. le chaman possède le pouvoir de voir les YOLOK, d'accéder à leur monde et pour cela de faire sortir son Akwali de son corps et surtout de faire en sorte que les YOLOK deviennent ses auxiliaires. Cette caractéristique est le fruit de l'enseignement qu'il reçoit du chaman qui lui servit de maître : celui-ci lui retire sur les yeux l'opercule spirituel qui empêche à l'homme ordinaire de voir les esprits, et fixe à son nombril un fil spirituel qui lui permet de rejoindre le premier ciel et de se constituer une " cour" de YOLOK qu'il pourra invoquer quand ce sera nécessaire.
- l'Akwalinpe du chaman, á la différence de celui des indiens ordinaires, conserve sa conscience, il rejoint le monde des YOLOK est est capable comme eux de nuire aux vivants, c'est ce qui le rend si redoutable. Lorsque le chaman vivant invoque les esprits, il peut s'adresser indifféremment aux YOLOK et á l'AKWALINPE des chamans défunts.
Le rôle du chaman comporte au moins trois facettes principales :
. Il est capable d'envoyer des maléfices à distance que lui commande un indien voulant se venger d'un autre ; selon les indiens, les meilleurs chamans sont capables de tuer à distance. Pour cela, ils utilisent deux procédés :
- envoyer un de leurs esprits associés s'installer dans le corps de leur victime,
- attirer l'akwali de leur victime pour le transpercer de flèches.
Dans les deux cas, l'ennemi est censé mourir subitement. Dans cette perspective, la plupart des décès sont attribués à l'action d'un chaman.
. Il peut aussi envoyer des contre-maléfices afin de rendre le mal par le mal.
. Il peut également utiliser les YOLOK qui lui sont associés pour guérir un malade : par des incantations et des gestes sur le corps du malade il tente d'extirper l'esprit qui a causé le mal.
Le chaman effectue ses rites au cours de séances publiques de nuit dans une case spéciale qui est construite pour cela. Il commence par fumer un mélange de tabac et de feuilles qui correspond aux esprits dont il veut la collaboration ; il chante des invocations à ces esprits mais n'utilise pas de poudre hallucinatoire pour entrer en transe ; des bruits de coups de plus en plus faibles signalent que l'akwali du chaman vient de quitter son corps, les spectateurs lancent de petits cris pour garder le contact avec l'akwali du chaman et éviter que, lors de sa descente, il ne trouve plus son corps. Les yoloks arrivent un à un dans la case, parfois une lutte terrible s'engage avec le yolok responsable du maléfice, parfois aussi, les yoloks associés déclarent ne pas voir quel esprit est entré dans le corps du malade ou refusent le combat.
Tout cela fait que le chaman est un être un peu à part que l'on craint.
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