Cette irréalité peut être ressentie d'abord comme agressive, mais on s'y habitue très vite. C'est d'ailleurs un élément important de la croisière : le touriste fatigué de la monotonie de sa vie quotidienne et de son pâle environnement se trouve immédiatement projeté dans un monde coloré et imaginaire où tout est fait pour créer l'illusion de la joie de vivre et du bien-être.
Si on devait qualifier ce décor, on pourrait parler d'un baroque rococco laïcisé et exacerbé à l'extrême par la généralisation des courbes. Pourtant si on y est attentif, le décor procède d'une répétition à profusion de décors simples. En voici quelques exemples :
À la base, au niveau de la plupart des murs, se trouvent quatre éléments constitutifs :
. Des pilastres métalliques qui ressemblent à des miroirs, si brillants que l'on peut s'y mirer. Ces pilastres, par leur reflet, augmentent l'espace, contribuant à participer à l'impression d'irréalité.
. Au dessus de ces pilastres se trouvent des sortes de chapiteaux argentés représentant des têtes de pseudo-dieux grecs, alternativement une déesse et un dieu qui ressemble à Serapis. Ces deux représentations se trouvent partout, sur les rambardes d'escaliers, sous les tabourets des bars, sur les parois du hall central (où elles semblent former la tête de pieuvres géantes),
. Apparaissent aussi des vases aux motifs vaguement sinisés qui portent des flammes servant à l'éclairage,
. Enfin, entre les pilastres de métal, se trouve une frise à fond noir comportant des motifs floraux.
Cette artificialité du décor crée une ambiance propice à la joie de vivre et à l'envie de défoulement qui est de mise dans le bateau et contribue à laisser aux croisiéristes d'excellents souvenirs.
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