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dimanche 27 septembre 2015

Chronique d'une décadence française (17)

Suite de l'article précédent

Il reste maintenant à tenter de savoir s'il est possible de réagir. Pendant longtemps, j'ai pensé que cette réaction pourrait provenir de la société elle-même, un peu selon les concepts de l'évolution historique conçue par Hegel et développée par Marx :  toute thèse suscite l'émergence d'une antithèse, ce qui permet ensuite de créer une synthèse de ces deux éléments antagonistes.

Ce système est aussi celui du balancier de la pendule : quand l'évolution des comportements se développe trop dans un sens, il est habituel que des aspirations exactement inverses se produisent par le retour du balancier, l'exacerbation du laxisme faisant, par exemple, aspirer à plus de rigorisme. Puis, par comparaison avec l'image du balancier revenant à sa position d'équilibre, il peut émerger de ces antagonismes, une organisation sociale faisant la synthèse des deux aspirations pour constituer une société plus acceptable par tous.

Dans cette perspective, j'avais pensé que devant la montée des dégradations sociales suscitées par les " 6 i", les gens ressentiraient en eux-mêmes le besoin de plus d'ordre et de morale. Force m'est de constater que le retour du balancier ne s'est jamais produit jusqu'à ce jour.

Pourtant, en me promenant dans le bourg où je réside, j'entends souvent les gens exprimer leur mécontentement sur la tournure que prend leur vie quotidienne : ils parlent de la saleté de la ville, des automobilistes qui roulent dans l'agglomération à des vitesses démentielles , de l'insécurité, du poids excessif de leurs impôts, de l'absence de sanctions... Ils ont donc une parfaite connaissance de ce qui ne va pas, pourtant, ils ne semblent pas disposés à faire eux-mêmes les efforts ou les sacrifices qui pourraient améliorer la situation.

Je voudrais, pour illustrer mon propos, citer ici deux anecdotes significatives :

Quand on s'enquiert auprès des employés municipaux de la raison pour laquelle les caniveaux sont rarement nettoyés, il répondent ainsi : nous passons chaque semaine deux jours à ramasser les déchets que les gens jettent partout ; s'il étaient moins sales, nous aurions plus de temps pour nettoyer les caniveaux. Si on fait part de cette remarque aux personnes qui se plaignent de l'impéritie des agents communaux, on s'attire deux types de réponses " ce n'est pas moi qui pollue, ce sont les autres" ou "que voulez-vous que l'on y fasse ! " 

Autre exemple, le maire de la commune décida par respect de l'environnement et par souci d'économie d'éteindre les lampadaires qui éclairent les rues de 23h à 6h du matin, ce fut un tollé général avec émergence de revendications égotistes du type : "quand je promène mon chien, je ne vois plus rien", " quand je rentre tard chez moi, je ne vois même plus la serrure me permettant d'ouvrir ma porte", " il fait tellement noir que je n'ose plus sortir"... Encore une fois l'intérêt général passe au second plan, les individus veulent faire payer à toute la collectivité le prix de leur confort personnel ! Lamentable exemple d'individualisme exacerbé a l'extrême !

Ce retour impossible du balancier tient  pour moi à deux causes essentielles :
     . L'ambivalence de la nature humaine capable d'un dévouement et d'une compassion sans limite mais aussi d'un égoïsme narcissique et d'une volonté de puissance également sans limite ( voir à ce propos mes articles sur la nature de l'homme) 
     . Le concept de "volonté générale" qui est à la base de la république n'est pas un concept naturel, il est le fruit d'un réflexe de peur mais aussi et surtout d'une construction imaginée par des philosophes et mis en place par une volonté politique.

Il en résulte que, devant l'incapacité de la société de se mouvoir en force de réaction, seule l'autorité politique pourrait être capable d'endiguer le mouvement.

Á suivre...

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