REMARQUE
. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
. Toutes les citations de mes articles proviennent de recherches sur les sites gratuits sur Internet



Mon blog étant difficilement trouvable par simple recherche sur internet, voici son adresse : jeanpierrefabricius.blogspot.com

vendredi 10 juillet 2015

Mentalités et comportements au temps de la croisade (105) : LES HOSPITALIERS DE SAINT JEAN DE JERUSALEM SOUS LES SUCCESSEURS DE RAYMOND DU PUY JUSQU'À 1187

LES HOSPITALIERS DANS LA DEFENSE DU ROYAUME

LA PARTICIPATION EFFECTIVE À LA GUERRE DÉFENSIVE : LA BATAILLE DE LA FONTAINE DE CRESSON

Elle est nommément citée dans un curieux texte de BERNARD LE TRÉSORIER (continuateur de Guillaume Tyr datant de la fin du 13eme siècle ) mais aussi par JACQUES DE VITRY ;  avant de la décrire, il convient de rappeler les événements qui se sont déroulés précédemment.

RAPPEL DES EVENEMENTS CONTEMPORAINS
Le contexte historique de la bataille de la fontaine de Cresson peut être décrit au moyen du récit de Jacques de Vitry illustré  par l'arbre généalogique des rois de Jérusalem

Depuis 1174, règne à Jérusalem le roi Baudouin IV atteint de la lèpre, il est sacré roi de Jérusalem alors qu'il est âgé de 13 ans ;  jusqu'à ce qu'il atteigne 15 ans, le royaume est dirigé par un régent, le comte Raymond III de Tripoli.

La suite de cette histoire est décrite avec beaucoup de précision dans la chronique de Jacques de Vitry.

"Cependant le roi n'ayant pas voulu se marier, à cause de sa maladie, donna en mariage les deux sœurs qu'il avait, savoir Sibylle, l'aînée, et Isabelle, la cadette, à deux hommes de naissance illustre: Sibylle à Guillaume Longue-Épée, marquis de Montferrat; et Isabelle à Honfroi de Toron. Guillaume étant mort, et ayant laissé un fils encore enfant, qui fut nommé Baudouin, le roi donna sa veuve en mariage à un certain jeune homme du comté du Poitou, nommé Gui de Lusignan; et comme ses infirmités l'accablaient de plus en plus, il lui confia aussi toute l'administration du royaume; mais Gui, ayant encouru la colère du roi [ à cause de son incapacité], perdit son crédit et le gouvernement du pays."

Sa maladie s'allant en s'aggravant, Baudouin IV décide d'organiser sa succession afin d'écarter Gui de Lusignan :

" Le roi ayant alors convoqué les grands du royaume, fit donner l'onction royale à son neveu Baudouin, encore tout petit [âgé de cinq ans ] et remit cet enfant, ainsi que les affaires publiques... sous la tutelle du comte de Tripoli [ Raymond III ].

"Peu de temps après, le roi Baudouin le Lépreux étant entré dans la voie de toute chair, et le jeune roi Baudouin étant mort également [en 1186 ], Gui de Lusignan fut élevé au trône par l'assistance de sa femme Sibylle, à qui le royaume appartenait [en tant que plus proche parent des deux rois défunts et ] en vertu de ses droits héréditaires; et il en prit possession, sans demander le consentement du comte de Tripoli, qui était à cette époque administrateur de tout le royaume. "

Gui de Lusignan était donc devenu roi sans l'avis du régent Raymond III, ce qui ne pouvait qu'indigner le comte de Tripoli. Il s'en suivit une division du royaume entre les partisans de Gui (dont fait partie le maître des templiers Gérard  de Ridefort) et ceux de Raymond (dont fait partie le maître des hospitaliers Roger du Moulin)

A cette époque, Raymond III dispose d'une puissance à peu près égale de celle du roi : en effet, outre le comte de Tripoli, a contracté mariage avec la dame de Tibériade, qui était aussi souveraine de toute la Galilée : Raymond III  devenait de ce fait comte de Tripoli et prince de Galilée

"Pour organiser sa vengeance, le comte conclut une trêve avec Saladin, sans consulter le roi  dont il se déclara l'ennemi"

Ainsi le comte de Tripoli va privilégier le combat contre Gui de Lusignan au détriment du combat contre Saladin !

Cette situation était très dangereuse car Saladin ne manquerait pas de profiter de la division du royaume pour l'attaquer, c'est d'ailleurs ce qu'explique Jacques de Vitry : " Saladin, homme rusé, doué d'une grande expérience et fort habile à la guerre, reconnut aussitôt qu'un royaume divisé en lui-même peut être facilement désolé, et que l'on entre aisément par la vaste brèche que fait la discorde "

Devant ce danger, il se constitua une délégation comportant Balian d'Ibelin, l'archevêque de Tyr et les maîtres du Temple et de l'Hôpital qui rencontra le comte de Tripoli à Tibériade le 29 mars 1187 pour tenter de concilier les points de vue et éviter une guerre interne entre chrétiens. Un mois plus tard eut lieu la bataille de la fontaine de Cresson.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire