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mardi 21 juillet 2015

Mentalités et comportements au temps de la croisade (113) : LES HOSPITALIERS DE SAINT JEAN DE JERUSALEM SOUS LES SUCCESSEURS DE RAYMOND DU PUY JUSQU'À 1187

LA PARTICIPATION  DES HOSPITALIERS À LA GUERRE OFFENSIVE : L'EXEMPLE DES EXPÉDITIONS EN ÉGYPTE DU ROI AMAURY. (Suite)

EPILOGUE DE LA QUATRIÈME EXPÉDITION EN EGYPTE
elle fut, comme les précédentes,  un échec à tous les points de vue :
     . La cupidité et la sauvagerie des francs conduisirent l'Egypte, pourtant alliée du roi, à se jeter dans les bras de Šīrkūh. Celui-ci arriva en vainqueur au Caire. Sawar tenta une nouvelle fois de louvoyer pour obtenir le départ des turcs ;  excédés de sa duplicité,  l'entourage de Šīrkūh, sur ordre du calife Al-Adil, le firent assassiner le 13 janvier 1169 et Šīrkūh fut nommé vizir par le calife. A la mort de Šīrkūh, son neveu Salah-Ad-Din (Saladin) lui succéda.
     . Désormais les Etats francs étaient encerclés par les possessions de Nur-Ad-Din qui contrôlait Alep, Damas, et l'Egypte.
     . Aux moments où le roi était occupé en Égypte, Nur-Ad-Din en avait profité pour attaquer les possessions orientales des Etats francs,  ces offensives de diversion permirent à l'atabeg  à s'emparer de l'outre-Oronte ainsi que de quelques places stratégiques qui fragilisèrent la ligne de défense des Etats francs.

A cela s'ajouta la condamnation sans appel tant au niveau moral, religieux et "géopolitique" qu'effectua Guillaume de Tyr pour qui cette expédition fut si injuste qu'il imputa son échec au fait que Dieu lui-même se détourna des francs. Il montre parfaitement que le roi aurait tout intérêt à posséder des liens amicaux avec l'Égypte, que la situation est devenue désormais dramatique et que cela est dû uniquement à la rapacité des francs. J'ai souligné de gras les mots très durs que le chroniqueur emploie à propos des francs et du roi.

"  Ô aveugle cupidité des hommes, le plus grand de tous les crimes! ô coupables entraînements d'une âme avide et insatiable! De quelle situation... nous fûmes jetés dans un état rempli de trouble et d'anxiété par cette soif immodérée de richesses !

 Toutes les productions de l'Egypte et ses immenses trésors étaient à notre disposition; notre royaume était parfaitement en sûreté de ce côté ; nous n'avions vers le midi nul ennemi à redouter. Ceux qui voulaient se confier à la mer trouvaient les routes assurées : nos Chrétiens pouvaient aborder en sûreté sur le territoire d'Egypte pour leurs affaires de commerce, et les traiter à des conditions avantageuses. De leur côté les Égyptiens nous apportaient des richesses étrangères et toutes sortes de marchandises inconnues dans notre pays, et lorsqu'ils y venaient leurs voyages nous étaient à la fois utiles et honorables. En outre, les sommes considérables qu'ils dépensaient tous les ans chez nous tournaient au profit du trésor royal, ainsi que des fortunes particulières, et contribuaient à leur accroissement.

Maintenant au contraire tout est changé; les choses ont pris la plus mauvaise face, et notre harpe ne fait plus entendre que des sons douloureux. De quelque côté que je me tourne, je ne vois que des sujets de crainte et de méfiance. La mer nous refuse une paisible navigation ; tous les pays qui nous environnent obéissent à nos ennemis, tous les royaumes voisins sont armés pour notre ruine. La cupidité d'un seul homme a attiré tous ces maux sur nous; son avidité, source de tous les vices, a couvert d'un voile épais le ciel serein que nous devions à la bonté du Seigneur."

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