REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

dimanche 13 avril 2014

PRINCEPS ET GÉNÉRIQUES (11) : conclusion (suite)

LA CHAÎNE DES RESPONSABILITÉS. 
au vu des constats préalablement effectués, , on peut tenter une hiérarchie des responsabilités au niveau du dualisme princeps-générique : on aboutit à un partage très ample mais inégal de ces responsabilités.

Il va de soi que ce qui suit n'engage que moi et a été établi selon mes propres observations.

En ce qui me concerne, j'attribue la RESPONSABILITE ESSENTIELLE AUX MEDECINS qui connaissent mal les médicaments, sans doute seulement par le biais des représentants de commerce des firmes pharmaceutiques (que l'on qualifie pompeusement de visiteurs médicaux), qui sont incapables de dire pourquoi telle ou telle substance est employée, qui ne connaissent vraiment qu'une dizaine de médicaments dont ils ont l'habitude : il suffit, à cet égard, de regarder le médecin qui va prescrire un médicament, il prend pendant quelques secondes un air inspiré puis écrit, comme si jaillissait spontanément de son cerveau le produit miracle qui va vous sauver. Bien entendu, les médecins s'ils connaissent peu les médicaments, connaissent encore moins les génériques, cela les conduit à ne prescrire que les princeps.

On pourrait m'objecter que j'exagère dans ma défiance vis à vis des médecins : comme je l'ai écris plus haut, je ne fais que transposer ici mes expériences personnelles. Je suis certes conscient que beaucoup de médecins accomplissent sérieusement leur tâche dans le respect du serment d'Hippocrate et se soucient avant tout de l'intérêt de leurs malades ; néanmoins, il me semble que les grands principes de ce serment s'étiolent peu à peu et sont remplacés par la quête du profit.

La RESPONSABILITE DU PATIENTest également très importante, presque à l'égal de celle du médecin : le médecin a prescrit telle marque de médicament, c'est celle-ci qu'il lui faut et non une autre ; si ce n'est pas le cas et qu'il reçoit un générique, le patient se sentira psychologiquement malade parce qu'il aura l'impression, comme dans l'exemple cité plus haut, que le médicament est mauvais pour lui puisqu'il n'est pas celui que le médecin à écrit sur l'ordonnance.

Des qu'un individu ressent un mal quelconque, il voit dans le médecin l'homme providentiel qui le guérira, il le croit sur parole, annihilant en lui tout esprit critique et s'en remet à ses préconisations sans avoir effectué une quelconque recherche sur les médicaments ; il estime que le pharmacien trahit le médecin en lui vendant autre chose que ce qui est mentionné sur la prescription, met en doute l'efficacité du générique et retourne vite voir le médecin pour qu'il applique la précieux mention " non substituable"

Dans cette perspective, la dimension psychologique du refus du générique mériterait un étude sérieuse. Ainsi la responsabilité du patient est paradoxalement celle de son irresponsabilité !

La quasi-totalité des patients oublie que c'est de leur santé dont il s'agit, qu'ils en sont les principaux responsables et donc que toute décision doit être partagée, discutée et non imposée.

Selon moi, la RESPONSABILITÉ DES LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES est réelle mais dans une moindre mesure que celles des médecins et des patients. Certes, le laboratoire qui a fabriqué le princeps tentera par tous les moyens de prolonger sa vente en estimant injuste que ses concurrents s'emparent de son invention sans y avoir eu part, cependant, il ne peut lutter contre le principe de libre concurrence.

Selon ce que j'ai lu, le laboratoire pourra néanmoins tenter de modifier les molécules de son princeps afin de faire à nouveau breveter la forme nouvelle mais il se heurtera aux agences gouvernementales d'autorisation de commercialisation. Autrefois cela était possible puisque ces agences étaient noyautées par les laboratoires pharmaceutiques, maintenant, c'est beaucoup plus difficile puisque, au titre des "conflits d'intérêts", de telles connivences ne sont plus possibles. À cet égard, la moralisation du système ne peut qu'encourager une vraie connaissance des princeps et des génériques.

La RESPONSABILITÉ DE L'ETAT est également réelle mais elle est beaucoup moins importante qu'autrefois pour diverses raisons :
     . un air de moralisation a soufflé sur l'ensemble des agences gouvernementales qui sont moins sous l'influence des groupes de pression (les lobbys )
     . Le ministère de la santé publie les fiches signalétiques des médicaments sur son site, ce qui permet à tous de pouvoir se renseigner quasiment objectivement. Pour chaque médicament, on trouve une analyse scientifique ainsi que la notice fournie par le laboratoire, ce qui permet d'intéressantes comparaisons.
     . Une autre disposition judicieuse mis en place par l'Etat est le système du tiers-payant au niveau des pharmacies, cette méthode est excellente à deux points de vue au moins :
           - elle permet aux gens ayant peu de moyens de ne pas débourser trop d'argent en médicaments
           - surtout, par le fait que c'est la sécurité sociale qui paie les pharmaciens, un contrôle strict devient possible par la généralisation de l'informatisation : la sécurité sociale peut demander des comptes, refuser de rembourser des pharmaciens qui ne respectent pas les règles et contrôler la proportion dispensée au client de génériques et de princeps.
     . Il convient de noter aussi la politique de déremboursement de médicaments jugés inutiles, c'est certes une demi-mesure mais elle permet aux gens de se rendre compte que ces médicaments ont toutes les chances de ne servir à rien.

Il reste cependant beaucoup à accomplir au niveau de l'Etat : celui-ci n'ose pas, selon moi, s'attaquer au sacro-saint "ordre des médecins" qui, au nom du secret médical et de la quasi infaillibilité qui caractérise la profession, refuse tout contrôle et veut agir en toute indépendance en prétextant qu'il œuvre pour le bien des malades.

La RESPONSABILITÉ DES PHARMACIENS est quasiment nulle depuis peu, d'une part à cause des contrôles effectués au titre du tiers-payant et d'autre part, par le fait que les commissions versées aux officines pour un générique sont les mêmes que pour un princeps : dans ces conditions, les pharmacies n'ont aucun intérêt à délivrer des princeps de préférence aux génériques.

La seule responsabilité que l'on peut attribuer aux officines pharmaceutiques est de ne pas réussir à persuader les clients que les génériques sont de même qualité que les princeps.

LA RESPONSABILITÉ DES SITES SUR INTERNET, autrefois nulle, pourrait devenir importante et même dangereuse : un certain nombre de sites tentent par exemple d'influencer les individus en montrant au moyen de pseudo-preuves que les génériques sont dangereux et qu'il faut les refuser. De même, ils effrayent les gens par des analyses de maladies telles que tous ceux qui consultent ces sites sont portés à se croire malades ce qui les conduira à prendre des médicaments...princeps bien sûr !

Il va de soi que ces sites sont ceux des laboratoires pharmaceutiques, que les médecins y sont stipendiés par ces laboratoires et qu'ils sont les nouveaux moyens d'expression des "lobbys" pharmaceutiques. Cette mode nouvelle est d'autant plus pernicieuse qu'il est difficile de contrôler ce qui est affirmé.

À SUIVRE.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire