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lundi 25 janvier 2016

Les WAYANAS (11), amérindiens de Guyane.

LES MODES DE PENSEE TRADITIONNELLES DES INDIENS WAYANAS

La simple visite, même pendant quelques jours, d'un village Wayana ne suffit évidemment pas á comprendre les modes de pensée des Wayanas même si certains traits de ceux-ci transparaissent encore dans la vie quotidienne. J'ai donc utilisé comme source, un très intéressant livre de M Jean Hurault sur les indiens Wayanas afin de trouver une référence à ce que j'ai pu visuellement constater. Selon cet auteur qui écrit dans le dernier tiers du 20eme siècle, les Wayanas, bien qu'ils aient modifié en partie leurs modes de vie sous des influences extérieures, ont conservé la plupart des traits marquants de leurs mentalités.

Parmi les traits marquants de celles-ci, on peut en citer deux  :
     . L'absence de référence à une projection dans le temps ce qui induit un comportement essentiellement subjectif marqué par l'immédiateté et par une vie essentiellement rythmée par les impulsions du moment,
      . L'amoralité au sens d'absence de nos conceptions morales.
 
L'absence de projection dans le temps se marque par divers comportements notés par M Hurault : il n'existe pas de sentiments d'engagement durable : " l'indien promet et s'engage en toute bonne foi, ensuite d'autres impressions le sollicitent et il oublie plus ou moins complètement ou du moins ne retrouve plus le sentiment qui l'avait poussé ; personne ou presque ne fait de projets à plus de 24 heures... " . Comme le disait un explorateur du 19ème siècle, " ils ne piquent d'être l'esclave de personne, pas même de leur parole",

En conséquence de cette absence de vision de l'avenir, l'indien Wayana vit dans l'immédiateté : " un homme, á moins d'être poussé par des nécessités impérieuses, fait rarement deux jours de suite le même travail, dans la même journée, il en entreprend volontiers deux ou trois délaissant l'un reprenant l'autre... Un homme va travailler dans son abattis, prend sa hache, se dirige vers le chemin, puis, arrivé aux limites du village s'arrête revient s'étendre dans son hamac et se met à jouer un air de flûte qui trottait dans sa tête."

Cette vie au jour le jour rythmée par l'impulsivité se remarque dans la vie de tous les jours du village, il suffit d'observer les Wayanas, ils sont assis dans leur hamac, profitant de l'instant présent, vivant placidement, comme au ralenti.

Elle se remarque surtout  dans les manières d'être : M Hurault en donne de nombreux exemples :
     . Les wayanas suivent leurs impulsions sans considérer ce à quoi cette impulsion pourra conduire faute d'esprit critique, de projection dans l'avenir et de référence au passé, ils ignorent le doute et le remords et n'admettre jamais avoir tort, En outre, par le fait qu'ils n'ont pas de vision dans le temps, ils n'établissent pas de relations de cause à effet dans leurs comportements et dans ce qui en résulte. Ils ne tirent donc aucune expérience du passé.

     . Ils n'admettent aucune contrainte, ce qui implique un comportement foncièrement individualiste se refusant à toute règle morale qui pourrait avoir une valeur contraignante ; tout désir doit être satisfait immédiatement.

     . De ce qui précède, on pourrait penser qu'entre les indiens règne "la loi du plus fort" ce n'est pas le cas : de même qu'ils n'admettent aucune contrainte, les Wayanas évitent toutes émotions désagréables, ils ne veulent pas s'attirer d'ennui ni avec les hommes ni avec les esprits de peur des conséquences désagréables qui pourraient en résulter. En conséquence, ils évitent tout conflit et tout ce qui pourrait en provoquer s'ils infligeaient des contraintes aux autres.

   . Ils règlent les conflits par la fuite : si lors de la mort d'un chef, il s'élève une contestation pour sa succession, le groupe qui n'a pas obtenu satisfaction préfère quitter le village et part s'installer ailleurs : Paradoxalement, l'individualisme se conjugue avec des comportements sociaux généralement pacifiques. De même, on ne porte pas de jugement sur les autres, sauf si on s'estime personnellement lésé, par contre, les indiens sont volontiers cancaniers, colportant et amplifiant tous bruit qui court pour en rire.

     . Enfin, cette instaneité á sa contrepartie : " l'émotion, libérée de la revendication... et de toute forme de contrainte connaît un grand épanouissement, chaque geste, chaque parole traduit une intense joie de vivre. Dans le cercle de leur vie familiale, ils témoignent d'une gaité pleine de finesse et d'une affectivité délicate et discrète. Ils savent apprécier la beauté des paysages et de recevoir du contact intime et permanent de la forêt des émotions intenses et colorées."

A suivre,,,

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