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samedi 25 mars 2017

…SOUVENIRS DES ANNÉES 1950-60 : l’école publique (11)

Suite de l’article précédent
Le deuxième cahier que j’ai conservé est celui de rédaction. En le consultant, j’ai constaté qu’il existait trois types de rédactions :
     . Des comptes-rendus des lectures effectuées en classe : chaque élève, à tour de rôle, lisait à haute voix quelques phrases, ce qui permettait au maître de vérifier la capacité de l’écolier à lire, puis le texte était expliqué ; ensuite, il fallait en rédiger un résumé ou en imaginer une suite.
    . La rédaction de lettres que l’on devait articuler en trois paragraphes : l’expose des motifs de la lettre, l’explication concernant cet exposé, la formule de politesse adaptée selon l’interlocuteur
    . Des sujets de la vie quotidienne  qui devaient aussi suivre  un enchaînement très précis mentionné dans le cahier qui me sert de référence sous le titre «  plan d’une rédaction :
          . Un préambule : une entrée en matière pour annoncer le sujet,
          . Un développement : ce que je fais, je vois, j’entends, je sens.
          . Des réflexions : ce que je pense, (pour ou contre, avantages et inconvénients), ce que j’éprouve, (joie ou tristesse, regrets, espoirs, souhaits, désirs, préférence) »

La rédaction avait essentiellement pour objectif de permettre à l’enfant de s’exprimer correctement à l’écrit sans faire de fautes ni d’orthographe  ni de grammaire. D’ailleurs, le maître ne corrigeait que les fautes y afférentes et les hors sujets.

 Pourtant, il existait aussi trois autres objectifs méthodologiques qui se révèlent clairement à la lecture des sujets donnés :
     . Développer le sens de la description : «  décrire le passage d’une péniche devant vous »
     . Coordonner des idées dans une suite logique : «  choisissez une rue de votre quartier, décrivez là, racontez sa vie d’une journée depuis l’éveil jusqu’au sommeil de la nuit »
    . Faire appel à l’imagination : «  dans le foyer de votre fourneau rougeoie un bon feu, une bûche s'adresse à vous, racontez son histoire »

A ces objectifs proprement disciplinaires, s’ajoutaient, en filigrane, des objectifs plus spécifiquement sociétaux et moraux qui découlaient du fait que, dans la conclusion, on devait dire ce que l’on pensait.

Le sujet de rédaction suivant est révélateur de cette allégation : «  quelques camarades se promènent dans la campagne... l’un d’eux affirme qu’il pratique avec succès tous les exercices et surtout le saut, ils arrivent devant un ruisseau qu’il faut franchir, racontez et terminez à votre gré » il est évident que la plupart des écoliers vont faire tomber le vantard dans l’eau et que la réflexion finale  sera du type : il ne faut jamais se vanter. Par le fait de raconter une histoire, les écoliers sont amenés à réfléchir sur les débordements de la vie en société, ce qui doit les amener à trouver l’attitude qui convienne à celle-ci.   En ce sens, la plupart des sujets de rédaction sont orientés de manière à amener l’enfant à réagir et à exprimer ses propres valeurs morales.

Dans mon école, le cours de rédaction avait les mardis et les vendredis. Le mardi, une  fois le sujet donné, les écoliers rédigeaient au crayon sur leur cahier de brouillon une première version de leur rédaction, puis ils la recopiaient à la plume en la corrigeant  sur le cahier du jour où sur le cahier spécifique de rédaction qui, comme le cahier du jour, restait toujours dans la classe. Le cahier de rédaction était ensuite ramassé par l’instituteur qui corrigeait toutes les fautes à l’encre rouge. Il nous était rendu le vendredi qui suivait, il fallait recopier la rédaction en corrigeant toutes les fautes. Une dernière correction était enfin effectuée par le maître.

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