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vendredi 18 avril 2014

LA GABEGIE DU SYSTEME DE SANTÉ FRANÇAIS (4)

3/ Le MÉDECIN TRAITANT
L'IDEE DE BASE était pourtant excellente : chaque individu devait se trouver un médecin traitant, qui deviendrait un référent en matière de santé et par qui il faudrait passer pour toute décision à vocation médicale.

Le but était triple :
   . Lutter contre l' abus des consultations multiples effectuées par une même personne à la recherche d'un médecin qui la comprendrait,
   . Empêcher les consultations directes de spécialistes,
   . Permettre à chacun de disposer d'un interlocuteur unique, connaissant bien le malade, capable de faire la différence entre maladie réelle et ressenti et d'effectuer un suivi objectif et constructif.

Dans cette perspective, le médecin traitant reçoit les malades en consultation : si les maux sont bénins, il formule directement le diagnostic, sinon, il peut envoyer le malade faire des examens complémentaires, consulter un spécialiste, effectuer un séjour à l'hôpital... Il recevra systématiquement les compte-rendus des divers intervenants et pourra, au moyen de ces informations, de ses propres observations et de sa connaissance personnelle du malade formuler un diagnostic construit, éclairé et cohérent.

LES MULTIPLES VOIES DE DÉTOURNEMENT DES BEAUX PRINCIPES
pour mieux mesurer les abus nouveaux consécutifs à la mise en place du système du médecin traitant, je partirai de quelques cas véritables qui feront suite à ceux précédemment décrits.

Monsieur F.. se rend chez son médecin traitant, car il ressent des "palpitations" cardiaques. Les battements de son cœur sont par moment irréguliers, ce qui l'angoisse fortement. Le médecin traitant effectue son auscultation, prend le pouls, écoute la respiration et mesure le rythme cardiaque. Il conclut ainsi : " il faut que vous alliez voir un cardiologue, je vous rédige une lettre à son intention"

Le patient prend rendez-vous, donne le précieux sésame qui lui permet de le faire, rencontre une première fois le cardiologue qui, après un électrocardiogramme , lui indique qu'il a besoin d'examens complémentaires : " revenez le ...  à... heures, on vous posera un appareil appelé "holter" destiné à mesurer votre rythme cardiaque sur 24h"

Le patient se rend une deuxième fois au cabinet de cardiologie, se fait poser l'appareil ;  le lendemain, pour la troisième fois, il se rend à nouveau auprès du cardiologue qui lui fait le bilan des examens effectués et conclut : " ce n'est pas très grave ! Je vais vous donner une lettre à l'attention de votre médecin traitant, c'est lui qui effectuera la prescription"

Avec la lettre soigneusement cachetée que lui a donné le cardiologue, M E.. se rend chez le médecin traitant, qui prescrira le médicament recommandé par le cardiologue.

En tout, cela fait cinq visites à prendre en charge par la sécurité sociale avec un laps de temps d'au moins cinq semaines !

Quel enseignement tirer de ce premier exemple ?

Le système paraît à première vue absurde, puisqu'il augmente le nombre de visites : autrefois,
     .  soit le médecin de famille aurait donné au malade ce qu'il fallait pour réguler son rythme cardiaque, quitte à lui préconiser, en cas de persistance du mal, une visite complémentaire dans un cabinet de cardiologie
     . Soit le malade aurait pris directement rendez-vous avec le cardiologue,
Dans les deux cas, la Sécurité Sociale aurait fait l'économie d'une ou plusieurs visites à rembourser.
À cet égard, l'absurdité et l'inutilité de la dernière visite paraît, à première vue, évidente.

Pourtant, si on se place du côté des médecins, l'absurdité n'apparaît plus :
     . Le médecin traitant se refuse désormais à endosser une quelconque responsabilité dans la formulation du diagnostic, en cas du plus léger doute, il envoie le patient chez le spécialiste.
     . Le spécialiste ne prend pas de responsabilité, il effectue des examens et transmet au médecin traitant le résultats de ces examens ainsi que ses recommandations.
     . C'est au vu de cela que le médecin traitant rédige l'ordonnance finale.

Cette dilution de la responsabilité trouve son explication quand se pose un problème d'erreur de diagnostic.
     . Le médecin traitant aura beau jeu de dire : "je ne suis pas responsable, je me suis contenté de prescrire ce que le spécialiste a demandé"
     . Le spécialiste rétorquera : " je n'ai fais que donner un avis sur le malade, c'est le médecin qui a rédigé la feuille d'ordonnance et qui l'a signée ; il en est donc responsable ! "

Ainsi, personne n'assumant sa responsabilité, le malheureux malade en sera pour ses frais !

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