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vendredi 13 décembre 2013

..De la nature de l'homme contemporain

Ce nouveau volet de mes réflexions sur la nature ontologique de l'homme me conduira aujourd'hui à aborder une étude socio-psychologique de notre société puis à la comparer avec la vision de la société aborigène décrite précédemment.. Selon ce que j'ai pu observer, notre société met en avant trois grands principes de base.

1/ LES TROIS GRANDS PRINCIPES.

LA REVENDICATION EXACERBÉE DE LA LIBERTÉ INDIVIDUELLE.
L'être humain actuel estime que tout lui est permis : " je suis libre, je fais ce que je veux"  est une allégation que l'on entend sans cesse. Elle se manifeste de multiples manières :

En premier, on estime assouvir chez soi sa pulsion de liberté sans aucune entrave : on peut faire du bruit si on en a envie, ne pas nettoyer les branches de sa haie qui tombent chez le voisin, empuantir le voisinage par les odeurs nauséabondes de son barbecue jamais nettoyé.... Tout est permis puisqu'on est chez soi, peu importe les autres.

Au nom de sa liberté, on se réserve le droit de n'appliquer que les lois qui nous plaisent ; par contre, on trouve impensable que les autres n'appliquent pas la loi à la lettre : on estime avoir le droit de garer sa voiture n'importe comment, par contre on est prêt à appeler la police et à remuer ciel et terre si on constate qu'une voiture est garée indûment devant chez soi ; on trouve normal que l'on fasse déféquer son chien sur les trottoirs des autres, par contre c'est un scandale et une honte de trouver un excrément de chien devant sa maison. Les exemples de ces comportements libertaires sont innombrables, tout le monde peut  en citer des centaines.

Au titre de la liberté et de la revendication de " je fais ce que je veux", on ne se soucie absolument pas ni de son entourage ni de son environnement : cela se manifeste partout, la nature sert de poubelle, plus rien n'est respecté en particulier ce qui appartient à la collectivité , les tags envahissent l'univers quotidien, les trottoirs ne sont jamais nettoyés même quand ils deviennent dangereux, la vitesse excessive des automobiles dans les agglomérations rend dangereuse toute traversée de la route même sur les passages pour piétons...

A cet égard, l'article 4 de la déclaration des droits de l'homme : "la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi" est devenue obsolète dans les esprits contemporains.  Le seul frein à cette règle du "je fais ce que je veux" est d'être pris en flagrant délit ; même  en ce cas, on estime, avec une totale mauvaise foi, que c'est le gendarme qui a tort et non l'individu pris la main dans le sac.

L'INDIVIDUALISME ÉGOCENTRIQUE
C'est une autre caractéristique de la société humaine actuelle. Au nom de cette revendication individualiste et égoïste, tout le monde se veut "le plus beau, le plus intelligent, le meilleur". À cet égard, il est intéressant d'écouter parler un individu qui a quitté une fonction, la plupart affirmeront haut et clair : " Heureusement que j'étais là pour reprendre les choses en main car mon prédécesseur, en parfait imbécile qu'il était, avait tout laissé aller à vau-l'eau ; maintenant, depuis que je suis parti, la situation s'est à nouveau dégradée car mon successeur est un incapable".

Dans ce cadre, très peu de gens sont capables d'avouer spontanément qu'ils se sont trompés et qu'ils ont tort. Cette humilité n'est pas de mise, il est tellement plus simple de faire retomber sur les autres les fautes que l'on a commises : " on ne m'a pas informé de tous les aspects du problème" : telle est la défense de celui qui, prétendant tout savoir, ne peut commettre d'erreurs puisque, par essence, il est le meilleur : si rien ne va, c'est la faute des autres.

Ce type de réaction s'applique aux relations individuelles mais aussi aux comportements collectifs : si le pays va mal. C'est la faute de l'immigration, de l'Europe, de la Chine, de la Lune... On entend jamais dire : " si rien ne va, c'est de notre faute et il est stupide de s'en prendre aux autres" !

Cet égocentrisme, qui rappelle la volonté de puissance chère à Nietzche, existe aussi, selon celui-ci, quand on éprouve de la compassion pour un autre ou quand on accomplit un acte de charité pour l'autre : si on effectue ce geste, ce n'est pas pour les autres mais pour son propre contentement et la valorisation de son ÉGO.

L'INSTINCT DE POSSESSION
Cette troisième caractéristique est sans doute la plus visible, il faut absolument acquérir  tout ce qu'il est possible de posséder  pour accroître sa richesse et pouvoir, par vanité et fatuité, exposer aux autres tous ses biens.

Rien n'est plus étonnant que d'observer comment celui qui se fait construire une maison individuelle va faire évoluer la parcelle qui entoure sa maison neuve : il grillage d'abord son terrain, marquant ainsi la limite de ses biens afin que l'on sache exactement ce qu'il possède, il achète une cabane de jardin qui prend souvent la forme d'un petit chalet présomptueux, il installe pour ses enfants une balançoire, un poteau de basket et même parfois une petite cabane de jeux, il nivelle le terrain devant sa façade pour stationner sa voiture tant le garage est empli de tous les outils  et placards de rangement qu'il a achetés, puis cédant au démon de la possession, il se fait construire une piscine en plein air qu'il couvre ensuite afin de la chauffer... Finalement, il ne lui reste plus aucune place pour quelques fleurs ou de la pelouse.

Le même instinct de possession s'applique aussi à son épouse qui acquiert des robots ménagers pourvus de tant de fonctions qu'elle n'en utilise qu'une infime partie ; par contre le robot devient un objet de vantardise face à celles qui ne le possèdent pas.

Cet instinct de possession se traduit en général par un sentiment de fierté et  par un " c'est à moi tout ça" triomphal qui écrase dans sa fange le minable qui n'en possède pas tant.

2/ LES DÉVIANCES DE CES GRANDS PRINCIPES COMPORTEMENTAUX

En premier lieu,  la REVENDICATION EXACERBEE DE LA LIBERTÉ devient souvent liberticide : prenons le cas du fumeur ou de l'alcoolique qui proclame : "  je suis libre, donc je fume ou je bois comme j'en ai envie" ;  quelque temps plus tard, le fumeur devient totalement dépendant de la nicotine et l'alcoolique ne peut subsister sans boire : ils sont désormais esclaves de leur addiction et perdent ainsi cette liberté qu'ils revendiquaient avec furie.

Dans ce cas, la revendication de sa liberté est mise au service non de la raison mais à celle des pulsions ; cette idée est source d'une grande partie des maux qui empoisonnent la société : les bagarres, les crimes,  les attaques à mains armées, l'esprit de vendetta, l'obésité...  ressortent en partie de la mise en œuvre de ses pulsions au nom de sa liberté.

L'ÉGOCENTRISME rend superficiel ou même inexistant les relations humaines : deux exemples à ce niveau peuvent être cités :
   - si vous affirmez que vous avez effectué un voyage, votre interlocuteur vous écoute quelques instants puis il vous coupe la parole et vous raconte son propre voyage qu'il a effectué plus loin, plus longtemps et au cours duquel il a vu plus de choses que vous ; après avoir écouté quelques minutes un récit pour vous sans intérêt, vous coupez cours à la conversation.
   - si vous vous plaignez de tels ou tels maux, votre interlocuteur va immédiatement vous rétorquer qu'il est plus malade que vous et vous explique dans le détail tout ce qu'il vient de subir au niveau de sa santé...

Ne parlons pas de tous ceux qui, du haut de leur superbe, vous prodiguent leurs conseils, proclament des oracles, affirment comme intangible tout ce qu'ils énoncent ou qui deviennent agressifs quand on ose les contredire.

L'INSTINCT DE POSSESSION rend les gens malheureux :
     .  si on ressent en soi l'envie irraisonnée d'acheter un objet dont on prétend avoir besoin, et si on ne peut se l'acheter faute de moyens, on développe un sentiment d'insatisfaction et on se met à en vouloir à la terre entière : " c'est la faute des patrons qui ne paient pas assez les ouvriers,  des riches, du gouvernement qui nous assomme avec les impôts...".  Les gens deviennent agressifs et hargneux, critiquant tout ce qui semble faire leur malheur.
     . Si, à l'inverse, on peut acquérir l'objet, on éprouve un certain plaisir pendant quelques temps,  puis on constate que cet objet n'est peut-être pas si nécessaire que cela, on retrouve alors un autre objet à acheter et le cycle ENVIE IRRAISONNÉE,  PLAISIR ÉPHÉMÈRE- ENVIE IRRAISONNÉE  reprendra jusqu'au moment où faute de moyens ou de crédits à la consommation, l'insatisfaction apparaîtra.

À l'inverse, si on indique à tous ceux qui se lamentent sur leur sort qu'on est heureux parce qu'on se contente de ce que l'on a et que l'on éprouve aucune envie, on passe généralement pour un imbécile !

Quel contraste entre la société actuelle et celle des aborigènes !  :
   . L'aborigène n'éprouve pas l'instinct de possession, il prend dans la nature ce dont il a besoin, l'être humain actuel est si assoiffé de possession qu'il s'en rend malheureux.
   . La société aborigène établit une égalité et une complémentarité entre les êtres, l'être humain actuel ne songe qu'à dominer l'autre et à le mépriser par sa suffisance et son appétit de possession.
   . L'aborigène jouit de la liberté dans le cadre de ses croyances, l'être humain actuel revendique tant sa liberté qu'il en devient esclave de ses pulsions.
   . L'aborigène s'insère dans son monde en n'étant qu'une partie de celui-ci, l'EGO de l'homme moderne est si surestimé par lui que plus rien d'autre ne compte que l'affirmation de son moi.

Ces quatre allégations montrent à quel point le monde actuel a perverti l'essence de l'homme.  il conviendra de comprendre comment cela s'est produit et pourquoi.

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