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jeudi 23 mars 2017

… SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : l’école publique (10)

Suite de l’article précédent

Les méthodes pédagogiques ressortaient de deux types ;  j’ai retrouvé quelques cahiers de classe dont un de rédaction et un d’histoire-géographie  et je peux, à partir de ces documents, porter un témoignage des deux manières dont se déroulait l’enseignement dans le cours moyen 2 dans lequel je me trouvais.

Le premier cahier que j’ai conservé est consacré à l’histoire-géographie, sa lecture m’a permis de retrouver et d’évoquer la méthode employée à l'époque primaire  pour l'apprentissage des matières d'éveil vers 1955. Cette méthode comportait quatre phases successives :

Dans un premier temps, le maître faisait réciter la leçon que l’on avait apprise chez soi la veille au soir ;  normalement, il fallait apprendre la leçon par cœur mais le maître acceptait que quelques mots ou quelques tournures puissent être changés pourvu que le sens de la leçon soit respecté, il appelait un élève au tableau qui devait, devant toute la classe,  réciter le résumé à apprendre. Si l’élève ne savait pas sa leçon, il était sanctionné par une mauvaise note. Certes, ses copains pouvaient l’aider en soufflant mais le maître avait l’œil à tout. Quand l’élève interrogé avait une lacune ou faisait une erreur, les autres levaient le doigt pour corriger. En géographie, on pouvait être aussi interrogé sur une carte murale muette dont il fallait donner les informations apprises la veille, mer, fleuves, pays..

Venait ensuite la leçon proprement dite, on lisait le texte sur le manuel qui lui correspondait ; chaque élève lisait à tour de rôle, chaque paragraphe était expliqué par le maître, on regardait la carte ou les panneaux muraux traitant du sujet ou encore quelques documents que le maître faisait passer. Celui-ci pouvait aussi solliciter les élèves pour savoir s’ils avaient compris.

Une fois que la leçon était lue et expliquée, le maître écrivait au tableau un résumé d’une dizaine de lignes ou dessinait une carte ou un croquis,  il fallait les recopier sur le cahier. Lors de la dernière heure, le maître distribuait le travail à faire à la maison et les leçons à apprendre.

La dernière phase avait lieu le soir au retour chez soi avec l’apprentissage du résumé écrit ou de la carte réalisée. C’était le travail le plus ardu, beaucoup d’élèves se contentaient de lire la leçon en se disant «  c’est bon, je la sais » ou encore «  il n’y a pas longtemps que j’ai été interrogé, ça ne tombera pas sur moi ! » ; ceux qui savaient leurs leçons sur le bout des doigts étaient généralement ceux qui les faisaient réciter à leurs parents.

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