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. Tous les articles de ce blog ont été rédigés par moi-même sans emprunt littéral à d'autres auteurs, ils sont le fruit d'une documentation personnelle amassée au cours des ans et présentent ma propre vision des choses. Après tout, mon avis en vaut bien d'autres.
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mardi 14 janvier 2014

L' HYDRE DE LERNE DU  NÉO-LIBÉRALISME. 13. La manipulation par la vente (suite)

Voici la suite de mes observations lors de ma promenade dans une grande surface...

LA MUSIQUE QUE L'ON ÉCOUTE PAS
Dans presque toutes les grandes surfaces existe un environnement musical qui participe à la manipulation mentale. Partout les caractéristiques sont les mêmes :
   . Les chansons diffusées sont en quasiment toutes en  langues étrangères (anglais essentiellement) : il ne faut surtout pas distraire le client qui pourrait être tenté d'écouter les paroles au lieu de se cantonner à son rôle de consommateur. Pour la même raison, ces chansons sont généralement  assez peu connues afin qu'elles n'attirent pas trop l'attention, le but est de créer un environnement et non de permettre aux gens d'écouter la musique.
   . Les rythmes sont enjoués de manière à établir une atmosphère de gaité, de bonne humeur et d'optimisme qui donnera envie d'acheter. Les rythmes sont cependant différents selon les heures de la journée : plus rapides avant le repas, plus lent pour la digestion.
   . Le volume sonore est calculé avec soin, il faut qu'on entende la musique sans l'écouter, sans y prêter attention : quand je fais part aux gens que cette musique m'énerve et me donne envie de partir au plus vite, j'obtiens souvent cette  réponse : " la musique ? , je ne l'entends même pas ! ", cela est, bien entendu, le but recherché.

Je pensais que le programme musical était du ressort des employés du magasin qui organisaient l'environnement sonore comme ils l'entendaient ; ce n'est pas le cas, j'ai appris qu'il existe des officines spécialisées qui établissent  le programme à diffuser, non pour faire plaisir au client mais pour créer une ambiance propice à l'achat : comme manipulation on ne fait pas mieux !

Les PRODUITS QUI SENTENT "BONS"
Les grandes surfaces commencent à doter leurs rayons de diffuseurs d'odeurs évidemment chimiquement constituées. Pour les fruits et légumes c'est très facile : au dessus des rayons, il existe des diffuseurs de vapeur d'eau destinés à conserver un aspect frais aux produits présentés, il suffit alors d'ajouter quelque parfum synthétique dans ce diffuseur pour obtenir l'effet souhaité :  le client se dit que ces fruits et légumes exhalent une odeur qui éveille les papilles et conduit à l'achat : j'ai vu un tel procédé dans un étalage de fruits dit " bio" !

Il paraît que de telles méthodes sont utilisées pour d'autres produits, les lessives, les produits ménagers. Si de tels procédés se développent, je serai curieux de savoir quel parfum sera diffusé pour le papier des toilettes !

Les PARCOURS OBLIGÉS.
certains magasins organisent entre l'entrée et le passage aux caisses des parcours obligés afin que le client soit tenu de traverser tout le magasin : qui sait si son périple à travers les rayons ne le conduira pas à regarder des  étalages qui attireront son regard, à s'intéresser à quelque chose dont il n'avait pas envie, dont il n'avait pas  pas besoin et dont même il ignorait l'existence ? Qui sait si, par une impulsion subite, il n'achètera pas quelqu'objet  ? Qui sait, s'il se raisonne pour résister immédiatement à l'envie, ne reviendra-t'il pas plus tard l'acquérir  ?

Ces parcours obligés sont de deux sortes :
   - parfois, on fait circuler le chaland en boucle, afin de lui montrer toutes les opportunités offertes par le magasin : s'il a besoin d'un anneau de rideau, il devra, pour accéder à la caisse, passer par le rayon vaisselle, puis par les rayons petit-mobilier, objets exotiques, appareils ménagers...
  - parfois aussi le parcours devient initiatique : ainsi dans un magasin de botanique, si l'on vient pour acheter des plantes à repiquer, on va devoir passer par les étalages de fleurs exotiques, de pots fantaisies, de coupe de fleurs à offrir, de salon de jardin, de barbecue,  de vases et statuettes .. Ce périple a bien évidemment un sens puisque généralement on va de l'utile à l'accessoire, de l'économique au très cher,

Les hypermarchés classiques ont plus de mal à concevoir de tels parcours mais ils le font quand même de manière détournée :
   . Sous couvert de journées spécifiques (le Blanc par exemple), on recompose l'organisation du magasin : le client qui savait qu'à tel endroit était la farine, s'aperçoit qu'il se trouve maintenant dans le rayon des  alcools, il va donc rechercher le nouvel emplacement de la farine et passe dans de nombreux autres rayons : qui sait s'il n'achètera pas quelque chose lors de son périple !
  . Les allées destinées à la circulation obligée des clients sont de plus en plus encombrées d'étalages divers et de présentoirs établis latéralement aux gondoles afin d'appâter encore le client..
  . Les queues lors du passage en caisse, alors que le client a acheté tout ce dont il a besoin, offrent  à la grande surface l'occasion de dernières occasions de ventes, bonbons, revues, piles, briquets, rien n'est laissé au hasard .

Ces quelques exemples ne sont qu'une face cachée de l'iceberg, il y a bien d'autres méthodes de manipulation mentale des clients, celles que j'ai citées ici sont le fruit d'observations effectuées lors de mes passages dans quelques grandes surfaces.

Peut-on lutter contre ce type de manipulation ? Évidemment !  Pour une fois ce ne sera pas seulement à notre échelle individuelle. En effet, une évolution globale semble se profiler qui ira dans le sens d'un meilleur respect de la liberté de choix du consommateur,

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