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lundi 21 avril 2014

LA GABEGIE DU SYSTÈME DE SANTÉ FRANÇAIS (7)

6/ DÉPASSEMENT D'HONORAIRES ET DESSOUS DE TABLE
Mon argumentation se fondera ici sur deux cas authentiques :

Monsieur I... voyant de moins en moins clair avec ses lunettes, se décide à prendre un rendez-vous auprès d'un ophtalmologue. Il s'adresse au centre de santé de sa mutuelle et obtient ce rendez-vous dans six mois.

Monsieur I.. s'étonne d'un délai aussi important. Il lui est répondu qu'il est très difficile de trouver un ophtalmologue qui accepte de venir au centre mutuel et qu'il est probable que d'ici peu, le service sera fermé faute de renouvellement de ces spécialistes. Dans ce centre de santé, le patient ne paie pas sa consultation, c'est la mutuelle qui règle directement le médecin.

Monsieur I.. décide alors de téléphoner à un ophtalmologue privé : la secrétaire lui propose un rendez-vous dans les dix jours qui suivent mais elle précise que le médecin pratique un important dépassement d'honoraires. Au vu de cette situation, Monsieur I.. téléphone à d'autres ophtalmologues qui tous, à des degrés divers, annoncent des dépassements d'honoraires.

Monsieur I..., finalement, confirme son rendez-vous auprès de sa mutuelle, il attendra donc six mois pour avoir ses nouvelles lunettes...

Cette situation est moralement insoutenable et humainement intolérable à trois points de vue au moins :

D'abord, elle établit un régime de santé à deux vitesses : d'un côté, il y a ceux qui ont les moyens de payer les dépassements d'honoraires et qui seront soignés presque immédiatement et de l'autre ceux qui n'auront pas les moyens de payer et qui devront, soit attendre des délais de plus en plus longs au fur et à mesure que les spécialistes changeront de statut et opteront pour les honoraires libres, soit de n'avoir d'autres choix que d'aller se faire soigner à l'hôpital.

Cette situation est totalement contraire à ma conception de l'égalité des droits : on laisse bafouer les droits de l'homme de manière éhontée, mieux même, on reconnaît aux médecins le droit de pratiquer les dépassements d'honoraires. La conséquence est très grave : beaucoup de gens ne se font plus soigner, ils ne changent plus leurs lunettes, ne vont plus effectuer des visites de contrôle chez le dentiste : lentement mais sûrement, la qualité des services de santé décline surtout au niveau des soins aux plus pauvres. Tout le monde en subit les conséquences sans que personne n'ose se révolter !

En deuxième lieu, ces dépassements d'honoraires sont totalement contraire au serment d'Hippocrate juré par tous les médecins après leur réception en tant que médecin : voici à cet égard un extrait révélateur

" Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.... Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. .. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire... "

Où est le soin à l'indigent dans de telles conditions ? À cet égard la conclusion du serment d'Hippocrate est révélatrice : " Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque." : mépriser, c'est ce que je fais ! : tous ces médecins ont oublié le service du malade pour se mettre au service de leur profit personnel !

Enfin, la généralisation des dépassements d'honoraires conduisent à faire disparaître les centres de santé gérés par les mutuelles, non à cause de difficultés financières mais par le fait qu'on ne trouve plus de médecins pour y effectuer des soins : dans le centre de santé que je fréquentais ont disparu de ce fait la radiographie, l'échographie, la cardiologie, l'ortho-rhino-laryngologie, l'acupuncture, l'homéopathie...il y a encore quelques spécialiste mais ils n'effectuent qu'un examen sommaire au centre de santé ( "je n'ai pas le matériel ici" disent-ils) et s'empressent de vous inviter à des examens complémentaires dans leurs cabinets mais avec des ... dépassements d'honoraires !

Le deuxième cas est celui de M J... Il doit se faire opérer d'une hernie apparue à l'aine du côté gauche. Le chirurgien demande un " dessous de table" conséquent, condition sine qua non avant toute intervention ; après celle-ci, M J.. se réveille et constate qu'il a un pansement important à l'aine gauche mais aussi à l'aine droite. Affolé et imaginant que le chirurgien lui a trouvé une maladie grave, il fait appeler le chirurgien. Celui-ci lui indique qu'il s'est trompé de côté ! : " j'étais fatigué et je n'ai pas fait attention" ajoute t'il en guise d'excuse !

On croit rêver ! une telle irresponsabilité est criminelle. Quand on pense que l'on confie nos vies à de tels individus!

Lors de la visite de contrôle, M J.. a demandé au chirurgien qui se confondait en excuses, si le "dessous de table" se justifiait ; le chirurgien répondit que non et rendit son chèque à M J..

La pratique des " dessous de table" est encore plus scandaleuse que les dépassements d'honoraires puisqu'ils ne sont évidemment pas déclarés au fisc : encore une fois, le serment d'Hippocrate est bafoué de la manière la plus vile qui soit,

Si on considère tout ce que je viens de décrire, on peut que constater que le système de santé est tombé bien bas et surtout qu'il crée un système doublement inégalitaire, indigne de la patrie des droits de l'homme et du citoyen.
     . Inégalité géographique avec surabondance d'offre de santé dans les zones favorisées et désert médicaux en campagne et dans les banlieues défavorisées.
     . Inégalité face au droit à la santé avec une médecine pour les riches qui paient les dépassements d'honoraires et une médecine de plus en plus problématique pour les autres.

Il reste à se poser deux questions :
   . À qui la faute ?
   . Comment peut-on s'en sortir ?

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