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dimanche 20 mars 2016

LA LIBERTÉ, FRUIT DE LA CONNAISSANCE DE SOI (11)


LE FOURVOIEMENT DE LA "LIBERTÉ EN SOI" DANS LE PARAÎTRE. suite

Le tabagisme est encore plus révélateur que la boulimie de cet esclavage du paraître : quand on demande à un fumeur pourquoi il fume. Il donne en général les mêmes réponses :
     . J'ai commencé à fumer pour faire comme les copain(e)s, pour transgresser un interdit, pour me sentir adulte.
     . Je fume, mais je peux m'arrêter quand je veux...
     . Je connais quelqu'un qui n'avait jamais fumé et qui est mort à 20 ans..
     . Je fume pour me détendre et me sentir bien, cela me permet de me calmer quand je suis énervé,
     . Fumer avec ses amis renforce la convivialité,

De telles allégations sont utilisées pour le tabac mais aussi pour la drogue, l'alcool...  Ce ne sont en réalité que des idées  émergeant du tiroir des faux semblants et des alibis. En fait, si tous ces gens avaient le courage d'aller plus loin dans leur recherche d'eux-mêmes, ils ne trouveraient qu'une chose : l'imprégnation d'une drogue dont ils sont esclaves et dont ils ne peuvent se passer. De la même manière que pour la boulimie, ils ne disposent d'aucune liberté face à ce problème ; leurs vies oscillent entre de brefs moments de plaisir quand ils assouvissent leurs désirs de fumer ou de boire et de longues périodes de souffrances lorsque l’impérieux appel de la drogue devient une idée fixe.

Le troisième exemple est celui des codes vestimentaires : pour moi en effet, un être humain vivant constitue un tout," un roseau qui pense"  dirait Pascal, un corps qui comporte un esprit apte aux raisonnements les plus divers. S'il peut se produire un dualisme du corps et de l'âme après la mort physique, il n'existe pas de différenciation entre les deux pendant la vie Cela amène le corps à se fourvoyer dans les casiers des faux-semblants,

J'ai déjà évoqué une intéressante  allégorie de PRUDENTIA (voir mon article sur le mausolée d'Alexandre VII) qui matérialise le concept de la connaissance de soi par une femme se regardant dans un miroir. Que vont-on dans un miroir : ce qu'on est vraiment, on ressent ses imperfections corporelles et tout ce qui éloigne son corps des canons de l'être humain idéal que l'on voudrait posséder  face à soi-même et face aux autres : on se trouve alors devant un dilemme : s'accepter tel que l'on est ou tenter de masquer la réalité en travestissant son corps ; pour se rendre acceptable aux yeux des autres, on va suivre aveuglément les canons des modes vestimentaires même si ces modes sont inadaptées à son aspect corporel. Le même phénomène s'observe pour les gens qui refusent de se voir vieillir et qui vont masquer leur dégradation physique la travestissant.

On retrouve à nouveau dans cette perspective le tiroir des "faux-semblants", du refus de se connaître soi-même, de l'absence de liberté et surtout de l'esclavage qui en résulte.

A suivre...


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