. La pseudo guerre des prix est un des moteurs de cette guerre, c'est à qui se proclamera le moins cher ! On distribue dans les boîtes aux lettres des monceaux de catalogues avec des prix bas (mais par rapport à quoi ?) , des réductions du type : " le troisième gratuit" " produit à prix coûtant", "promotion jusqu'au..." tout cela devrait amener à la réduction des sommes payées au magasin, n'importe qui peut constater que c'est plutôt le contraire qui se produit car si on effectue une réduction sur un seul produit, on augmente tous les autres. Les statistiques témoignent d'ailleurs de cette impression : de 1998 à 2013, les indices des prix dans la grande distribution passèrent de 100 à 128.
. Les grandes surfaces organisent aussi des semaines spécifiques assorties d'occasions annoncées de bonnes affaires , spécial Noël, spécial Réveillon, les soldes, le Blanc, la semaine du goût, la rentrée des classes, les jouets, la semaine du plein-air, l'électroménager, les arts ménagers, le multimédia... Les prix pratiqués lors de ces semaines spéciales ne sont pas plus bas que d'habitude, les objets sont simplement rassemblés sur le passage obligé des clients avec une décoration adaptée qui donne envie d'acheter. Même la Toussaint, fête pourtant familiale et intime, n'échappe pas à cette furie nauséabonde. Ces campagnes réussissent-elles ? C'est difficile de le dire, pourtant lors de ma dernière venue dans un hypermarché, j'ai constaté que les rayons vendant "le blanc " étaient quasiment déserts, d'autant que la même semaine débutèrent les " soldes" ; en outre, selon ce que j'ai pu observer, parmi les soldes se trouvaient des rayons entiers d'invendus durant les fêtes de Noël et Nouvel-an. Il convient aussi de se souvenir de l'échec complet d'une campagne de vente pour la fête d'Halloween
. C'est sans doute pour pallier aux échecs de ces semaines spécifiques que les hypermarchés pratiquent l'anticipation des dates afin d'être le premier à appâter le client et à l'amener à l'achat. C'est à qui commencera au plus tôt sa pseudo-campagne promotionnelle, cela devient même ridicule : la campagne "rentrée des classes" commence dès juin et "c'est Noël" débute juste après la Toussaint !
. Les grandes surfaces tentent aussi de fidéliser le client au moyen de cartes de magasins, celles-ci permettent de menus avantages : réductions occasionnelles, points qui s'accumulent et donnent droit à des rabais ou des cadeaux. Ce type de carte possède un double but : donner l'impression au client qu'il est privilégié, qu'on le reconnaît comme tel et qu'avoir la carte du magasin établit des liens quasi-intimes entre lui et le magasin : "c'est avec de tels hochets qu'on fait tourner le monde" disait Napoléon.
Cette politique ne fidélise cependant guère, (sauf quand la carte de fidélité devient carte de crédit,) chaque grande surface proposant sa carte, les clients se contentent d'amasser ces cartes sans les utiliser vraiment.
. C'est dans le cadre de cette concurrence exacerbée qu'il convient de placer les tentatives d'ouverture des magasins les dimanches et aussi les rabais accordés quand on se rend dans les grandes surfaces aux jours et heures de faible affluence à la condition, bien sûr, que l'on possède le sésame représenté par la carte du magasin ! Tous ces efforts sont probablement vains : ce n'est pas parce qu'on ouvre le magasin plus longtemps que les clients auront plus d'argent à dépenser !
4/ QUE SERA L'AVENIR ?
À qui va profiter cette concurrence acharnée à laquelle se livrent les grandes surfaces ? Nul ne peut prédire l'avenir, pourtant on aperçoit de nouvelles tendances dans l'évolution des pratiques commerciales qui sembleraient, selon moi, aller dans le bon sens.
Parmi celles-ci, on peut citer le cas des entreprises livrant à domicile. L'exemple des vendeurs itinérants de produits surgelés est révélateur. Ces entreprises vendent sur catalogue, ce qui laisse le temps aux clients de choisir en toute connaissance de cause, le prix du catalogue est le prix payé, il n'y a pas de surprise. En outre, ces entreprises sont suffisamment nombreuses pour qu'il se crée entre elles une concurrence propice à la liberté de choix du client.
Signe des temps, les grandes surfaces ont constaté que ces nouvelles méthodes risquaient de leur faire une concurrence dont elles pourraient souffrir et même périr. Elle ont tenté de s'adapter en créant le système du "drive" (1) : on effectue sa commande sur Internet grâce à un catalogue en ligne, puis on passe chercher ses achats sans entrer dans le magasin ni subir les habituels désagréments des hypermarchés (queues aux caisses et aux boutiques, caddies avec lequel il faut zigzaguer entre les clients, impacts désagréables des méthodes de vente... )
Ces évolutions vont toutes dans le bon sens puisque la manipulation des esprits y est considérablement limitée, le client choisit calmement et librement ses achats sur catalogue, peut comparer les produits, rechercher des informations complémentaires sur ceux-ci, effectuer des choix en toute connaissance de cause : le consommateur retrouve une grande partie de sa liberté même s'il reste encore victime de l'imprégnation publicitaire et de l'obsolescence programmée.
(1) drive en anglais signifie conduire, en français, cela veut dire achat à distance.. Ah ce sabir qui travestit les mots anglais pour faire bien !
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