La cité d'Aigues-Mortes est quasiment une création ex-nihilo de Saint Louis. Il existait certes des implantations humaines pour l'exploitation du sel dès l'antiquité mais il ne semble qu'elles aient donné lieu à des cités urbaines, simplement peut-on mentionner dans la région la création par Charlemagne d'une tour de surveillance de la région, la tour Matafere et d'un monastère bénédictin qui avait reçu en donation la région des marais salants.
A cette époque, le royaume de France ne disposait d'aucun port important sur la Méditerranée, or Louis IX avait besoin d'un port pour organiser les croisades qu'il projetait. Il jeta son dévolu sur la région d'Aigues-Mortes, il fit construire la tour Carbonnière protégeant l'accès à la future ville puis la tour de Constance à l'emplacement de la tour érigée par Charlemagne pour servir de résidence et d'abri pour la garnison, puis il entreprit la construction de la ville proprement dite. Lorsque le roi meurt en 1270 lors de la huitième croisade, son fils Philippe III le Hardi continua les travaux qui ne se termineront qu'à l'époque de Philippe IV le bel.
Aigues-Mortes ne possédait pas seulement un rôle militaire mais aussi un rôle commercial qui ne cessera que quand Marseille deviendra possession du royaume de France en 1484. Ce port est en effet d'un accès à la mer particulièrement incommode : il nécessite la création d'un chenal qui s'ensable régulièrement. Ce déclin de la cité est une chance pour notre époque puisqu'il permet de visiter un ensemble défensif qui n'a jamais été reconstruit ensuite : on peut ainsi disposer d'un panorama complet du système de défense existant au 13eme siècle.
La vue aérienne d'Aigues-Mortes témoigne à la fois de la topographie médiévale, l'organisation des remparts ainsi que des aménagements actuels du système de canaux.
Sur cette vue aérienne, outre les aménagements récents, on peut parfaitement observer encore le plan en damier qui est celui de la ville de fondation, le lacis traditionnel a subsisté avec des rues plus larges que celles que l'on observe habituellement dans les villes médiévales, par contre, il ne survit guère d'édifices anciens a l'exception toutefois de deux chapelles de pénitents (blancs et gris) et de l'église Notre Dame des Sablons.
Par contre, la visite des remparts mérite le détour.....
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