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mercredi 20 février 2019

Cinq châteaux des Vosges gréseuses (19) : LUTZELSTEIN (LA PETITE PIERRE)


TROISIÈME PHASE : L’ÉPOQUE DES COMTES PALATIN.

Cette époque est particulièrement difficile à rendre compte,  tant les partages successoraux survenus dans la famille Wittelsbach compliquent la situation : de multiples branches apparaissent lors de ces partages  et disparaissent lorsque ces branches n’ont plus d’héritier mâle. Ce qui complique les choses est que chacun des les membres de la dynastie portent  le titre de « comte Palatin du Rhin » auquel est accolé le lieu de leur seigneurie principale. Pour bien saisir cette particularité, il convient de se référer au titre en allemand « Platzgraf bei Rhein au Weldenz » que l’on peut traduire par «comte Palatin du Rhin pour Veldenz » ; ce sera ce titre que portera celui qui fera de Lutzelstein sa résidence favorite GEORGES-JEAN (1543-1592).

A la mort de ROBERT, (1410) (voir article précédent), le quart de la seigneurie de Lutzelstein fut donné à son fils cadet ÉTIENNE (1410-1444) qui unissait sous son autorité de comte Palatin, le duché  de Zweibrücken (Deux-Ponts) entré dans la famille en 1394, le comté de Simmern et le comté de Veldenz (que lui apporta sa femme avec d’autres terres).

Comme le montre le croquis généalogique simplifié ci-dessous, le fils aîné de ROBERT,  LOUIS, prit le titre d’Electeur Palatin (1) ; ce détail aura de l’importance pour l’histoire ultérieure de la seigneurie de Lutzelstein.

A son tour, ÉTIENNE divisa ses possessions en deux parties pour ses deux fils :
    . L’ainé,  FREDERIC (1er), devint comte Palatin de Simmern.
    . Le cadet, LOUIS (1er),  prit le titre de comte Palatin et reçoit le  duché de Zweibrücken et le comté  de Veldenz.

Les deux frères s’accordèrent en ce qui concerne le quart de la seigneurie de  Lutzelstein : elle entra dans la part de Louis mais il est probable qu’un accord ultérieur la laissa à Frédéric.

Cette mainmise du comte Palatin sur Lutzelstein ne pouvait plaire aux fils de Burckhart qui intriguèrent avec ses  ennemis. Cela conduisit Louis puis Frédéric à intervenir, ils s’emparèrent du château et en dépossédèrent les enfants de Burckhart ;  désormais, la totalité de la seigneurie de Lutzelstein fut contrôlé  par les comtes Palatin. Selon moi, il est probable qu’elle fit désormais partie de la part des comtes de Simmern jusque 1559

À cette date,  la situation des diverses branches palatine avait évolué comme suit :
     . La dignité d’Electeur Palatin et les terres y afférentes donnée à LOUIS 1er (cf croquis généalogique) devint vacante par la mort de son  dernier descendant sans héritier mâle. Un accord,  signé en 1553 à Heidelberg, capitale de l’électorat,  avait anticipé cette disparition et décidé de confier l’Electorat  à FREDERIC 3 comte Palatin de Simmern.
    . Il va de soi que  FRÉDÉRIC 3 dût se dessaisir de ses anciennes possessions :
          . Son frère GEORGES reçut le comté de Siemmern.
          . GEORGES-JEAN, déjà comte de VELDENZ  reçut le comté de LUTZELSTEIN.

QUATRIÈME PHASE, L’EPOQUE DE GEORGES JEAN (1544-1592)

Il me reste à montrer, au moyen du croquis généalogique, qui était GEORGES-JEAN. Une nouvelle fois intervint dans l’histoire du château de LUTZELSTEIN, la présence d’un ecclésiastique ayant  abandonné ses fonctions cléricales.

Depuis 1514, la charge de duc de ZWEIBRÜCKEN et de comte de VELDENZ appartenait à la troisième branche mentionnée dans mon croquis, celle du fils cadet d’ ÉTIENNE et était représentée par LOUIS 2. Celui-ci avait un frère cadet ROBERT qui devint chanoine, entre autre, dans le chapitre cathédral de Strasbourg. En 1529, il quitta l’église catholique pour se convertir au protestantisme, puis il se maria  et eut un fils GEORGES JEAN, né en 1543.

Lorsque survint la mort de son frère, LOUIS (2), ROBERT devint le régent de son neveu WOLFGANG encore en bas âge, celui-ci, pour le remercier, lui fit don, par le pacte de Marburg de 1543, du comté  de VELDENZ. ROBERT n’eut guère le temps de profiter de son comté car il mourut l’année suivante. GEORGES JEAN en hérita à ce moment puis devint, comme je l’ai écrit plus haut, comte de LUTZELSTEIN.

Dédaignant VELDENZ, GEORGES JEAN, comme son père de religion protestante,  s’installa au château de LUTZELSTEIN qu’il va reconstruire et aménager en résidence princière. Il décida alors de fonder une nouvelle capitale appelée PFALZBURG (PHALSBOURG actuellement) sur une de ses possessions excentrées, le bailliage de Elnharthausen. Cette ville nouvelle est située sur la route menant au col de Saverne et reliant la Lorraine et l’Alsace ; cela devait permettre au comte à la fois de contrôler cette route et de profiter de ses avantages. À une époque où les guerres de religion sévissaient, il voulut faire de sa ville un havre de paix et de tolérance. En 1583, elle comportait 1200 habitants. Faute d’argent, il ne put terminer sa tâche et dût vendre la ville au duc de Lorraine en 1583.


A sa mort, ses possessions sont divisées en deux : GEORGES GUSTAV devient comte de VELDENZ, son frère JEAN AUGUSTE prit possession du comté de LUTZELSTEIN. Comme tous les châteaux d’Alsace, il fut occupé en 1677  par les armées du roi de France, Louis 14.

(1) le titre d’ELECTEUR PALATIN avait été créé par l’empereur Charles 4 de Luxembourg qui édicta la « Bulle d’or » en 1536 afin d’organiser les modalités d’élection de l’empereur ; la Bulle d’or restreignait à 7 le nombre d’électeurs,

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