château. Elle est prise à l’emplacement de la porte ouest permettant avant 1870 d’entrer dans la ville. Les maisons actuelles datent pour la plupart d’entre 1717 et 1818 puisque la ville haute fut presque intégralement incendiée en 1745.

     . Dans cette rue (photo du centre), les maisons ne possèdent pas l’aspect des maisons à colombages de la plaine, leur aspect est adapté aux conditions locales des Vosges gréseuses où la pierre est abondante et facilement façonnée. La façade principale donne sur la rue, les maisons possèdent, pour la plupart, deux niveaux surmontant une cave. Les murs de grès sont recouverts d’un crépi coloré, seuls les encadrements cintrés des huisseries sont en grès apparent.

     . La rue du château (photo de droite)  se termine par le chevet de l’église Simultanée dont la façade fait face au château.

Prochain article : l’église Simultanée

vendredi 22 février 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (20) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)

LES CINQ ORIGINALITÉS DU CHÂTEAU DE LUTZELSTEIN

Le château de Lutzelstein est, selon moi, unique en son genre à cinq points de vue au moins :

     . D’abord, parce qu’il fut possession d’une puissante famille comtale originaire de Germanie, cela n’était pas le cas dans les autres châteaux que j’ai décrits dont les seigneurs étaient d’origine alsacienne et en particulier issus  de ministériaux ayant acquis leur autonomie (exception toutefois du HAUT BARR)

   . Ensuite, du fait que Georges-Jean, tout comme l’Électeur  Frédéric 3, se convertit au protestantisme, ce qui eut des conséquences pour la vie quotidienne des habitants de LUTZELSTEIN.

   . Autre  caractéristique, le château eut son heure de gloire au 16è  grâce à Georges-Jean et non au moyen-âge,

    . Une autre originalité réside dans le fait que le château ne fut pas démoli par les armées de Louis 14, le roi ordonna même à Vauban de renforcer ses défenses : ainsi le LUTZELSTEIN fut préservé et présente donc l’aspect qu’il possédait aux 17è-18è siècles. .

   . La cinquième originalité résulte de la topographie, le château n’occupe que la partie terminale du promontoire, le reste est occupée par le Staedtel, une ville haute qui était incluse dans les remparts du château, LUTZELSTEIN est donc une véritable citadelle et une cité fortifiée, ce qui n’est pas le cas des autres châteaux féodaux d’Alsace.

En considération de ce qui précède, on peut penser que la visite du château serait d’un grand intérêt. Hélas, pour l’amateur de châteaux féodaux, il est interdit d’y entrer ;  le logis est même entouré de hideuses bâches de plastique qui déparent le site. Il y a heureusement d’autres curiosités qui ne font pas regretter d’être venu à la PETITE PIERRE.

Prochain article : le plan de la place-forte et sa visite.