C'est un an après la construction du fort qu'est décidée la construction d'une ville dans la vaste zone marécageuse qui borde la rade et en dépit du caractère malsain du site qui génère la malaria. La compagnie des Indes Occidentales fut chargée d'établir le plan de la nouvelle ville et de répartir entre les colons les parcelles constructibles.
Le plan ci-dessus a été établi en 1698, c'est un projet d'extension de la ville qui présente à la fois la situation de la zone construite à l'époque et l'expansion projetée ( cf. l'article suivant).
D'abord, on retrouve les trois ensembles mentionnés dans le plan précédent : le fort (1), le carénage (2), la rade (3). En (4), limitée par un trait rouge, se trouve l'espace urbain. Il comporte un plan en damier comme il sied à toute ville coloniale. Cependant, les zones loties n'occupent qu'une faible partie de cet espace qui reste encore à peupler ( le plan du Père Labat de 1742 permettra de le constater). C'est seulement aux abords de la rade que se trouve un alignement continu de maisons. Le commentaire qui accompagne le plan indique que la situation de ces maisons est très exposée, il suffirait de quelques coups de canons pour les détruire. La limite de la ville à l'Est est la rivière appelée De Cornet.
La ville possède une église consacrée à saint Louis et dont les capucins, établis extra-muros (8), possèdent la cure. La présence des ordres mendiants, et en particulier des capucins, sur les îles antillaises s'explique aisément, on se trouve en effet dans des terres vierges de toute implantation chrétienne : plutôt que de créer immédiatement une hiérarchie séculière, les colonisateurs préfèrent s'accompagner de moines franciscains et dominicains dont l'ordre est structuré et dont la vocation est le prêche auquel s'ajoute l'évangélisation.
Pour drainer la zone marécageuse, un canal a été creusé (6 en bleu) mais le commentaire accompagnant le plan indique que ce canal n'est pas bien adapté puisqu'il ne s'intègre pas à l'organisation en damier de la ville.
Enfin, il convient de noter qu'entre la ville et le fort se trouve un vaste espace non occupé, á cet endroit se trouve l'actuelle parc de la Savane (7)
Tel est l'aspect de la cité appelée Fort-Royal en 1698.
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