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mardi 31 décembre 2013

De la nature.5. Le figuier etrangleur

L'histoire de cet arbre photographié à la Martinique ressemble presque à un récit d'horreur :

Une graine de cet arbre est transportée par les fientes des oiseaux qui ont mangé ses fruits ; ces fientes tombent au hasard du vol de l'oiseau, dans la forêt dense tropicale, elles atterrissent la plupart du temps sur les branches d'un arbre au niveau de la canopée ; là, la graine dispose de tous les éléments pour germer !

La plante se développe à la manière d'un épiphyte  dans les branches supérieures de l'arbre avec apparition de racines aériennes pendant vers le sol et de branches poussant vers le ciel afin de capter un peu de lumière. Quand les racines aériennes ont atteint le sol, la croissance de l'arbre s'accélère : Les racines aériennes s'assemblent jusqu'à former un pseudo-tronc et recouvrir plus ou moins la plante-hôte.

Quand l'arbre-hôte meurt de cet étouffement et disparaît par décomposition, il ne reste qu'un immense creux au sein du figuier étrangleur.

Cet arbre a partiellement recouvert de ses racines les restes d'une construction : on a l'impression que peu à peu,il va "digérer" cette construction en la faisant disparaître : sa vue m'a rendu mal à l'aise et m'a fait ressentir à la fois la puissance quasi-maléfique de la nature et la fragilité des constructions humaines que l'arbre semble détruire sans peine. Pour peu, j'aurais pu croire à un dessein démoniaque de l'arbre à l'égard de l'homme.

Cette seconde photo d'un des temples d'Angkor est encore plus effrayante : un des plus beaux spécimens de l'art humain se recouvre des racines d'un banian, ces racines évoquent un nid de serpents ondulant, étendant leurs rets au dessus de la galerie du temple, s'insinuant partout pour détruire la quintessence de l'esprit humain afin de s'installer à sa place.

A ces images que je ressens comme monstrueuses, j'associe certains mythes mythologiques comme celle de Méduse, la Gorgone à la chevelure de serpents qui pétrifiait tous ceux qui la regarde, de la luxure dans l'art roman représentée par une femme dont des serpents sucent les seins... pourtant la correspondance la plus nette et la plus étrange entre ces figuiers étrangleurs et l'être humain me fut donné par les illustrations effectuées par Gustave Doré pour le chant 13 de la DIVINE COMEDIE de Dante (l'enfer)


 Dans ce chant 13, Dante guidé par le poète latin Virgile,se trouve dans une épaisse forêt qui correspond au deuxième degré de l'enfer.


Déjà, de tous côtés, l'air de plaintes résonne.
J'écoutais, je cherchais, et ne voyais personne,
Et ce bruit me faisait m'arrêter, interdit.

Il crut que je croyais que ces cris ineffables
Retentissaient, poussés par des ombres coupables
Qui se cachaient de nous dans le branchage épais.

Et, dans cette croyance, il me dit : "Si tu cueilles
Un rameau seulement au milieu de ces feuilles,
Tu verras tes pensées étrangement trompés."

Moi, la main étendue en avant, je me penche,
Et détache d'un arbre une petite branche ;
Le tronc crie aussitôt : "Ah ! pourquoi m'arracher ?"

Tandis que d'un sang noir l'écorce se colore,
"Pourquoi me déchirer ?" répète-t-il encore ;
"O cruel, et ton coeur est-il donc de rocher ?

Nous fûmes autrefois des hommes, tes semblables." 

Il apparaît entre ce figuier étrangleur et les damnés changés en arbre une étrange osmose et un terrible dessein : Les figuiers étrangleurs ne pourraient-ils pas être ces damnés tout droit sortis de l'enfer pour étouffer les œuvres humaines afin de se venger de leur damnation !

Ce continuum n'existe pas et n'est heureusement que pure licence poétique !

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