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. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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mardi 7 janvier 2014

..L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 6. L'obsolescence (suite)

L'OBSOLESCENCE APPLIQUÉE À UN ROBOT MÉNAGER
Cette histoire est si commune que chacun peut témoigner que cela lui arrive régulièrement :
la tige centrale du couteau qui s'emboîte dans le moteur de notre  "mini hachoir multifonctions" se casse. Il est impossible de le recoller ou de le réparer.

Une recherche sur Internet permet de trouver cette pièce détachée, elle vaut 12€88, somme à laquelle il faut ajouter 7€34 de frais de port , le total s'élève donc à 20€22.

Un peu étonné par la cherté de cette pièce, j'effectue alors une seconde recherche afin de connaître le prix du mini-hachoir neuf : il est vendu 28€24 sans frais de livraison.

Le choix est vite fait, sachant que la cassure du pivot du couteau sera sans doute le prélude à d'autres pannes, nous décidons d'acquérir un mini-hachoir neuf et portons l'ancien mini-hachoir, pourvu de son moteur toujours en fonctionnement , à la déchèterie.

Nous sommes habitués à ce type de choix et sommes bien obligés de l'accepter comme une fatalité : combien de fois avons-nous entendu cette phrase : " la réparation de cet objet vous coûtera plus cher que si vous en achetez un neuf " 

Etablir un coût rédhibitoire des pièces détachées pour obliger le client à racheter du matériel neuf est une des formes de l'obsolescence programmée. 

A chaque fois que je me débarrasse d'un objet du fait de ce vil procedé, je me pose un problème de conscience sur sa destination ainsi que de celle des milliers d'appareils électriques ou électroniques qui sont ainsi rendus désuets : j'ai demandé aux élus intercommunaux de mon lieu d'habitation s'ils le savaient, personne n'a été capable de me répondre autre chose que " La gestion des déchets est du ressort d'une entreprise privée avec laquelle nous avons signé un contrat, les élus ne s'interfèrent pas dans son fonctionnement", (l'autruche se mettant la tête dans le sable)

J'espère que le hachoir n'est pas emmené dans les pays africains où l'on a l'habitude d'entasser les déchets industriels,  j'en serais navré pour ces africains qui subissent la pollution et les empoisonnements émanant du gâchis que nous oblige à faire l'obsolescence programmée !

Voici un extrait, paru dans le Monde, des constatations de Sampson Atiemo, spécialiste ghanéen des déchets électroniques, à propos du marché d'Agbogbloshie, dans la banlieue d'Accra où se trouve l'une des plus grandes décharges de produits électroniques au monde :
« Après Noël, beaucoup de ces produits vont arriver ici. Pour l'instant, on dépend du secteur informel pour les trier. Les fils électriques vont être brûlés, les polluants se déverser au sol. Les niveaux de plomb, d'arsenic, de cadmium sont très élevés dans les décharges », Les enfants, dont beaucoup sont chargés de brûler le matériel pour en récupérer le cuivre et les autres matières premières, sont très exposés.
« Des fumées âcres se dégagent des produits qui sont brûlés, et les gens qui viennent faire leurs courses les respirent. Les particules de pollution s'attachent aussi aux aliments, qu'on mange ensuite. Ca provoque des maux de tête, des irritations de la peau. Mais surtout, même si on n'a pas d'études pour le prouver, on soupçonne que ça provoque des cancers à long terme. »

L'OBSOLESCENCE APPLIQUÉE À UN TÉLÉPHONE PORTABLE
Lorsqu'on achète un téléphone portable, il est généralement assorti d'un contrat d'abonnement avec un opérateur, ce contrat comporte habituellement les clauses suivantes :
   . L'opérateur déduit au client une partie du coût réel du téléphone, mais en échange, il augmente le coût mensuel de l'abonnement,
   . Le contrat est établi pour deux ans minimum, reconductible ensuite,
   . Le téléphone est sous garantie, généralement pour deux ans.
Tout semble fait pour rassurer le client qui signe le contrat de confiance,

Pourtant, il suffit de la moindre anicroche pour que s'enchaîne le système de l'obsolescence programmée : imaginons que l'on réponde à un coup de téléphone dans la rue quand le temps est humide ; presque immédiatement, ce téléphone va tomber en panne car le matériel, conçu pour une durée de vie très courte, est d'une fragilité extrême.

L'opérateur si gentil et courtois quand il s'agit de signer un contrat d'abonnement change de ton, le sourire est encore là mais ce n'est plus qu'un rictus grimaçant , les ennuis s'enchaînent pour le client avec un dialogue qui se déroule comme suit :
   . Votre téléphone a pris l'eau, la garantie ne s'applique pas dans ce cas (en fait, le champ de garantie est si étroit qu'elle ne joue pratiquement jamais)
   . Pouvez vous au moins réparer ce téléphone, même à mes frais ?
   . Non c'est impossible : ce modèle n'est plus fabriqué et il n'y a plus de pièces détachées.
   . Mais ce téléphone n'est pas ancien, il a tout juste un an !
   . C'est ainsi maintenant ! La seule solution que je puisse vous proposer est d'en racheter un autre mais vous devez le payer à son prix normal.

J'ai conservé ce téléphone, non comme trophée de l'obsolescence programmée, mais parce que je ne veux pas qu'il aille empoisonner des enfants africains qui errent dans les tas d'objets émanant notre gâchis
Dans cette affaire, le coupable n'est pas le consommateur qui subit le système mais la société de consommation toujours avide de profits ; en ce sens, la comparaison avec l'HYDRE DE LERNE prend tous son sens puisque cet être maléfique empoisonnait de son haleine empestée tout ce qui l'environnait.
   .

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