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dimanche 7 février 2016

Les WAYANAS (21), amérindiens de Guyane.

L'ÉVOLUTION DU MODE DE VIE DES WAYANAS. (Suite et fin)

Dans les conditions que j'ai décrites dans les articles précédents sur les menaces qui pèsent sur les Wayanas, qu'est-il possible de faire ?

Permettre aux indiens de se défendre par la scolarisation ? Cela a déjà été accompli mais, selon M Hurault, le remède est aussi grave que le mal :
     . D'abord, se pose la question de savoir en quelle langue il faut enseigner, les Wayanas utilisent principalement deux langues uniquement orales, une qui leur est propre, une autre qui est un jargon de diverses origines utilisé dans leur contact avec les Noirs Réfugiés et les créoles. Or l'enseignement est effectué en français, langue qui est basée sur la causalité ; en conséquence, les Wayanas peuvent apprendre du vocabulaire mais ils seront en grande partie incapables de l'utiliser dans une construction mentale de phrases.
   . Il y a si peu d'écoles que la scolarisation implique l'internat, or être interne, c'est se couper de son village et surtout de l'enseignement pratique que les parents dispensent à leurs enfants : á leur retour, les jeunes Wayanas seront coupés de leurs racines, inadaptés à la vie de la forêt, sans rien avoir appris d'utile pour la défense de leur civilisation.

Une autre solution serait de créer une zone protégée à la manière de ce qui s'est produit en Australie qui effectua la rétrocession aux Aborigènes d'une importante partie de leurs terres ancestrales. Pour cela, il faudrait :
    - interdire toute remontée des canots apportant les influences occidentales en particulier de celle des trafiquants, missionnaires et touristes et en ne l'autoriser que pour les équipes médicales itinérantes et la gendarmerie. Il suffirait pour cela d'établir des postes militaires le long des fleuves puisque les fleuves sont le seul moyen de pénétrer dans la région et de surveiller le trafic aérien. Par une telle mesure, on pourrait permettre aux indiens de retrouver leurs racines et d'oublier l'imprégnation restée superficielle des idées occidentales
    - interdire tout exploitation légale et clandestine d'orpaillage afin de permettre à l'écosystème de se régénérer.

Cette politique est cependant plus facile à écrire qu'à accomplir pour au moins trois raisons :
    . D'abord parce que le Litani et le Maroni formant frontière entre la Guyane française et le Surinam, il suffit de passer d'une rive á l'autre pour échapper à tout contrôle que voudrait imposer l'un ou l'autre des deux pays.
    . Ensuite, la forêt est très difficile à surveiller : la lutte contre les orpailleurs clandestins nécessite une surveillance constante et des moyens tels que ce n'est pas envisageable actuellement sauf si les deux pays s'accordent pour mutualiser leurs équipements, ce qui n'est pas le cas.
   . Enfin, il ne faut pas oublier l'impact économique de l'exploitation de l'or aux mains des sociétés multinationales : de 2001 à 2010, 14,2 tonnes d'or ont été extraites en Guyanes ; à cela s'ajoutent les produits de l'orpaillage sauvage.

Dans de telles conditions, il est probable que l'on abandonnera les Wayanas à leur triste sort !

En conclusion, je terminerai par deux citations concernant les blancs et émanant du livre de M Kopenawa

A propos de la pensée des blancs : "leur mémoire est ingénieuse, mais entremêlée de paroles fumeuses et obscures, le chemin de leur pensee est souvent tordu et plein d'épines. Il contemplent longuement des peaux de papier où ils ont dessiné leurs propres paroles, sans suivre leur tracé , leur pensée s'égare, elle demeure pleine d'oubli et ils deviennent alors très ignorants" .

L'image d'OMANA a dit à nos anciens chamans, " vous vivrez dans cette forêt que j'ai créée, mangez les fruits de ses arbres et chassez son gibier, ouvrez vos jardins pour planter des bananiers, de la canne à sucre et du manioc..."  Il ne leur a pas dit "abandonnez la forêt et donnez-là aux blancs pour qu'ils le défriche, creusent son sol et salissent les rivières" 

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