Les hommes politiques peuvent-ils endiguer la décadence qui se profile? Je ne le pense pas au vu de l'analyse qui suit :
A l'inverse de beaucoup de gens, je pense que nos élus, à quelques niveaux que ce soit, du maire de la commune aux instances gouvernementales, sont soucieux de l'intérêt public et de la nécessité de sauvegarder les valeurs fondamentales de la République. Je pense aussi que la plupart sont sincères quand ils présentent leur programme en tant que candidats à une élection, ceux qui travestissent leurs pensées profondes pour faire de la démagogie et de l'électoralisme ne sont généralement pas élus. Il y a certes quelques "brebis galeuses" mais elles sont facilement décelables et les médias se chargent d'exposer leurs turpitudes au grand jour.
Dans ces conditions pourquoi ces élus ne réalisent-ils pas les promesses exprimées lors de leur candidature tant sur les moyens d'inverser l'évolution vers la décadence de la société que sur les grands sujets de préoccupations du pays ? En fait, ils se trouvent très vite confrontés à une difficulté majeure : le dur contact avec la réalité.
Au niveau des municipalités, de telles entraves existent aussi : le poids tatillon des règles administratives, le contrôle préfectoral, les restrictions budgétaires, les contestations des décisions devant le tribunal administratif... En fait, les élus n'ont le pouvoir qu'ils tentent de se donner et qui est généralement et seulement le fruit de leur aura personnel.
Si dans le cadre étroit de ce qui leur reste comme prérogatives, les élus tentent d'effectuer des réformes afin de corriger les abus les plus criants de la société, de restaurer les valeurs républicaines ou d'améliorer les conditions de vie du plus grand nombre, ils s'attirent les foudres d'une minorité de gens qui profitent du système et n'entendent pas être privés de leurs privilèges même s'ils se produisent au détriment des autres. En effet, il existe une règle d'or à propos des réformes que l'on entend partout exprimer : " il faut faire des réformes, j'y suis favorable mais à la condition qu'elles ne me touchent pas personnellement". C'est ainsi que s'expliquent toutes les manifestations actuelles des privilégiés qui fleurissent selon les projets de réformes, elle n'ont qu'une seule motivation : " on ne touche pas à nos droits acquis, peu importe qu'ils aillent à l'encontre de l'intérêt général."
Au vu de l'ampleur de la grogne qui s'amplifie, le gouvernement est obligé soit de céder en abandonnant son projet, soit de trouver un compromis qui se produit à 99% dans l'intérêt de ceux qui ont contesté au nom de leur corporatisme. Par indifférence ou par incompréhension des décisions prises, la majorité des gens se désintéresse de tout cela. Pourtant tous les privilèges, de quelque nature que ce soit, sont abolis depuis le 4 août 1789 !
Le cas le plus frappant de cet exemple de réforme avortée est celui des dépassements d'honoraires des médecins spécialistes de secteur 2 : c'est un cas typique de privilège acquis au détriment du plus grand nombre et il aurait semblé normal que cette pratique soit interdite : la corporation médicale se souleva contre cette menace en faisant grève, le gouvernement fut obligé de reculer et dût accepter de légaliser les dépassements d'honoraires. Cette légalisation alla même au détriment des malades puisque nombre de médecins qui étaient jusqu'alors fidèle au serment d'Hippocrate et limitaient leurs honoraires au prix légal, se mirent eux aussi à appliquer ces dépassements !
Peu de gens, à ma connaissance et à ma grande surprise, n'ont contesté la décision prise. Les gens bien portants s'en désintéressèrent totalement puisqu'ils n'étaient pas concernés ; c'est quand la maladie survient qu'ils expriment leur mécontentement avec des réflexions du type : "c'est honteux que l'on fasse payer aux malades ce qui ne sert qu'à l'enrichissement de ces médecins ! "
Cette anecdote me permet d'exprimer une autre règle d'or de l'INDIVIDUALISME et de l'INDIFFERENCE : " tant qu'on n'est pas personnellement concerné par une décision inique, on laisse faire"
Á suivre...
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