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Le
quatrième exemple est le plus visible dans la société. Aux diverses formes
d'esclavage qui émanent de l'individu lui-même, s'ajoutent les multiples
sollicitations émanant des "souterrains de la volonté" au sens Shopenhauerien du terme, elles
consistent, selon ce philosophe, à soumettre les êtres humains à une chaine sans
fin d'envies, de désirs toujours insatisfaits et à la quête du plaisir pour
lui-même. L'homme désire constamment posséder quelque chose, dès qu'il l'obtient,
il est satisfait pendant un court instant mais, très vite, une autre envie le
prend et le rend malheureux tant qu'il n'a pas assouvi son plaisir. Cette
caractéristique peut se résumer en un seul adage "On n'aime plus ce que l'on possède et
on aime ce qu'on ne possède pas encore"
En conséquence, dominé par le "vouloir vivre", l'homme est
esclave des « mondes souterrains » qui ne règnent en maître que dans son
paraître.
Les
exemples abondent et se manifestent dans la plupart des rapports que l'homme
peut entretenir avec les autres. Ainsi, lorsqu'un individu acquiert un objet
dont il n'a pas un besoin vital, il va se donner des alibis sans se poser la
véritable question du pourquoi de cet achat ; lorsqu'un quidam achète une
nouvelle voiture en remplacement d'un véhicule ancien encore en fonctionnement,
on voit apparaître un florilège d'alibis :
. J'ai changé de voiture parce que
l'ancienne faisait trop de bruit, était trop poussive et trop exiguë. En outre,
j'étais mal assis et conduire longtemps ne donnait mal au dos,...
. Je veux être à la pointe du progrès pour
ne pas être dépassé par la technique...
Suit
alors l'inévitable péroraison mainte fois entendue : " et vous n'avez-vous
pas l'intention de changer de voiture ? Si oui, je vous conseille d'en acheter
une semblable à la mienne ! "
De
même, ai-je entendu maintes fois des allégations du type : « vous avez
encore votre ancienne télévision ! Vous n'êtes pas très moderne. Moi, cela fait
longtemps que j'ai changé la mienne pour un écran plat, la qualité de l'image
est bien meilleure que celle de votre ancienne ruine ! »
Si
tous acceptaient de dépasser le stade du paraître, ils ne trouveraient que des
constants effrayants :
. Je suis totalement esclave de mon désir
de posséder,
. N'ayant ni personnalité ni vie
intérieure, je n'ai pour me valoriser que ce que j'acquiers avant les autres.
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