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mercredi 25 janvier 2017

…SOUVENIRS DES ANNEES 1950-60 : l’encadrement religieux de la société (12)

Suite de l’article précédent

 Le samedi après-midi, tandis que les parents effectuaient les derniers préparatifs, les communiants allaient se confesser.

Le lendemain était le grand jour. Les communiants avaient rendez-vous à quelques centaines de mètres de l’église afin que se forme la procession qui parcourait la rue. Les filles ouvraient la procession par rangs de deux, classées selon la taille, les garçons suivaient également classés par rangs de taille. Les familles étaient présentes et suivaient les communiants en sorte que la procession devenait alors un véritable cortège. , tous portaient leurs « habits du dimanche », costumes, chemises blanches et cravates pour les hommes, belles robes et chapeaux pour les femmes,

A l’arrivée dans l’église, les communiants gagnaient les prie-Dieu qui leur étaient alloués et dont l’emplacement était déterminé en fonction des notes de l’examen de contrôle, comme je l’ai indiqué précédemment ;  leurs familles étaient placées sur le banc qui leur était adjacent. La messe était, bien entendu, une messe solennelle avec orgue et chorale, le moment fort étant celui de la communion proprement dite : garçons et filles formaient une procession et s’agenouillaient de chaque côté de la table d’autel pour recevoir la communion.

A l’issue de la messe, venait le moment de l’échange des cartes de communion  que l’on mettait dans son missel pour avoir un souvenir de ses amis puis chaque famille rentrait chez soi afin de déguster le bon repas qui les attendait. Au moment de l’apéritif, le communiant recevait de chacun un cadeau, il ne s’agissait pas de jouets mais beaucoup plus d’objets utilitaires ;  parmi ceux-ci, se trouvait la première montre que l’on était très fier de porter car elle était la manifestation tangible que l’on abordait une nouvelle étape dans sa vie.

Le repas comportait une entrée froide, une entrée chaude, de la viande avec son  accompagnement,  de salade et de fromage en enfin se terminait par une pièce montée sur laquelle trônait une petite effigie de communiant. Les adultes prenaient un digestif, tout le monde était joyeux à la fois à cause du bon repas qu’ils venaient de faire, de l’alcool servi à profusion et surtout du plaisir de se retrouver en famille.

Vers 16 heures, avaient lieu les vêpres, on s’y rendait en famille y compris ceux qui étaient un peu ivres et qui réussissaient malgré tout à conserver une certaine dignité. A la sortie des vêpres, on regagnait la maison, les invités buvaient un dernier coup puis chacun regagnait ses pénates, heureux d’avoir passé une si belle journée ; seuls quelques-uns s’attardaient et continuaient à boire et manger jusque tard dans la nuit.

Les jours qui suivaient la communion,  on se rendait chez le photographe qui faisait la photo officielle du  communiant, ces photos sont toutes semblables : le garçon debout  se tient légèrement de côté de façon à présenter au premier plan son brassard ; à ses côtés, se trouve un prie-Dieu sur lequel il pose le missel qu’il tient à la main. Les filles portent leurs belles robes de communiante et se tiennent de manière semblable avec également un prie-Dieu.

La communion solennelle était suivie l'année suivante d'une messe dite de renouvellement qui était la dernière occasion de porter le brassard ou la belle robe de communion et de la confirmation. Il existait beaucoup de racontars à propos de cette dernière cérémonie effectuée devant l'évêque qui, après avoir tracé le signe de la croix avec le Saint Chrême sur le front du confirmant, lui donnait une tape sur la joue. On disait que certains évêques donnaient des claques si violentes que quelques-uns tombaient à terre ! Bien évidemment, toutes ces histoires n'étaient que fariboles !  En ce qui me concerne, j'eus la chance de tomber sur un évêque dont le visage si était empreint de bonté et de douceur que je ressentis à peine la petite tape qu'il me donna sur la joue.

Il me reste à donner une conclusion à cette série d'articles émanant de mon expérience personnelle et concernant l'encadrement religieux de la société et l'imprégnation de l’église sur l'individu. Cette prégnance  a été ensuite vivement critiquée essentiellement parce qu’elle était censée limiter la liberté en créant des interdits et surtout parce qu’elle aboutissait à des traumatismes empêchant l’épanouissement de l’individu. En ce qui me concerne, je n’ai jamais subi de traumatismes dus à l’éducation religieuse que j’ai reçue ; au contraire, elle  m’a permis de m'intégrer dans la société de mon époque en mettant  en avant des pratiques telles que le respect des autres, des lois et des règles quotidiennes ainsi que le sens de la charité et du don de soi.

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