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samedi 26 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (16)

Suite de l'article précédent

Le déclin de la structure familiale est aussi évidente à deux points de vue : on ne croit plus guère aux valeurs du mariage et le nombre croissant de familles recomposées est, à cet égard frappant ;  mais surtout, on ne veut plus aucune contrainte ni pour soi ni pour ses enfants : on s'en aperçoit en particulier au niveau de l'éducation donnée aux enfants et de l'application du principe :  " il est interdit d'interdire" : désormais, la seule priorité est le libre épanouissement de l'enfant, on ne lui inculque  ni le sens du respect, ni celui de l'effort ; c'est à l'enfant lui-même à se forger ses propres valeurs, mais à partir de quel exemple ? Celui de ses parents qui refusent toute contrainte ? Dans ces conditions, on comprend que les jeunes, déboussolés par une société amorale tentent de trouver des valeurs dans les réseaux sociaux où ils pourront partager leurs expériences et trouver grâce à leurs pairs quelques certitudes. Certes, il existe de nombreuses résistances à ce déclin de l'éducation parentale, beaucoup de parents tentent de donner à leurs enfants des valeurs mais c'est pour eux une lutte de tous les instants dont ils se lassent souvent.

L'école enfin subit de plein fouet le déclin de son influence surtout au niveau des collèges : elle tente encore de résister en essayant d'enseigner les bases de notre civilisation, les savoirs et les valeurs républicaines auprès d'élèves  désintéressés ; cependant ce n'est plus ce qu'on attend d'elle : on veut qu'elle supplée aux manques parentaux en éduquant plus qu'en enseignant et surtout on veut qu'elle permettent de trouver du travail, ce qui évidemment pas son rôle. Il n'y a donc plus adéquation entre la mission de l'école et ce que la société actuelle voudrait qu'elle soit.

Cela conduit à des déviances multiples :
     - le désintérêt de beaucoup d'élèves pour un enseignement dont ils ne ressentent ni la valeur ni l'utilité.
     - la perte du sens de l'effort et de la discipline, lui-même conséquence du laxisme à la mode, fait qu'il n'y a de moins en moins de respect pour le maître, l'indiscipline devient une plaie, les devoirs sont bâclés et les leçons non apprises.
     - les parents prennent en général le parti de leurs enfants contre le maître en décriant les enseignants. Il ne leur vient même pas à l'idée qu'ils sont eux-mêmes responsables de cette situation par la permissivité de leur comportement.

En conséquence, l'école ne peut plus assumer ce pourquoi elle a été créé : corriger l'inégalité de fait par l'égalité des chances et viser l'épanouissement personnel au sein de la Nation ; désormais l'indiscipline, l'inattention, la perte du sens de l'effort font que l'enseignant est souvent démuni face aux élèves ; pour tenter de se faire respecter, l'école n'a d'autres recours que  les sanctions : mauvaises notes, punitions, mise en place  de classes de niveau pourtant interdites, menaces constantes d'une orientation par la négative...Ainsi, du fait de l'évolution des mentalités sociales, on est passé de l'épanouissement personnel à la sélection par l'échec !

 Dans ce contexte de déliquescence des valeurs traditionnelles, les deux aphorismes hérités de 1968 (" je suis libre, je fais ce que je veux" et "il est interdit d'interdire") servent de nouvelle base à la reconstruction sociale avec son corollaire, des "6 i"  ( Irresponsabilité, Irrespect et Incivilité, Individualisme, Immobilisme, indifférence. ) qui sont à leur tour facteur de décadence.

Dans de telles conditions, comment réagir ?

A suivre...

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