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mercredi 29 mars 2017

… SOUVENIRS DES ANNEES 1950-60 : l’école publique (13)

Suite de l’article précédent

LE CLASSEMENT DES ÉLÈVES
Dans les petites classes, quand on avait bien travaillé, le maître distribuait des bons points. Quand on en avait dix, on les échangeait contre une image que l’on était tout fier de montrer aux parents ; cette pratique ne se produisait évidemment pas en cours moyen 2 qui est l’objet de mon évocation.

Outre le cahier du jour, le cahier du soir et les cahiers utilisés pour les différentes disciplines, il existait un dernier cahier, le cahier mensuel. Tous les mois en effet, avaient lieu des compositions qui permettaient au maître d’évaluer les élèves. Je ne me souviens pas bien de la teneur de ces compositions  ; elles devaient comporter au moins une dictée, une rédaction, des questions de grammaire et des problèmes de calcul. Chaque exercice état annoté par le maître et noté de manière à donner lieu à une évaluation finale permettant de déterminer le classement des élèves. Le cahier mensuel était ensuite remis aux parents pour signature ; les parents regardaient les notes mais surtout le classement car il leur permettait à la fois de mesurer l’évolution des résultats et les progrès accomplis, de connaître les points forts et les points faibles de leur enfant et de le positionner par rapport aux autres élèves de la classe.

Les résultats mensuels étaient collationnés par le maître et se traduisaient par un classement annuel qui déterminait le redoublement où le passage dans la classe supérieure et servait à la cérémonie de la distribution des prix. Celle-ci était organisée pour l’ensemble de l’école dans une salle municipale en présence du maire de la commune. Tous les instituteurs étaient présents ; sur la table,  se trouvaient de grandes piles de livres. Les parents et les élèves étaient évidemment invités à participer à la cérémonie.  Chaque maître prenait la parole et proclamait les résultats. A l’annonce de son nom, le lauréat s’avançait, montait sur l’estrade et recevait son prix.  Il est évident que l’élève ainsi récompensé, tout comme ses parents, étaient très fiers. Les livres reçus en prix étaient des livres d’auteurs adaptés au niveau des enfants. Dans mon école, il existait une particularité à propos de ces livres, les enfants de prisonniers de guerre  ou d’anciens combattants recevaient de plus beaux livres que les autres avec une belle brochure de couverture rouge.

On a souvent proclamé que ces classements des élèves ainsi que la distribution des prix étaient traumatisants pour les enfants, en particulier pour les derniers de la classe. A mon avis, ce système était beaucoup moins traumatisant que celui qui consiste à dire aux élèves actuels : «tu as de trop de mauvaises notes, tu ne seras pas orienté comme tu le souhaites » et qui établit une sélection par l’échec. Les classements avaient pour mérite de stimuler l’élève et de le conduire à progresser ne serait-ce que pour échapper au mécontentement des parents, mais aussi de lui donner une connaissance claire de son niveau dans la perspective de son avenir professionnel. D’ailleurs, à notre époque, il existe un paradoxe surprenant : le seul endroit où il n’existe pas de classement est le système éducatif, tout le reste de la société s’acharne à le pratiquer : dans l’entreprise, dans les sports et même dans les télé-réalités !

à suivre

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