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mardi 15 avril 2014

LA GABEGIE DU SYSTÈME DE SANTÉ FRANÇAIS (1)

On entend souvent dire que le système de santé français est le meilleur du monde, c'est sans doute vrai mais c'est aussi celui où la gabegie et l'irresponsabilité atteignent des sommets. 

Ce système est né d'une belle idée qui s'est concrétisée en 1945 avec l'institutionnalisation de la sécurité sociale par le gouvernement provisoire dirigé par le Général de Gaulle :  au nom de la fraternité entre les citoyens, il faut que chacun cotise au moyen d'une somme retenue sur son salaire pour venir en aide à ceux qui sont malades et handicapés : tant qu'on est valide et bien portant, on verse son écot pour ceux qui sont dans l'incapacité de travailler ; quand on est à son tour malade, on est pris en charge par le système social.

A cette belle idée s'en ajoute une autre : pour que la sécurité sociale soit équitablement repartie sur tous, les prélèvements sont effectués sur la base d'un pourcentage sur les salaires en sorte que celui qui gagne beaucoup cotise beaucoup. De même, les patrons doivent cotiser pour leurs employés au pro-rata de ce qu'ils gagnent.

La sécurité sociale, rappelons-le comporte quatre volets complémentaires  :
   . La branche maladie : l'assurance maladie,
   . La branche famille dont les allocations familiales,
   . La branche accident du travail et maladies professionnelles,
   . L'assurance vieillesse (retraite et veuvage)
Rappelons aussi que l'assurance chômage créée en 1958 est indépendante de la sécurité sociale
 Dans ce qui va suivre, je parlerai essentiellement de l'assurance maladie.

En ce qui concerne cette dernière, plusieurs caractéristiques sont à noter :
     .  elle ne concerne primitivement que les salariés et les retraités, cependant, le chef de famille qui travaille cotise pour toute sa famille, femme au foyer et enfants mineurs. Cette restriction a disparu totalement avec la création du CMU qui s'applique à tous, salariés ou non, au nom du concept de solidarité.
     . Les actes médicaux, tout comme les soins et médicaments étaient remboursés à hauteur de 80%, ce qui conduisit nombre de gens à souscrire une assurance complémentaire pour obtenir de meilleurs remboursements. Seules les maladies nécessitant des soins constants sur une longue durée pouvaient être pris en charge à 100%.
     . Le malade devait avancer le prix des soins et se faisait rembourser ensuite, cette formule qui permettait à chacun de mesurer les coûts occasionnés par sa santé dans un souci de responsabilisation, a été modifié par le système du tiers-payant.
     . Les remboursements intervenaient de plusieurs manières :
           - au niveau des soins médicaux, consultation chez un médecin, médicaments, analyses...
           - avec la prise en charge des soins lors d'hospitalisation, de séjours en maison de repos, de cures en sanatorium...
           - au niveau des arrêts de travail....

Pendant les premières années de la mise en place de la sécurité sociale, le système fonctionna convenablement. On sortait de l'occupation et le pays était à reconstruire matériellement et moralement. les gens savaient qu'il fallait faire encore des sacrifices pour cela. Surtout, ils mesuraient à leur juste titre les progrès réalisés par les mesures prises par le gouvernement du Général De Gaulle et par ceux qui suivirent. En outre, le chômage était peu important tant il y avait à faire.

La situation se dégrada peu à peu du fait de facteurs convergents :
   . L'allongement de la vie due à la fois aux progrès médicaux et à la hausse du niveau de vie. Cela conduisit à une augmentation des dépenses de santé qui suivit l'accroissement du nombre de seniors.
    . La hausse du chômage due à la mondialisation et aux délocalisations effectuées par des sociétés industrielles avides de profits qui fermèrent leurs usines en France pour se réinstaller dans des pays où les salaires et les charges sont moindres que dans leur pays. Or plus le chômage s'accroît, moins il y a de salariés pour cotiser à la sécurité sociale
   . L'avidité de tous ceux qui vivent et profitent su système et qui se partagent la manne : toute la chaîne allant de la production de médicaments et d'outils médicaux (laboratoire pharmaceutiques) à la recherche et aux professionnels de santé fut concernée.
   . L'oubli des généreux principes qui avaient présidé à la création de la sécurité sociale avec la montée de l'individualisme : les patients se mirent à abuser du système sans se rendre compte que c'était au détriment de la société et de tous ceux qui cotisaient au nom de la solidarité. Celle-ci se mua alors en une généralisation de l'irresponsabilité.

Ce sont ces abus qui feront l'objet des prochaines articles

La gabegie s'installa partout conduisant à des dépenses démesurées tandis que parallèlement les recettes fondaient à vu d'oeil. Le déficit s'installa devenant peu à peu un " trou" abyssal, d'autant que toutes les autres branches de la Sécurité sociale se mirent à accuser des déficits de plus en plus conséquents.      

L'Etat, au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes, ne prit que des mesures qui ne résolurent rien mais permirent de retarder le moment où il faudra prendre des mesures si impopulaires qu'elle risqueront de faire perdre les élections au gouvernement qui oserait les mettre en œuvre.
     . On décida de faire contrôler les comptes de la Sécurité sociale par le pouvoir législatif et de faire supporter le déficit par la Nation en l'incluant dans le budget du pays : ainsi, le citoyen finança le système non seulement par ses cotisations mais aussi par ses impôts.
    . On diminua les taux de remboursement qui passèrent à 65%, le reste étant payé par les mutuelles qui durent augmenter leurs tarifs. puis on établit un forfait non remboursable pour chaque prestation et à la charge des gens.
    . On augmenta le temps de cotisation des salariés,
    . On tenta de réprimer les innombrables abus par des contrôles plus stricts mais pour réussir, il aurait fallu lutter à la fois contre de puissants groupes de pression (les lobbys) qui continuent sans vergogne à mettre en coupe réglée le système et contre les abus des individus qui estiment que tout leur est dû.

Ces abus, je les constate quotidiennement et je voudrais, dans les articles qui vont suivre, les dénoncer en me servant de cas réels et authentiques que j'ai rencontrés.

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