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vendredi 29 mai 2015

Mentalités et comportements au temps de la croisade (79) : LES FORTERESSES DES TEMPLIERS et le système de défense des états francs.

Pour illustrer  en quelques images les chapitres précédents concernant les forteresses des Etats francs de Terre sainte et les paysages des lieux saints, je n'utiliserai pas de photos actuelles car, selon moi, aucune de ces photos ne rend l'atmosphère si particulière de la Terre sainte. En outre,  les paysages ont été tant bouleversés par la civilisation moderne qu'ils ne signifient plus rien à l'exception toutefois des lieux saints proprement dits, conservés à l'intérieur des églises du  saint Sépulcre, de Bethléem et de Nazareth.

IMAGES DES PÈLERINAGES

Afin de tenter de retrouver les impressions mentales des pèlerins venant prier sur les lieux saints, mieux vaut se référer aux gravures et tableaux peints par des artistes du 19ème siècle, ils représentent en effet des paysages qui devaient largement ressembler à ceux de l'époque des Etats francs

Les pèlerins arrivaient à Jaffa ou à Acre. Ils avaient accompli un long trajet généralement maritime ; partis pour la plupart d'Italie du sud, il leur avait fallu plus d'un mois pour arriver en Terre Sainte. Ainsi Philippe Auguste, parti de Messine le 30 mars 119,  arrive devant Acre le 20 avril, le Cardinal Thiard Visconti se trouve à Acre quand il apprend qu'il a été élu pape (Grégoire X), il part d'Acre le 11 ou le 18 novembre 1271 et arrive à Brindisi le 1er janvier 1272, soit un trajet de 20 jours pour le roi de France et de 42 ou 50 jours pour le nouveau pape.

Les deux gravures (Jaffa de Woodward et Acre de Bartlett) représentent ces deux ports. Outre le soulagement d'avoir atteint la Terre Sainte, ce qui devait frapper les pèlerins en arrivant à Acre ou Jaffa, c'était la puissance des remparts bordant la mer et battus par les flots ; on devait ressentir un sentiment d'indestructibilité de ces murailles que la mer ne faisait d'effleurer sans pouvoir les détruire ; on avait aussi cette impression que rien ne pourrait chasser les francs de ces terres,  considérées comme conquises pour l'éternité. Puis ils rentraient dans le port et accostaient enfin ; la ville leur apparaissait alors avec ses petites maisons cubiques ; leur étonnement devait être grand face à ce paysage qui ressemblait un peu à l'Italie mais surtout manifestait le dépaysement de l'orient.

Puis les pèlerins s'organisaient pour le départ vers les Lieux-Saints. En général, ils s'agrégeaient à un groupe,  partaient à pieds accompagnés de quelques mules et  louaient souvent les services d'un guide local. S'ils étaient arrivés à Jaffa, ils se rendaient d'abord à Jérusalem. Les deux gravures (Miller 1860 et Stanfield 1852) présentent Jérusalem sans doute comme la virent les pèlerins du 13eme siècle

La vue générale est celle qu'ils aperçurent de la ville sainte depuis le mont des Oliviers, ils furent sans doute immédiatement saisis par la beauté du lieu et surtout par sa sacralité. En un regard, toute l'histoire sainte se déployait devant leurs yeux : l'esplanade du Temple, l'ancien dôme du Rocher, devenu une église que les francs avaient surmontée d'une croix, la Porte Dorée, encore ouverte à cette époque, par où Jésus serait entré à Jérusalem  le jour des rameaux et où il réapparaîtra pour le jugement dernier, le jardin des oliviers de l'agonie..

Le moment le plus fort du pèlerinage était bien entendu la visite au Saint-Sépulcre, quand les pèlerins arrivaient devant l'entrée que l'on aperçoit ci dessus, il est probable qu'ils devaient ressentir une forte émotion assortie d'une ferveur exaltée et d'une grande allégresse, ils étaient enfin arrivés ! Pourtant, autrefois comme aujourd'hui, ils ne pouvaient effectuer qu'un bref séjour devant la pierre sur laquelle fut, selon la tradition, déposé le corps du Christ, tant il y a de monde. Il est probable néanmoins qu'en sortant, beaucoup de pèlerins devait se sentir soulagés et heureux à la fois d'avoir accompli leur vœu et, en conséquence, d'avoir obtenu la rémission de leurs péchés. Ensuite, il leur était possible d'être hébergé à l'hôpital  des hospitaliers de saint Jean de Jérusalem qui se trouvait à quelques pas du Saint Sépulcre.

La représentation du saint Sépulcre sur cette gravure montre l'édifice après sa reconstruction terminée en 1149.

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