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dimanche 24 juillet 2016

Un regard sur ANGKOR (CAMBODGE) (25) Le temple de BANTHEA SREI



Suite de l'article précédent

La quatrième  photo représente Naramsiba, un des Avatars de Vichnou étripant l’asura HIRANYASHIPU. Grâce  à de grandes ascèses, cet Asura avait obtenu de Brahma de ne pouvoir être tué ni pas un homme, ni par un animal, ni un Dieu, ni à l’intérieur, ni a l’extérieur, ni au sol, ni dans les airs, ni le jour, ni la nuit.

 Vichnou prit alors la forme de Naramsiba, mi-homme, mi-lion, il tua HIRANYASHIPU au crépuscule (ni jour, ni nuit), sur le pas d’une porte (ni à l’intérieur, ni à l’extérieur) et sur ses genoux (ni au sol, ni dans les airs). Ce récit est tiré du Bhagavata Purana. Un tel exploit permet de comprendre pourquoi cette scène avait été choisie sur le tympan de la cella de Vichnou.

DEUX DERNIÈRES SCULPTURES DU TEMPLE DE BANTHEAY SREI

Pour terminer cette description du temple de BANTHEAY SREI, je voudrais mentionner ici deux reliefs sculptés qui me semblent particulièrement intéressants par leur esthétique.


Le premier est situé sur le linteau qui supporte le tympan représentant l’incendie de la forêt de Khandava, Il représente INDRA chevauchant l'éléphant Aivarata et tenant à la main son attribut principal, la foudre. Indra est entouré d’une guirlande végétale, parfaitement symétrique de part et d’autre du Dieu  ressemblant à une mandorle. Il est positionné sur une console évoquant la fleur de lotus telle qu’on la trouve au sommet des prasat. Cette console est portée par les pattes antérieures de deux lions sculptés symétriquement de part et d’autre d’un motif central en forme de fleur. De leur gueule ouverte surgit une guirlande végétale. Les corps des lions sont représentés cambrés et  donnent l’impression d’une continuité de forme entre le dos des lions et la guirlande.

La guirlande se décompose en segments limités par des bagues de fleurs ; au niveau de ces segments se trouvent des cavaliers qui éperonnent leurs chevaux. De part et d’autre des deux lions sont sculptées  des volutes végétales symétriques dont les motifs masquent partiellement le corps des lions comme si ceux-ci étaient enserrés par les feuillages.

Outre la symétrie du décor qui met parfaitement en valeur la figuration centrale, on ne peut qu’admirer la richesse et la profusion des motifs qui révèlent un sens accompli  du détail et une parfaite maîtrise des techniques de ciselure de la pierre ; cela conduit  à la création d’une oeuvre d’art pleine de grâce et d’harmonie.


La deuxieme représentation se trouve dans le gopura de l’enceinte intermédiaire du temple. Au centre de ce tympan est représentée Lakshmi, la parèdre de Vichnou, elle est assise sur un socle en forme de console et est entourée de deux éléphants qui versent sur elle de l’eau lustrale. Lakshmi est surmontée d’un décor de volutes qui semblent créer autour d’elle une auréole végétale.

En dessous de la console est sculpté l’oiseau Garuda, la monture de Vichnou. Garuda semble enserrer de ses deux pattes la guirlande derrière laquelle il se trouve comme s’il émergeait du décor végétal..

Comme pour le linteau représentant Indra, on retrouve dans ce tympan une grande profusion du décor associée à une parfaite symétrie  qui met en valeur la parèdre de Vichnou ; la maîtrise de la technique permet de donner grâce et harmonie à un art sculpté qui est alors, selon moi, à son apogée.

Prochaine serie d'articles : YASHODHARAPURA 2

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