Les forteresses protégeant la plaine d'Akkar et de la Boquée
Au niveau de la plaine d'Akkar et de la Boquée, les francs ont construit deux lignes de forteresses établis sur les promontoires dominant la plaine. Ces deux lignes épousent les lignes du relief en figurant une forme approximativement triangulaire.
La ligne nord est adossée aux pentes du Djebel Ansarieh entre la plaine et le territoire des Ismaéliens qui occupent la partie sud du même djebel : de ces forteresses, les plus importantes sont aux mains des ordres militaires : CHASTEL BLANC et ARIMA ressortent des templiers à l'époque de Hattin, le KRACK DES CHEVALIERS est possession des chevaliers de saint Jean de Jérusalem .
. ARIMA (1) et CHASTEL BLANC (2) possèdent la même histoire : les templiers les ont récupérés ruinés par deux incursions de Nour-Al-Din en 1167 et 1171 avec, entre temps, un tremblement de terre en 1170. C'est après cette période, que le comte de Tripoli, jusqu'alors propriétaire des lieux céda ses châteaux aux templiers à charge de les reconstruire. Ces deux forteresses sont chargées à la fois de surveiller la plaine et les territoires ismaéliens, elles sont complétées par des tours de surveillance et châteaux de moindre importance.
. Le KRACK DES CHEVALIERS, (3) possession des Hospitaliers de saint Jean de Jérusalem depuis 1142 est la pièce maîtresse de la défense de la ligne nord de protection de la plaine d'Akkar et de la Boquée, il est situé sur un promontoire dominant la Boquée et contrôle toute la région environnante. Aux fonctions des deux autres forteresses, surveiller la plaine et les territoires des ismaéliens, s'ajoute le contrôle de la haute vallée du Nash-el-Khebir qui permet de rejoindre le fossé d'effondrement (plaine du GHAB) vers RAFANEE. Cette haute vallée comportait de nombreux points fortifiés et en particulier le château de TOUBAN (4) remis aux hospitaliers en 1180.
La ligne sud, moins exposée aux incursions venues de l'est, possède une ligne, semble-t'il, moins dense de fortifications. Les plus importantes sont aux mains des Hospitaliers de saint Jean de Jerusalem .
. La ligne comporte à l'ouest, deux châteaux de plaine construits sur de légères buttes, GOLIATH (5) (remis aux hospitaliers en 1127 qui ne sert que de refuge et de base de départ et d'approvisionnement des chevaliers) et FELICIUM. (6) ( remis aux hospitaliers en 1142 en même temps que le KRACK DES CHEVALIERS)
. Le long de la Boquée se trouve la forteresse principale de GIBELACAR, (8) elle constitue le pendant du krack des chevaliers formant la partie sud de la tenaille qui protège l'accès à la plaine , elle domine aussi la plaine de la Beqa. GIBELACAR fut remis aux hospitaliers en 1170.
. Le long de la Boquée se trouvent enfin plusieurs châteaux étroitement liés au système défensif de GIBELACAR, dont MELECHIN ( 7), possession des hospitaliers à partir de 1181.
Les forteresses contrôlant un col sur une voie de passage ouest-est
Parmi ces forteresses, on peu citer la forteresse de MOINETRE (9) établie sur la voie menant de Gibelet à Baalbeck.
Les forteresses destinées à la colonisation et au contrôle des plaines du fossé d'effondrement et en particulier de la plaine de la Beqa.
Il va de soi que les riches cultures des fossés d'effondrement furent l'objet de la convoitise des comtes de Tripoli. Pour les francs, une des places les plus importantes était la ville de RAFANEE ; son contrôle avait une quadruple importance :
. Il permettait de commander une voie importante de communication entre Homs et la plaine d'Akkar via la Boquée.
. Il donnait le contrôle des riches terres agricoles qui l'entourent et devait permettre de coloniser la région.
. Il donnait aux francs une base pour des conquêtes ultérieures.
. Il permettait d'organiser des razzias dans la Beqa.
La première croisade était passée par RAFANEE en 1099 et Raymond de Saint Gilles décida d'entamer sa conquête après la prise de Jérusalem Pour cela, comme il l'avait pratiqué à Tripoli, il enteprit de construire à peu de distance de la ville une forteresse appelée MONTFERRAND.(9); à peine construite, la forteresse est prise par l'Atabeg de Damas Toghtekin et démantelée, ce qui amène à une nouvelle tentative de reconquête par les francs. Celle-ci se termine par un traité conclu entre le comté de Tripoli et l'atabeg en 1109. Trois dispositions sont importantes :
. Les francs acceptent de ne plus razzier la Beqa, en échange, ils recevront un tiers des récoltes.
. Les châteaux de la MOINETRE et de GIBELACAR sont laissés aux francs.
. En échange, les chateaux de Masyaf, TOUBAN et le HOSN AT ABRAD (le futur KRACK DES CHEVALIERS) seront garantis de toute attaque et devront en outre payer tribut au comte.
Cet accord ne fut pas respecté par les francs qui s'emparent du Hosn at Abrad et de Rafanée en 1112. Rafanée changea plusieurs fois de mains jusque 1137, date où Zengi, atabeg de Mossoul reprit définitivement RAFANEE et MONTFERRAND.
Cette reconquête nécessita la recomposition de la défense du comté de Tripoli : le point clé de cette défense fut reporté de RAFANEE- MONTFERRAND situés au débouché de la route passant par la haute vallée du Nash-el-Khebir au HOSN AT ABRAD situé plus en aval et commandant la route de la moyenne vallée du Nash-el-Khebir. Il fallait faire de ce fortin un lieu inexpugnable ; comme les comtes de Tripoli n'avaient pas les moyens de la reconstruction, il fut décidé de remettre le fortin a l'ordre de l'hôpital qui en firent le KRACK DES CHEVALIERS.
REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com
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