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jeudi 21 janvier 2016

Les WAYANAS (7), amérindiens de Guyane.

Suite de l'article précédent

LES CULTURES

Á l'inverse des Noirs Réfugiés qui n'hésitent pas à installer leurs abattis loin du village et s'y rendent en pirogue, les indiens Wayanas établissent leurs cultures aux abords immédiats du village en sorte qu'une simple marche de quelques minutes suffit pour les apercevoir.

Pour cultiver le manioc, il est nécessaire de défricher un coin de forêt,  les indiens, tout comme les Noirs Réfugiés commencent à mettre le feu dans ce qu'on appelle l'abattis. Cette pratique sur brûlis est indispensable :  le sol étant délavé, il est pratiquement infertile, il convient donc de l'enrichir grâce à la cendre. Les Wayanas plantent alors le manioc, il suffit de mettre une branche dans le sol pour qu'elle repousse ; de même, comme on le voit sur la photo, sont plantés des arbres fruitiers et des bananiers. Les abattis sont de petite taille, environ 400 m2 par famille.

Au bout de quelques temps, l'abattis devient un fouillis végétal car les arbres repoussent en même temps que le manioc si bien que l'on a du mal à reconnaître le champ cultivé. Après plusieurs années, il est nécessaire de changer d'abattis soit du fait que la terre est devenue infertile,  soit à cause de l'apparition des fourmis manioc ; très vite, la végétation naturelle reprend le dessus et il s'établit une forêt secondaire au sous-bois très abondant dominé par quelques arbres plus grands.

Plus loin encore, la grande forêt se développe avec ses caractéristiques habituelles : grands arbres sempiternels aux feuillages se rejoignant d'un arbre à l'autre, formant une canopée sous laquelle règne une pénombre chaude et moite ; lianes de toutes sortes utilisant l'arbre comme support, soit en s'enroulant autour du tronc, soit en s'agrippant sur le tronc pour s'élever vers la lumière ; plantes épiphytes accrochées aux hautes branches dont les racines pendent presque jusqu'au sol ; sous-bois abondant constitué en particulier par la pousse des fruits des grands arbres tombés au sol ; sol spongieux parcouru par les insectes...

Partout se produit une compétition pour accéder à la lumière, les jeunes arbres tentent de s'élever le plus haut possible. Ils sont le vivier du renouvellement de la forêt ; en effet, lorsqu'un grand arbre meurt, il entraîne dans sa chute d'autres arbres tant leurs branches sont entremêlées, cela constitue une clairière de lumière permettant aux jeunes arbres de se développer.. C'est d'ailleurs dans ces clairières que les Wayanas cultivaient autrefois, à l'époque où ils n'étaient pas établis au bord de l'eau.

Dans ces conditions, la vitalité de la végétation empêche toute construction de routes, seuls des chemins permettent de s'enfoncer dans la forêt ; si on ajoute à ce fait que le fleuve n'est accessible qu'aux canots, on peut mesurer à quel point, les Wayanas sont largement coupés du monde.

Ce milieu de vie, bien que difficile, n'est cependant pas hostile à l'homme du moins si il sait s'adapter à lui sans vouloir singer les modes européennes ; à cet égard, remplacer les toits de palmes par des toits de tôle est une aberration :  alors que les toits anciens formaient écran à la chaleur, les toits de tôle la laissent passer et même surchauffent l'intérieur de la maison.

A suivre...

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