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lundi 23 juin 2014

La coexistence du RÈGNE DE LA MORT et de l'HUMANISME DU QUATTROCENTO au  XVe SIÈCLE (1)

Le concept du  "règne de la mort"  fut, selon moi,  le moteur principal de la pensée dominante des XIVe et XVe siècle avec la production d'œuvres d'art d'une grande originalité.

Pourtant, des facteurs de renouveau étaient apparus dans la seconde moitié du XVe siècle en Italie, avec l'élaboration de nouvelles théories philosophiques et artistiques : ce  fut l'époque du QUATTROCENTO qui substitua au "règne de la mort" celui de la renaissance au sens propre du terme, celui d'une seconde naissance.

Ce changement de cap est fondamental dans l'histoire européenne : alors que dans le reste de l'Europe du XVe siècle, on tremblait à chaque victoire des turcs, on subissait les misères de la guerre et les pestes sévissant périodiquement, on voyait partout les ravages de la mort, tandis que les flagellants continuaient à effectuer leurs processions pour racheter le monde de ses péchés et lui permettre d'échapper à l'emprise du mal, il y avait des penseurs qui constituaient un nouvel ordre mental aux antipodes de ce que l'on trouvait partout ailleurs, celui de l'humanisme.

À l'inverse de ce qui se dit souvent, il me semble que la Renaissance est d'abord un mouvement de pensée philosophique qui a englobé, entre autre,  de nouvelles conceptions artistiques : sans connaître le mouvement philosophique, il est quasiment impossible de comprendre à la fois  l'art de la Renaissance et surtout la mutation mentale qui fit apparaître au cours du XVe siècle l'optimisme de l'humanisme aux antipodes du pessimisme du "règne de la Mort".

LA NAISSANCE DE L'ACADEMIE DE FLORENCE
On peut situer la naissance du nouvel état d'esprit à l'année 1459 quand Cosme de Médicis, un riche marchand et banquier de Florence, devenu le gonfalonier de la seigneurie (le plus important des neuf bourgeois qui dirige la cité)  décide de créer  une Académie à l'image de celle fondée par Platon à Athènes au 4e siècle avant Jésus Christ. Parmi les membres de cette académie, se trouve Marcile Ficin qui est le premier penseur important de l'humanisme ; avant d'être un philosophe, il fut d'abord un traducteur en latin des ouvrages subsistant des philosophes grecs, son but est de retrouver l'authenticité de la pensée des philosophes grecs, il estimait en effet  que toutes les traductions existantes étaient mauvaises et surtout qu'elle avaient été effectuées afin d'adapter la pensée grecque aux canons du christianisme.

Il convient à cet égard de rappeler que les théories de Platon avaient largement été commentées par saint Augustin et qu'il en était de même pour les idées d'Aristote, commentées par saint Thomas d'Aquin ( voir mes articles sur la dualité âme-corps dans la série sur les grands concepts de la religion médievale), les thèses de ces deux penseurs étaient largement connues mais au travers des commentaires de l'église et non dans leur pureté d'origine. Ce retour au source, voulue par l'Académie de Cosme de Médicis, donne son sens au mot renaissance : on vit renaître la pureté de la pensée grecque.

À SUIVRE

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