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samedi 12 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (10) : conclusion

Il me reste maintenant à tirer les conclusions de cette recherche en tentant donner une réponse à la question de base du choix entre princeps et génériques.

1/ LE BILAN
Si on effectue un bilan de ce qui précède à ce propos, trois caractéristiques apparaissent nettement :

   1/ princeps et génériques utilisent la même substance active mais peuvent différer par les excipients qui permettent à la substance active d'agir.

   2/ les substances actives sont bien connues chimiquement lors de leur fabrication mais un grande partie de leur action dans le corps n'est que supposée et n'est exprimée que statistiquement lors des tests d'application, ce qui conduit à cette constatation que des molécules peuvent agir sur des parties de l'organisme non prévues à l'origine de manière tout à la fois perverse et bénéfique. Il en est sans doute de même pour les excipients, même si dans ce cas, les mécanismes d'action sont mieux connus puisqu'ils se traduisent pas des effets plus facilement mesurables. ( maux d'estomac par exemple)
 
3/ les notices des médicaments ne sont que d'un faible secours ; elles sont en effet :
     . laconiques et sybillines en ce qui concerne le mode d'action de la substance active.
     . Abscons et incompréhensibles au niveau des excipients présentés au moyen de leur nom chimique, il faut être spécialiste pour comprendre, pourtant il serait tellement simple de rajouter entre parenthèse pour chaque excipient ce à quoi il sert !
    . Surabondantes en ce qui concerne la posologie, les précautions d'emploi et les effets indésirables, mentions qui sont toutes obtenues, selon moi, par des méthodes essentiellement statistiques.

Comment le "patient " peut-s'en tirer dans de telles conditions au niveau des choix à accomplir entre princeps et génériques ? Je ne prétends pas avoir de solutions, néanmoins, par une étude de mini-cas , on peut donner, à contrario de ces mini-cas, quelques idées de remédiations possibles.

2/ DEUX EXEMPLES DE COMPORTEMENTS PERVERS
le premier cas est tiré de l'émission de télévision diffusée sur ARTE traitant des médicaments princeps et générique qui a été à l'origine de mon envie d'en savoir plus à ce propos.

Une patiente se trouve chez le médecin et lui dit : " vous m'avez prescrit du XXX, je vous ai amené l'ordonnance, le pharmacien n'a donné un générique, j'ai l'impression qu'il me réussit moins bien" le médecin demande alors ce que la patiente ressent, elle répond : " je ne peux pas vous dire exactement, mais je me sens moins bien, l'autre médicament me réussissait mieux" . Le médecin alors décide de refaire l'ordonnance et indique la mention "non substituable"

Le deuxième cas est l'épilogue de l'histoire de l'hypertension traité par un médicament prévu pour remédier à la tachycardie. Le médecin constate que la patiente a toujours une tension élevée : il lui demande si le pharmacien lui a donné le princeps ou le générique ? La patiente répond : " le générique"
Le médecin alors effectue une nouvelle ordonnance en apposant la mention "non substituable" .
Pour lui, les problèmes de tension ne peuvent venir que du générique.

Étonné de cette substitution, la patiente et moi-même consultons les notices du générique et du princeps et constatons que ce sont des copies-copies avec les mêmes excipients !

Ces deux cas présentent exactement ce qu'il ne faut pas faire.

Dans le premier cas, la patiente tout comme le médecin sont responsables.

La patiente fait part de ses impressions sans formuler d'autres symptômes : comment un médecin peut-il interpréter de telles allégations ? En outre, la patiente manifeste ainsi une attitude non citoyenne, elle aurait pu regarder les notices et comparer la composition du médicament qui lui réussit et l'autre,
          . si ces deux médicaments étaient identiques, elle aurait dû alors se dire que ses impressions n'étaient qu'imaginaires,
          . Si ces deux médicaments étaient différents, elle aurait pu alors établir quelle substance était différente, puis se rendre auprès du pharmacien pour obtenir de lui les renseignements concernant ces différences et les problèmes qui pourraient provenir de celles-ci. Elle aurait pu aussi demander au pharmacien un générique identique de celui du princeps.
Avec une telle démarche responsable, elle aurait pu éviter de retourner chez le médecin.

Dans ce premier cas, le médecin est aussi responsable :
   . Il aurait dû dire à la patiente qu'il ne peut soigner sur de vagues impressions, qu'il lui fallait des symptômes plus précis,
   .  Ensuite, il aurait consulter le Vidal, gros volume trônant sur sa table pour déterminer la différence entre le princeps et le générique donné par le pharmacien et formuler sa réponse comme suit :
          . En cas de copie-copie : "madame, c'est dans votre tête que cela se passe"  
          . En cas de différence " vous êtes peut-être allergique à telle substance, je le note sur votre dossier et libellerai désormais ma prescription en tenant compte de cette possibilité." .

De telle méthodes aurait permis au médecin de mieux comprendre sa patiente, de mieux la connaitre et et par la même de fournir de meilleurs diagnostics ; le medecin auraient aussi permis à la patiente de mieux se connaître en démêlant ce qu'il y a dans son cas de psychologique et de pathologique. Encore faut-il qu'il prenne le temps d'écouter le malade, ce qui n'est que rarement le cas.

Le deuxième cas cité ci-dessus est beaucoup plus grave puisque c'est le médecin qui prend la décision, s'il avait consulté son "Vidal", il aurait constaté d'une part que le médicament prescrit n'avait pas été créé pour l'hypertension et d'autre part que le générique donné était la copie du princeps. Il aurait été raisonnable aussi de dire a la patiente qu'il s'était trompé et qu'il allait lui prescrire une autre molécule. Mais quel médecin accepte de se remettre en cause ? il est convaincu de sa pseudo-infaillibilité et ne peut avoir tort ! De tels comportements sont évidemment inadmissibles, d'autant qu'ils ont le danger d'infantiliser le patient à qui on semble dire " prenez ces médicaments que je vous prescris et taisez-vous ! "
À suivre

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