L’absence de réfrigérateur n’était pas non plus un problème dans les années 1950-60, nous y pallions par diverses dispositions :
D’abord, il y avait les légumes et fruits du jardin que l’on mangeait au fur et à mesure de la récolte ; quand les productions du jardin excédaient les besoins, on faisait des conserves en bocaux pour l’hiver. Les pommes de terre et les légumes qui se conservaient étaient entreposés à la cave, à l’abri de la lumière et du gel. Il était cependant rare que l’on puisse faire la soudure d’une année sur l’autre. Au printemps, on allait chercher des pissenlits pour faire la salade.
Ensuite et surtout, on allait tous les jours en course pour s’approvisionner , il y avait partout de petits magasins, épicerie, boucherie, boulangerie, mercerie, quincaillerie…Dans certains magasins coopératifs, on recevait, à chaque achat, des timbres correspondant à la valeur de cet achat, on les collait sur de grandes feuilles de papier et on les rendait au magasin en échange de cadeaux.
Chez l’épicier, à part les conserves en boites et quelques denrées préemballées en paquet, tout était vendu à la pièce, mis dans un sac en papier, puis pesé ; de même, on amenait son litre de vin vide et l'épicier le remplissait à même le tonneau qu’il gardait dans son arrière-boutique.
Dans les boucheries, il n'y avait aucune viande ni charcuterie pré-emballées, le boucher découpait la viande devant le client sur un billot de bois au moyen d'un tranchoir.
Aller faire ses courses, était un moyen de rencontrer les gens du quartier et de discuter, ce qui permettait de développer la convivialité entre voisins. Quand ils n’avaient pas école, les enfants étaient souvent envoyés faire des courses, les plus jeunes avaient une liste de commissions qu’ils donnaient à l’épicier afin qu’il les serve. On payait en fin de quinzaine ou en fin de mois, quand le père de famille ramenait la paie, versée alors directement en argent liquide.
À ce propos, le plus souvent, le père donnait directement la paie à sa femme qui se chargeait des comptes ; à cette époque, la plupart des femmes ne travaillaient pas ou se contentaient de petits métiers du type " femme de ménage".
Chez nous, l’argent était mis dans une boite gardée dans un casier du buffet de cuisine. On ne disposait évidemment pas de carnet de chèques ni de compte bancaire. On dit parfois que, le jour de la paie, le père dépensait une partie de celle-ci au bistrot ; ce n’était évidemment pas le cas pour la majorité des gens, car la mère de famille était la maîtresse de maison et gérait seule son ménage ainsi que l’argent de celui-ci.
À suivre…
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