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mercredi 8 juillet 2015

Mentalités et comportements au temps de la croisade (105) : LES HOSPITALIERS DE SAINT JEAN DE JERUSALEM SOUS LES SUCCESSEURS DE RAYMOND DU PUY JUSQU'À 1187

LES HOSPITALIERS DANS LA DÉFENSE DU ROYAUME

LA PARTICIPATION EFFECTIVE À LA GUERRE DÉFENSIVE
Celle-ci est assez difficile à trouver dans les textes médiévaux que j'ai pu consulter en libre accès sur internet. En outre, ils ne donnent guère  d'informations sur la question qui me semble la plus importante : les frères-chevaliers participaient-ils effectivement au combat ou le grand-maître ne conduisait-il que les chevaliers et les sergents stipendiés ?

Pour montrer les caractéristiques de la participation de l'ordre de l'hôpital aux guerres défensives, je prendrai deux exemples :

Le premier est cité par Guillaume de Tyr, il concerne les événements consécutifs au DON A L'HÔPITAL DE LA MOITIÉ DE LA VILLE DE PANEADE (Banyas)

L'extrait ci-dessous décrit les motivations de ce don, il ne s'agit évidemment pas d'une aumône mais beaucoup plus d'un partage des frais occasionnés pour la mise en défense de la place tant en entretien de la garnison et que de la participation au renforcement des moyens de défense.

" A peu près à la même époque, Honfroi de Toron, connétable du Roi, et seigneur à titre héréditaire de la ville de Panéade, fatigué des dépenses qu'il avait à faire et des sollicitudes continuelles que lui donnait cette ville, voyant qu'il lui serait impossible de s'y maintenir et de la gouverner à lui seul, obtint le consentement du Roi pour en faire un partage égal avec les frères Hospitaliers ; de telle sorte que ceux-ci étant possesseurs de la moitié de la ville et de toute sa banlieue, entrèrent aussi pour moitié dans toutes les dépenses d'utilité et de nécessité publiques, et concoururent, selon leur devoir, à la défense de leur portion.

Cette ville se trouvait située sur les confins du territoire des ennemis, et par conséquent fort près d'eux, en sorte qu'on ne pouvait y arriver ou en sortir sans courir les plus grands dangers, à moins de marcher avec une forte escorte ou de suivre secrètement des chemins détournés."

Une fois ce don effectué, les hospitaliers durent  approvisionner la ville en vivres et installer une garnison afin de soutenir un siège éventuel, en conséquence, l'ordre organisa une caravane qui se dirigea vers Paneade.

"Les frères, après avoir pris possession de la partie de la ville qui leur échut, résolurent un jour de faire des approvisionnements en vivres et en armes, et de conduire des troupes dans la place, afin de la mettre en bon état de défense. Ils rassemblèrent à cet effet un grand nombre de chameaux et d'autres animaux destinés au transport des bagages; ils se mirent en marche avec leur suite, afin d'accompagner leur expédition et de l'appuyer, au besoin, de la force des armes, et se dirigèrent vers la ville de Panéade, dans l'intention de l'approvisionner pour un long espace de temps."

C'est quand ils arrivent aux portes de la ville que la caravane est attaquée : les soldats de l'ordre ne semblent pas avoir  résisté longtemps, les uns sont tués, les autres prennent la fuite, ceux qui sont rattrapés sont fait prisonniers : cette faible résistance fait penser qu'il ne devait pas y avoir de frères chevaliers présents  car ceux-ci se seraient défendu avec beaucoup plus de vigueur.

"Déjà ils étaient arrivés assez près de la ville avec tous leurs bagages, quand tout-à-coup les ennemis, instruits de leur approche, se présentèrent devant eux, et, les pressant du glaive, renversant et tuant un grand nombre d'entre eux, rompirent les rangs et s'emparèrent du convoi, tandis que le reste de la troupe cherchait son salut dans la fuite. Tous ceux que la vivacité de l'attaque empêcha de se sauver périrent par le glaive ou furent chargés, de fers. Ainsi toutes les provisions qui avaient été rassemblées pour le service de la place tombèrent au pouvoir des ennemis pour être employées à son préjudice."

Au vu de ce qui venait de se produire et pour éviter des attaques ultérieures  l'ordre de l'hôpital préféra abandonner sa part dans la ville et le rendit à son ancien propriétaire. Ce renoncement est pour moi un second élément qui permet de penser que l'ordre disposait de moyens militaires insuffisants pour des opérations autres que la garde des forteresses.

"Les frères cependant, redoutant de nouveaux accidents du même genre et les dépenses qui en résultaient, renoncèrent aux conditions stipulées par leur traité, et résignèrent entre les mains d'Honfroi de Toron leur portion de propriété sur la ville, avec les charges et les bénéfices qui en résultaient."

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